Éacides
Dans la Grèce antique, les Éacides (en grec ancien Αἰακίδης / Aiakídês) sont les fils ou descendants d'Éaque, fils de Zeus et roi d'Égine dans la mythologie grecque. Les rois molosses d'Épire prétendent descendre des Éacides.
Mythologie grecque
modifierLe premier Éacide est Pélée, fils d'Éaque et de la nymphe Endéis. Néanmoins, le personnage auquel on fait le plus souvent référence sous ce nom est Achille, fils de Pélée et de Thétis, pour cette raison également qualifié de « Péléide ». Le nom est également accordé par les auteurs antiques à :
- Télamon, frère de Pélée ;
- Ajax fils de Télamon, héros de la guerre de Troie.
Épire
modifierLes rois Molosses d'Épire se proclament Éacides (Αἰακίδαι / Aiakídai), car ils font remonter leur ascendance à Néoptolème (également appelé Pyrrhus), fils d'Achille et de Déidamie, et arrière-petit-fils d'Éaque. Olympias, mère d'Alexandre le Grand, appartient à cette dynastie : Alexandre peut donc se proclamer descendant d'Achille.
Le nom est également donné parfois aux habitants d'Égine, où Éaque fait l'objet d'un culte héroïque.
Liste des rois d'Épire
modifier- – : Admète, roi des Molosses.
- – : Tharypas, roi des Molosses.
- – : Alcétas Ier (–), roi des Molosses. Fils du précédent.
- – : Néoptolème Ier (–), roi des Molosses. Fils du précédent, il règne conjointement avec son frère jumeau Arymbas jusqu'à sa mort.
- – : Arrybas (–) (1er règne), roi des Molosses. Fils d'Alcétas Ier, il règne conjointement avec son frère Néoptolème Ier puis seul après la mort de ce dernier. Il épouse Troas, fille de Néoptolème Ier, née en 365 av. J.-C.
- – : Alexandre Ier le Molosse (–), roi des Molosses. Neveu du précédent, fils de Néoptolème Ier. Il monte sur le trône d'Épire grâce au soutien de Philippe II de Macédoine (–), son beau-frère, marié à sa sœur Olympias (–).
- – : Néoptolème II (–) (1er règne), roi des Molosses. Fils du précédent et de Cléopâtre de Macédoine (–), la fille de Philippe II et d'Olympias.
- – : Arrybas (2e règne), roi des Molosses. Renverse son petit-neveu Néoptolème II à la mort de son oncle et protecteur, Alexandre le Grand (–), le fils de Philippe II et d'Olympias.
- – : Éacide (–) (1er règne), roi des Molosses. Fils du précédent[1].
- – : Néoptolème II (2e règne), roi des Molosses. Après avoir chassé Éacide, les Épirotes rappellent sur le trône son cousin Néoptolème II.
- 313 av. J.-C. : Éacide (2e règne), roi des Molosses. En 313 av. J.-C., les Épirotes chassent Néoptolème II et rappellent Éacide, mais celui-ci est tué peu après lors d'un affrontement contre Philippe, frère de Cassandre (–).
- – : Alcétas II (mort en 307 av. J.-C.), roi des Molosses. Fils aîné d’Arybbas, frère du précédent. Monte sur le trône d'Épire à la mort de son frère.
- – : Pyrrhus Ier (–) (1er règne), roi des Molosses. Fils d’Éacide et de Phtia de Pharsale, neveu du précédent. Monte sur le trône avec le soutien de Glaucias, roi d'Illyrie, après l'assassinat d'Alcétas.
- – : Néoptolème II (3e règne), roi des Molosses. Après avoir chassé Pyrrhus, les Épirotes font de nouveau appel à Néoptolème II. Règne seul puis conjointement avec Pyrrhus Ier à partir de 297 av. J.-C.
- – : Pyrrhus Ier (2e règne), roi des Molosses puis roi d'Épire. Contraint Néoptolème II à régner conjointement avec lui après la mort de son protecteur, Cassandre de Macédoine. Règne seul après l'assassinat de Néoptolème II. Roi de Macédoine de 288 à 285 av. J.-C. puis de 274 à 272 av. J.-C.. Intervient en Grande-Grèce contre Rome et Carthage lors de la guerre de Pyrrhus en Italie (–).
- – : Alexandre II (–), roi d'Épire. Fils du précédent et de Lanassa, la fille d'Agathocle de Syracuse (–).
- – : Pyrrhus II (–), roi d'Épire. Fils du précédent et de sa sœur-épouse, Olympias II (–). Règne conjointement avec son frère et corégent Ptolémée d'Épire.
- – : Ptolémée (–), roi d'Épire. Frère et corégent du précédent avec lequel il règne conjointement.
- – : Deidamie, reine d'Épire. Nièce du précédent, fille de Pyrrhus II.
Avec la mort de Deidamie, en 232 av. J.-C., disparaît la dernière représentante de la dynastie des Éacides, qui a régné plus de deux cents ans sur l'Épire. Le koinon (confédération) des Épirotes devient une république dirigée par un stratège annuel, assisté d'un prostatès des Chaoniens et d'un prostatès des Molosses. La région passe progressivement dans l'orbite romaine, jusqu'à son incorporation à la province romaine de Macédoine en 146 av. J.-C.
Le cas de Salamine de Chypre
modifierLa cité grecque de Salamine de Chypre, sur l'île de Chypre, fondée au milieu du XIe siècle av. J.-C., comptait une dynastie royale se revendiquant comme Éacide. Il s'agit de la dernière à avoir régné sur cette cité. Elle s'éteint en 310 av. J.-C., quand le roi Nicocréon se suicide. La cité devient un champ de bataille entre Démétrios Ier et Ptolémée Ier. Ce dernier parvient à s'emparer de la cité en 294 av. J.-C. qui passe alors sous contrôle égyptien.
Bibliographie
modifier- (de) Suzanne Funke, Aiakidenmythos und epeirotiscbes Königtum. Der Weg einer hellenistichen Monarchie, Stuttgart, Franz Steiner Verlag, , 238 p..
Références
modifier- Paul Cloché, La dislocation d'un Empire. Les premiers successeurs d'Alexandre le Grand, Paris, Payot, , p. 243.