École nationale supérieure d'horticulture

école d’horticulture devient école nationale supérieure en 1961, transférée à Angers en 1995 || pour la période versaillaise (1874-1995), voir Q21683588

L'École nationale supérieure d'horticulture (ENSH) est une école d'ingénieur française. Fondée à Versailles (Yvelines) en 1874, elle a été transférée à Angers en 1995 et devient l'institut national d'horticulture et de paysage à partir de 1998. C'est la plus ancienne institution d'enseignement de l'horticulture et de l'art des jardins en France.

École nationale supérieure d'horticulture
Histoire
Fondation
Prédécesseur
École nationale d'horticulture de Versailles (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Successeur
Cadre
Type
Siège
Angers (49045)Voir et modifier les données sur Wikidata
Pays

Historique

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Le potager du roi à Versailles

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Le Potager du roi au XVIIIe siècle

L'histoire de l'école est liée à l'histoire du potager du Roi à Versailles (Yvelines). Le 3 octobre 1848, le gouvernement de la deuxième république décide la création d’un institut national agronomique situé à Versailles dans les Grandes Écuries qui ouvre ses portes en décembre 1850. Le potager de Versailles devient le champ d’application d’un établissement d’instruction. La direction des jardins est confiée à Auguste-François Hardy. L’institut national agronomique est supprimé par décret le 14 septembre 1852, au rétablissement du second Empire[1].

Proposition de Pierre Joigneaux et Victor Guichard

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Pierre Joigneaux.

Sous la Troisième république, Pierre Joigneaux, député représentant de la Côte-d’Or et Victor Guichard, député de l’Yonne, déposent une proposition de loi « relative à la création d’une école nationale de jardinage au potager de Versailles »[Note 1]. Ils justifient ainsi leur projet de loi :

« Le jardinage – M. de Dombasle l’a dit avant nous – est une des principales ressources des campagnes ; aussi le voyons nous à regret, presque partout négligé et dédaigné. Il n’en reste pas moins cependant la plus haute expression de la culture intensive. C’est par le jardinage qu’on obtient les plus forts rendements. »[1].

Fondation de l'école d'horticulture de Versailles en 1874

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La loi est adoptée par l’Assemblée nationale dans sa séance du 16 décembre 1873 et l’école d’horticulture de Versailles qui ouvre ses portes en 1874. Auguste Hardy est le premier directeur[2]. Peu de temps après, en 1875, un loi est votée qui créée les écoles pratiques d'agriculture[1].

Le terrain d'application de cette école est, dès sa création, situé dans le potager du Roi et reprend l'activité de l'Institut national agronomique[3].

Le but de l'école est de « former des jardiniers éclairés qui soient aptes après deux années d’études théoriques et pratiques, à propager et vulgariser dans nos départements les bonnes méthodes et les bonnes explications[3] ». A la fin du XIXe siècle, les métiers exercés par les anciens élèves sont variés : museum d’histoire naturelle de Paris, directeurs de jardins botaniques, jardiniers en chefs dans les villes, professeurs de sociétés d’horticulture, jardiniers en chef d’écoles nationales d’agriculture (Grignon, Grandjouan et École vétérinaire d’Alfort), jardiniers d’écoles pratiques d’agriculture, architectes paysagistes. Une grande partie des anciens élèves devient horticulteur ou travaillant dans l’établissement de leur père, jardiniers dans les jardins de l’État ou de la ville de Paris. Mais aussi pépiniéristes, maraichers, marchands grainiers[4].

Création de la section du paysage et de l'art des jardins (1945)

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Espalier de pêchers ondulés doubles (1898)
taille du pêcher

En 1945, une nouvelle section est créée, intitulée Paysage et art des Jardins, qui permet d'obtenir le « diplôme de paysagiste de l’école nationale d’horticulture ». Cette section est également accessibles pour les ingénieurs agronomes, agricoles ou horticoles, qui obtiennent alors le diplôme de « ingénieur paysagiste de l’ENH ». Cependant, le nombre de diplômes délivrés de 1946 à 1974 est faible : 128[1].

L'école nationale supérieure d'horticulture (1961)

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Georgi Petkov est le premier bulgare qui a reçu une éducation académique en aménagement paysager, architecture de paysage et pomologie à Versailles

À la suite du décret du 20 juin 1961 portant application de la loi du 2 août 1960 sur l’enseignement et la formation professionnelle agricole, l'école change de statut, elle devient école nationale supérieure, au même titre que les écoles nationales supérieures d'agronomie. Selon l'article 15 de la loi : « la formation d’ingénieurs horticoles est actuellement assurée par l’école nationale d’horticulture de Versailles qui devient l’école nationale supérieure d’horticulture de Versailles »[1].

Mais l’école n’a pas qu’une vocation nationale car elle a aussi reçu des étudiants étrangers. En 1897, 24 étudiants venaient de 14 pays différents : des pays francophones d’Afrique surtout, mais aussi du Proche Orient et d'Amérique latine dans une moindre mesure[1].

Le même décret créé l'école nationale supérieure de paysage de Versailles[5].

Transfert à Angers en 1995

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Afin de rétrograder cette école de 3e cycle de spécialisation d'ingénieurs (bac+6) en école de second cycle, Édith Cresson a décidé de délocaliser l'ENSH.

Cette école a été transférée à Angers en 1995, puis fusionnée en 1998 avec l'École nationale d'ingénieurs des travaux de l'horticulture et du paysage d'Angers, pour donner naissance à l'Institut national d'horticulture.

C'est l'école nationale supérieure de paysage de Versailles qui prend en charge le potager du roi de Versailles.

Organisation des études et diplôme

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La durée des études était de 3 ans, avec un rythme de travail prévu pour être intensif. L’article 1er du règlement intérieur prévu dans la proposition de loi de 1873 indiquait que la journée commence en hiver à 6 heures et en été à 5 heures du matin et finit à 9 heures du soir[1].

Le nombre de candidats admis était fixé à 40. Puis le nombre d'admis augmente quelques années plus tard. En réalité, faute de bourses, tous les admis n’entraient pas à l’école et seul un petit nombre y terminaient leurs études. Par exemple, en 1897 : 1032 élèves admis, mais 219 seulement obtiennent le diplôme de l’école nationale d’horticulture[1].

La loi du 2 août 1918 institue, comme intitulé de diplôme : « diplôme de l’enseignement supérieur de l’horticulture ». Puis, le titre d’ingénieur horticole est créé à la suite de la loi du 17 juillet 1927 sur l’organisation de l’enseignement public de l’agriculture. L'article 4 précise que « les élèves de l’école nationale d’horticulture reçoivent le diplôme d’ingénieur horticole »[1].

Description de l'école et du jardin d'application

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Le jardin d'hiver, une serre monumentale (école d'horticulture de Versailles, fin du XIXe siècle)

Les bâtiments sont composées de salles d’étude et de collections, d'une bibliothèque, d'un laboratoire, et des ateliers[6].

Les jardins portent des noms en fonction de l'histoire du potager du roi et des types de cultures qui y sont pratiquées. Le Jardin d’hiver est un jardin vitré de 50 mètres de longueur et de 9 mètres de largeur construit en 1880 d’après les dessins de M. Guillaume avec des végétaux d’ornement de la flore tropicale. Le jardin Saint-Louis dit le Carré des couches, anciennement ce carré portait le nom du carrée des Trois Jardins car il était divisé en trois compartiments séparés par des murs qui ont été abattus, dans ce jardin il y a des lignes de bâches en planches pour faire pousser les melons et les fraisiers chauffés au thermosiphon[6].

Le jardin d’application de l'école d'horticulture de Versailles est composé de cultures potagères et de cultures fruitières comprenant plus de 1200 variétés différentes (poiriers, pommiers, pêchers, vigne, pruniers, groseilliers, abricotiers, cerisiers, framboisiers, figuiers, noyers, cognassiers, amandiers, néfliers). Il y avait également des légumes primeurs (culture forcée), de la floriculture, de l'arboriculture d’ornement, des serres de culture, une pépinière, une école de botanique, une station météorologique[4].

La vente de produits se faisait au bénéfice de l’État[4].

Directeurs

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  • Auguste Hardy (décédé à son poste en 1891 ; 13 ans directeur et 43 ans au potager du roi)[1]
  • Jules Nanot (ingénieur agronome et maître de conférence à l’Institut national agronomique, directeur jusqu’en 1924)[1]
  • Pinelle (ancien élève, directeur jusqu’en 1936)[1]
  • Fauch (ingénieur horticole) jusqu’en 1945[1]
  • Lenfant (ingénieur horticole) jusqu’en 1959[1]
  • Le Guelinel, ingénieur agronome directeur en 1974[1].

Élèves notoires

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Notes et références

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  1. La proposition de loi de Pierre Joigneaux et Victor Guichard est parue au Journal Officiel du 10 juillet 1872

Références

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  1. a b c d e f g h i j k l m n et o Jean Pasquier 1974.
  2. Léon Dabat, Ministère du Commerce, de l'industrie, des postes et des télégraphes. Exposition universelle internationale de 1900, à Paris. Rapports du jury international. Classe 5. Enseignement spécial agricole., Paris, Imprimerie nationale, , 651 p. (lire en ligne), p. 255-280.
  3. a et b France Diplomatie : 1848-1870 Le potager, lieu de production et de pédagogie.
  4. a b et c Edouard André 1890.
  5. Anne-Marie Lelorrain et Marigold Bobbio 2005.
  6. a et b Jules Nanot et Charles Deloncle 1898.
  7. Xavier Lenormand, Bourg-la-Reine, Histoire des Rues, PAO Imprimerie Nouvelle Orléans, no 24932, 1994, p. 15 (ISBN 2-9509068-0-X). — Ouvrage édité au profit des œuvres sociales de la mairie.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Edouard André, « Le potager de Versailles, l’école nationale d’horticulture de Versailles », La Revue horticole, Paris, Librairie agricole de la Maison rustique,‎ (BNF 45885736).
  • Anne-Marie Lelorrain et Marigold Bobbio, L’enseignement agricole et vétérinaire de la libération à nos jours, textes officiels avec introduction, notes et annexes, Dijon, Educagri - Institut national de recherche pédagogique, (BNF 40063112, lire en ligne), « 138. 15 octobre 1976. Décret n° 76-959 modifiant les articles 13 et 15 du décret n° 61-632 du 20 juin 1961 portant application de la loi de 2 août 1960 sur l'enseignement et la formation professionnelle agricole (concernant l'École nationale supérieure d'horticulture de Versailles et l'École nationale supérieure du paysage) »
  • Jules Nanot et Charles Deloncle, L’Ancien potager du roi. Histoire et description de l’école nationale d’horticulture de Versailles (Guide à l’usage des candidats), Paris, Librairie de la France Agricole, (BNF 31003030).
  • Jean Pasquier, 100 ans d’horticulture, 1874-1974, École nationale supérieure d’horticulture, Versailles (Plaquette du centenaire), l’association amicale des ingénieurs horticoles et anciens élèves de l’ENSH, (BNF 37148756), « L’ENSH : un siècle d’histoire », p. 7 à 17.

Articles connexes

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Liens externes

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