Écozone

subdivision de la surface terrestre représentative d'une unité écologique

Dans certains systèmes de classification écologique des territoires biogéographiques terrestres, une écozone, ou région biogéographique, est une zone géographique terrestre ou marine représentative d'une unité écologique à grande échelle, caractérisée par des facteurs communs non-vivants (abiotiques) et vivants (biotiques). Les écozones terrestres sont subdivisées en écorégions ou en provinces biogéographique.

Écozones

Classifications usuelles

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Écozones terrestres

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Le système des écozones a été proposé en 1975 par Miklos Udvardy[1] dans un objectif de conservation des espèces. Il divise la surface terrestre en 8 écozones.

Écozone Couverture continentale approximative Superficie (millions de km²)
Afrotropique Afrique subsaharienne, Arabie du Sud 22,1
Paléarctique Afrique du Nord, Europe, Asie tempérée et froide 54,1
Indomalaise Asie du Sud et Sud-Est subtropicales et tropicales 7,5
Australasie Australasie 7,7
Néarctique Amérique du Nord 22,9
Néotropique Amérique tropicale et du Sud 19,0
Océanie Petites îles du Pacifique 1,0
Antarctique Antarctique 14,1

Le World Wildlife Fund (WWF) a également établit plus de 200 écorégions terrestres (Global 200) après des analyses de biodiversité régionales.

Écozones marines

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La classification en écozones marines est plus variable et plus complexe à réaliser, notamment à cause de la dimension de profondeur. Différentes espèces vivent à différentes profondeur et les routes migratoires sont affectées par les variations géologiques et les gyres océaniques. Les courants, la température, la salinité et l’oxygénation sont des paramètres bien connus, mais la profondeur ne l’est que pour moins de 15 % des fonds marins[2]. Cela dit l’être humain interagit peu avec les espèces abyssales.

Royaumes (écozones) MEOW

La classification des Larges Écosystèmes Marins établit des écorégions dans lesquelles vivent 95 % des pêches humaines[3]. Ces régions sont essentiellement côtières. Plus récemment, en 2007, la classification des Écorégions Marines du Monde (MEOW)[4] trace 232 écorégions regroupées en 62 provinces regroupées en 12 royaumes :

Écorégions mésopélagiques (Sutton et al., 2017)

Sutton et al. (2017) proposent une classification en 33 écorégions pour la zone mésopélagique (−200 à −1000 m) au-delà des côtes[5]. Cette zone est le siège de migrations majeures[6]. Il semble en ressortir des écozones Arctatlantique, Atlantique Nord, Atlantique Sud, Pacifique Nord, Pacifique Sud, Mer du Japon, Insulinde, Australasie Est, Indien Nord, Indien Sud, et Austral.

En 2017 également, le système des Unités Écologiques Marines (EMU)[7] offre une cartographie 3D[8] détaillée de 37 écozones de 0 à −5500 m basée sur de nombreux facteurs biotiques et abiotiques analysés par des algorithmes de regroupement automatique.

Utilisations

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Le système d'écozones est utilisé internationalement comme système unifié biogéographique. Les écozones sont couramment utilisées en zoogéographie pour comprendre la répartition des mammifères et du reste de la faune. Pour les oiseaux, en particulier migrateurs, on distingue les écorégions paléarctiques occidentale et orientale de part et d'autre de l'Oural et de la mer Caspienne. La migration du paléarctique occidentale vers le Sud s'effectue vers l'écozone afrotropicale, alors que depuis le paléarctique oriental elle s'effectue vers l'indomalaisie et l'australasie.

L'identification des écozones marines facilite l'évaluation des réserves de pêches. Cela aide à lutter contre la surpêche qui ne nuit pas qu'aux espèces pêchées mais aussi aux pêcheurs et aux consommateurs à long terme.

Les écozones sont également utilisée par l'UNESCO dans ses classements sur la liste du patrimoine mondial.

Regroupements

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Les écozones terrestres sont parfois regroupées en plus grandes aires biogéographiques.

Empires fauniques et royaumes floraux

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L'étude des diverses glaciations et des séparations continentales permet de regrouper les écozones en 3 empires fauniques et 4 royaumes floristiques.

Empires fauniques
Aire Écozones
Arctogée ou Mégagée Afrotropique, Paléarctique, Indomalais, Néarctique
Néogée Néotropique
Notogée Australasien, Océanien, Antarctique
Royaumes floristiques
Aire Écozones
Holarctique ou Boréalique Paléarctique, Néarctique
Paléotropique Afrotropique, Indomalais, Océanien
Néotropique Néotropique
Holantarctique ou Austral Australasien, Antarctique

Regroupements géographiques

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La classification d'Alfred Russel Wallace (1876) pour la géographie zoologique et celle d'Adolf Engler (1879) pour la géographie botanique ont abouti à une classification plus contraignante que celle des empires fauniques et des royaumes floristiques. Les grandes régions sont définies selon des contraintes naturelles et géologiques : tectonique des plaques, formation des montagnes, et variations du climat liées à ces bouleversements géologiques[9]. Dans un souci de convergence, on distingue 5 ou 6 complexes d'écozones divisées en sous-régions.

Notes et références

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  1. (en) Udvardy, Miklos D.F. , A Classification of the Biogeographical Provinces of the World. Prepared as a contribution to UNESCO's Man and the Biosphere Programme, Project No. 8. IUCN Occasional Paper No. 18. IUCN, Morges, Suisse, 1975
  2. (en) Larry Mayer, Martin Jakobsson, Graham Allen et Boris Dorschel, « The Nippon Foundation—GEBCO Seabed 2030 Project: The Quest to See the World’s Oceans Completely Mapped by 2030 », Geosciences, vol. 8, no 2,‎ , p. 63 (ISSN 2076-3263, DOI 10.3390/geosciences8020063, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « Large Marine Ecosystems », sur Global Environment Facility (consulté le )
  4. (en) Mark D. Spalding, Helen E. Fox, Gerald R. Allen et Nick Davidson, « Marine Ecoregions of the World: A Bioregionalization of Coastal and Shelf Areas », BioScience, vol. 57, no 7,‎ , p. 573–583 (ISSN 1525-3244 et 0006-3568, DOI 10.1641/B570707, lire en ligne, consulté le )
  5. Tracey T. Sutton, Malcolm R. Clark, Daniel C. Dunn et Patrick N. Halpin, « A global biogeographic classification of the mesopelagic zone », Deep Sea Research Part I: Oceanographic Research Papers, vol. 126,‎ , p. 85–102 (ISSN 0967-0637, DOI 10.1016/j.dsr.2017.05.006, lire en ligne, consulté le )
  6. « Mésopélagique : définition et explications », sur AquaPortail (consulté le )
  7. Roger G. Sayre, Dawn J. Wright, Sean P. Breyer et Kevin A. Butler, « A Three-Dimensional Mapping of the Ocean Based on Environmental Data », Oceanography, vol. 30, no 1,‎ , p. 90–103 (ISSN 1042-8275, lire en ligne, consulté le )
  8. Jinnan Zhang, « EMU - Explorer », sur livingatlas.arcgis.com (consulté le )
  9. (en) Ficetola, G. F., Mazel, F. & Thuiller, W. Global determinants of zoogeographical boundaries. Nat. Ecol. Evol. 1, 0089 (2017).l

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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  • Le site des Nations unies sur le programme de conservation de l'environnement unep-wcmc.org