Échelle Réaumur

échelle de température

L'échelle Réaumur est une échelle de température conçue en 1731 par le physicien et inventeur français René-Antoine Ferchault de Réaumur (1683-1757), qui a défini son thermomètre à partir de la dilatation apparente de l'alcool et en calibrant un intervalle de référence entre le point de congélation de l'eau (valeur : zéro) et le point d'ébullition de l'esprit de vin (valeur 80)[1],[2].

Un thermomètre Réaumur.

La relative difficulté de reproduire le point haut de cette échelle a rapidement conduit, pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle, à la fabrication d'instruments dont le liquide dilatable était le mercure (ce qui permettait des mesures au-delà du point d'ébullition de l'alcool), avec une échelle définie entre la température de la glace fondante et celle de l'eau en ébullition, mais graduée en 80 divisions. Ces thermomètres ont néanmoins été labellisés « de Réaumur »[3].

Ainsi, l'unité de cette échelle, nommée faussement le degré Réaumur, vaut 5/4 (soit 1,25) d'un kelvin (ou d'un degré Celsius)[2] et a le même zéro que le degré Celsius. Son symbole est généralement °Ré ou °R[4], bien que l'on voie parfois °r.

Cette conversion n'a pas lieu d'être si l'on se réfère au thermomètre original de Réaumur décrit dans son mémoire de 1730[5].

Le lien ci-dessous illustre un thermomètre ancien, fabriqué vers 1758 par George Adams (1709-1772), de Fleet Street, Londres, fabricant d'instruments mathématiques pour le roi George III (à partir de 1756). On y voit quatre échelles de température en usage à l'époque : Newton, de Lisle, Fahrenheit et Réaumur.

En France, le thermomètre de Réaumur fut largement utilisé avant l'adoption de l'échelle de Celsius. La transition fut longue : l'échelle de Celsius fut adoptée par la Convention en 1794, mais les journaux, cinquante ans plus tard, donnaient encore la température dans l'une ou l'autre échelle, ou les deux à la fois[6].

Autres échelles de température

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Différentes échelles sont utilisées pour mesurer la température : l’échelle Newton (établie vers 1700), Rømer (1701), Fahrenheit (1724), Réaumur (1731), Delisle (1738), centigrade (de Celsius) (1742), Rankine (1859), kelvin (1848), Leyden (ca. 1894 ?), Celsius (1948).

Comparaison des échelles de température[a]
Échelle →
Température ↓
Kelvin Celsius Centigrade (historique) Fahrenheit Rankine Delisle Newton Réaumur Rømer
originelle historique actuelle
Zéro absolu 0 −273,15 −273,197 −459,67 0 559,725 −90,14 −218,52 −135,90
Plus basse température naturelle relevée à la surface de la Terre par télédétection[b] 180,0 −93,2 −135,8 323,9 289,8 −30,8 −74,6 −41,4
Mélange eau/sel de Fahrenheit 0
Origine de l'échelle Celsius moderne 273,15 0 32 491,67 150 0 0 7,5
Point de fusion de l'eau (à pression atmosphérique)[c] 273,150 089(10) 0,000 089(10) 0 32 32 32,000 160(18) 491,670 160(18) ≈ 150 ≈ 0 ≈ 0 ≈ 7,5
Point triple de l'eau 273,160 0(1) 0,010 0(1) 32,018 0(18)
Température moyenne à la surface de la Terre 288 15 59 518,67 127,5 4,95 12 15,375
Température moyenne du corps humain 309,95 36,8 98,24 557,91 94,8 12,144 29,44 26,82
Plus haute température naturelle enregistrée à la surface de la Terre[d] 329,8 56,7 134 593,67 67,5 18,7 45,3 33,94
Point d'ébullition de l'eau (à pression atmosphérique) 373,133 9 99,983 9 100 ≈ 212 212 211,971 671,641 0 33 80 60
Point de fusion du titane 1 941 1 668 3 034 3 494 −2 352 550 1 334 883
Température estimée de la surface du Soleil 5 800 5 526 9 980 10 440 −8 140 1 823 4 421 2 909
  1. Certains nombres de ce tableau ont été arrondis. Les valeurs en gras sont celles qui, par définition des différentes échelles, sont exactes (c'est-à-dire qui ont un nombre infini de chiffres significatifs).
  2. Enregistrée par satellite en Antarctique le [7].
  3. Les échelles de température modernes étant définies par le point triple de l'eau à 0,01 °C, la température de fusion de l'eau mesurée précisément est de 0,000 089(10) °C.
  4. Enregistrée à Furnace Creek aux États-Unis le [8].

Notes et références

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  1. Mémoires de l'Académie Royale- Année 1730- pages 452 sqq
  2. a et b Élie Lévy, Dictionnaire de physique, Presses universitaires de France, Paris, 1988, p. 677.
  3. M. Gaussen: Dissertation sur le thermomètre de Réaumur, pages 35-38, Béziers 1789
  4. Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale.
  5. Jean-André DeLuc, Recherches sur les modifications de l'atmosphère, pages 376-378, Genève, 1772
  6. Voir par exemple la page 149 de ce livre écrit en 1824 Application de l'arithmétique au commerce et à la banque : « La température est indiquée dans les papiers publics, tantôt d'après l'ancien et le nouveau thermomètre tout à la fois, tantôt d'après le nouveau seulement. C'est ce qui fait que beaucoup de personnes, qui n'ont pas cette distinction présente, ne s'entendent pas souvent sur le véritable état de la température, parce que les uns la rapportent au thermomètre de Réaumur, et les autres au thermomètre décimal. »
  7. NASA, « La Nasa identifie l'endroit le plus froid de la Terre », Le Figaro, (consulté le ).
  8. Commission de climatologie, « Communiqué de presse no 956 », Organisation météorologique mondiale, (consulté le ).

Liens externes

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