À perdre la raison
À perdre la raison est un film belge réalisé par Joachim Lafosse sorti en 2012.
Réalisation | Joachim Lafosse |
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Scénario |
Thomas Bidegain Joachim Lafosse Matthieu Reynaert |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Jacques-Henri Bronckart |
Pays de production | Belgique |
Genre | Drame |
Durée | 111 minutes |
Sortie | 2012 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Le film est librement inspiré de l'affaire Geneviève Lhermitte, du nom de cette mère de famille nivelloise ayant assassiné ses cinq enfants en .
Projeté au Festival de Cannes 2012, le film vaut à Émilie Dequenne le prix d'interprétation féminine dans la catégorie Un certain regard[1].
Résumé
modifierMurielle et Mounir, un couple heureux, va se marier et avoir des enfants sous le toit du bienveillant Docteur Pinget. Petit à petit, les relations deviennent complexes, étouffent le couple et la famille, qui ne se doutent pas de la fin tragique vers laquelle ils tendent.
Fiche technique
modifier- Réalisation : Joachim Lafosse
- Scénaristes : Mathieu Reynaert, Joachim Lafosse et Thomas Bidegain
- Directeur de la Photographie : Jean-François Hensgens
- Monteur : Sophie Vercruysse
- Décors : Anna Falguères
- Costumes : Magdalena Labuz
- Production : Jaccques-Henri Bronckart et Olivier Bronckart
- Pays d'origine : France ; Belgique ; Luxembourg ; Suisse
- Genre : Drame
- Langue : Français
- Durée : 1h51
- Box Office France : 180 000 entrées[2]
- Date de sortie :
- Festival de Cannes : 22 mai 2012
- Belgique : 30 mai 2012
- France : 22 août 2012
Distribution
modifier- Niels Arestrup : Dr André Pinget
- Tahar Rahim : Mounir
- Émilie Dequenne : Murielle, la femme de Mounir
- Stéphane Bissot : Françoise, la sœur de Murielle
- Mounia Raoui : Fatima, la sœur de Mounir
- Redouane Behache : Samir, le frère de Mounir
- Baya Belal : Rachida, la mère de Mounir
- Nathalie Boutefeu : le docteur Declerck, la psy
- Yannick Renier : le radiologue
- Claire Bodson : la femme policier à l'hôpital
Production
modifierInspiration
modifierLe , dans la ville belge de Nivelles (province du Brabant wallon), une mère de famille de 42 ans, Geneviève Lhermitte, égorge ses cinq enfants âgés de 3 à 14 ans, Yasmine, Nora, Myriam, Mina et Medhi[3]. Il est précisé dans le générique de fin : « Cette œuvre de fiction n'a pas pour objet de relater avec exactitude le fait divers dont elle est librement inspirée. ». Geneviève Lhermitte a demandé à être euthanasiée et a elle l'a été le 28 février 2023.
Tournage
modifierLe film a été tourné en Belgique, au Luxembourg et au Maroc[4].
Musique
modifierLe réalisateur indique : « J'utilise la musique chaque fois qu'il se produit une transgression. Scarlatti souligne ce lien. La musique baroque est parfaite car elle nous embarque au-delà de la psychologie. »[5],[6].
- Mentre io Godo - Alessandro Scarlatti
- La Maddalena n°35 - Alessandro Scarlatti
- Concerto II A Quattro En Ut Mineur op.1, Largo - Pietro Locatelli
- Maddalena ai piedi di Cristo n°47, Aria Per Il Mar del Pianto Mio - Antonio Caldara
- Stabat Mater (Haydn) - Joseph Haydn
- Reprise de la mélodie de Ils s'aiment de Daniel Lavoie, jouée au piano.
- Femmes, je vous aime - Julien Clerc
Accueil
modifierLes membres de l'Union de la critique de cinéma (UCC) considèrent le film comme une « expression majeure de ce que la subjectivité d’un cinéaste peut et doit apporter à un sujet de société, en osant faire d’un fait divers une fiction, et en donnant à Émilie Dequenne un personnage qu’elle interprète de façon prodigieuse »[7].
Avis des intéressés
modifierBien qu'il n'ait pas vu le film, Bouchaïb Moqadem, le père des enfants de Geneviève Lhermitte, l'a critiqué en le décrivant comme « insulte à la mémoire de mes enfants ». Il a ajouté : « j'ai le droit à l'oubli. Cet assassinat et ce massacre gratuit sont inexplicables. Comment peut-on alors l'expliquer avec un artiste ? »[8].
Le Dr Schaar qui a inspiré le personnage joué par Niels Arestrup s'est également indigné par rapport au film, « c'est faire du fric sur cinq cadavres d'enfants »[8]. Il estime que Joachim Lafosse « a fait preuve d'un manque d’empathie vis-à-vis des enfants morts et se fout complètement des protagonistes vivants »[9]. En , les deux intéressés s'étaient déjà vivement opposés à la réalisation du projet[10] et avaient par la suite réclamé un droit de regard sur l'œuvre qui leur a été refusé[9],[11].
Distinctions
modifierRécompenses
modifier- Festival de Cannes 2012 : Cannes (Sélection « Un certain regard ») : Prix d'interprétation féminine pour Émilie Dequenne.
- Prix André-Cavens de l'Union de la critique de cinéma (UCC) pour le meilleur film belge en 2012.
- 2012 : Meilleure coproduction à la 3e cérémonie des Ensors
- 2013 : Prix FIPRESCI de la meilleure actrice dans un film de langue étrangère au Festival international du film de Palm Springs pour Émilie Dequenne.
- 2013 : Magritte du cinéma :
Nominations
modifier- 2012 : Meilleur film étranger au Satellite Awards
- 2013 : Magritte du cinéma :
- Meilleure actrice dans un second rôle
- Meilleur scénario
- Meilleur son
- César 2013 : César du meilleur film étranger
- 2013 : Prix Lumières du meilleur film francophone
Notes et références
modifier- « Emilie Dequenne récompensée à Cannes pour son rôle dans "À perdre la raison" », RTBF, (consulté le )
- Adrien Gombeaud, « L'année Pialat », Vanity Fair France n°23, , p. 133
- Le scénario de « À perdre la raison » a dû être atténué Marc Metdepenningen, lesoir.be, 30 mai 2012
- Source : générique de fin de film
- Interview du cinéaste sur le film, site Comme au cinéma, consulté le 7 décembre 2013.
- « Our Children (A perdre la raison) (2013) - Soundtrack.Net », sur www.soundtrack.net (consulté le )
- « "À perdre la raison", le film inspiré de l’affaire Lhermitte, reçoit le Prix Cavens », L'Avenir, (consulté le )
- « "À perdre la raison" est une "insulte à la mémoire de mes enfants" », sur RTL.be, (consulté le )
- « Le Docteur Schaar au sujet du film sur l'affaire Lhermitte: «Lafosse se fout des protagonistes vivants» », L'Avenir, (consulté le )
- « Moqadem et Schaar disent non au film de Lafosse », L'Avenir, (consulté le )
- Déborah Laurent, « "Ce film, c'est faire du fric sur cinq cadavres d'enfants" », sur 7sur7.be, (consulté le )
Annexes
modifierArticle connexe
modifierLiens externes
modifier- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Critique sur Cinergie.be
- Extrait d'un dossier pédagogique sur le site des Grignoux