Édouard Béliard

peintre français
Édouard Béliard
Le Quai du Pothuis à Pontoise, effet de neige, tableau d'Édouard Béliard (1875)
Fonction
Maire d'Étampes
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
ÉtampesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Édouard Joseph BéliardVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Édouard Béliard (né à Paris vraisemblablement le et mort à Étampes le [1]) est un peintre français et un ancien maire d'Étampes.

Biographie modifier

Jeunesse modifier

Édouard Béliard nait à Paris, vraisemblablement en 1832. La date exacte de sa naissance n'est pas connue, son acte de naissance ayant disparu lors des incendies de la Commune en 1871. De nombreuses sources mentionnent le comme date de naissance[2],[1], d'autres 1834[3],[4] voire 1835[5]. Pour la même raison, son nom de naissance n'est pas non plus connu : vraisenblablement Édouard Joseph Béliard, mais certaines sources le mentionnent sous le nom d'Edmond Joseph Béliard[5],[6]. Ses parents se sont mariés en 1832 à Étampes, dans l'ancienne Seine-et-Oise[2]. Son père, né à Thouars en 1805, est négociant. Sa mère, née à Étampes en 1813, meurt en 1835. Son père se remarie en 1836[2].

Béliard aurait été scolarisé au collège Henri-IV à Paris, avant d'être embauché à 15 ans par un notaire à Étampes[2] ; entre 1848 et 1851, il est le secrétaire particulier d'Alphonse Esquiros, auteur romantique et homme politique (exilé après le coup d'État du 2 décembre 1851).

Artiste modifier

Pendant les années 1850, Béliard se rapproche des milieux artistiques parisiens. Il rencontre Camille Pissarro en 1860 à l'Académie du Père Suisse. Ultérieurement, il se lie avec Paul Cézanne, Armand Guillaumin, et Ludovic Piette. En 1868, il expose une œuvre, Intérieur d'atelier, au Salon[7]. La plupart de ses toiles sont détruites pendant la guerre franco-allemande de 1870[8],[9]. Il semble rejoindre Pissaro à la fin de l'été 1872 en s'installant à Saint-Ouen-l'Aumône[9].

Le , Béliard épouse Émilie Clara Dubec à Saint-Ouen-l’Aumône ; elle n'a alors que 16 ans : Béliard en a 25 de plus.

En 1873, Béliard expose une toile au Salon des refusés : Rue Rochechouart (étude)[10]. À la fin de l'année, il est l'un de signataires à l'origine de la création de la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs, société à l'origine de la première exposition des peintres impressionnistes, qui ouvre à Paris le . Béliard présente quatre peintures[11],[12],[13]. Lors de la deuxième exposition des impressionnistes, en 1876, il expose huit paysages[14] dont cinq sont situés à Pontoise, ville à proximité de laquelle il a séjourné jusqu'au début de l'année 1875[15].

Après 1876, Béliard quitte le milieu artistique parisien et s'installe durablement à Étampes ; en particulier, il ne participe à aucune exposition impressionniste ultérieure. Il se sépare de son atelier parisien en 1880[2]. Il soumet toutefois encore trois toiles aux Salons : une en 1880 (Le Faubourg Saint-Martin à Étampes, pendant la neige[16]) et deux en 1881 (L'Housche de Saint-Martin, à Étampes[17] et Les Courtils de Saint-Martin, à Étampes[18])

Action politique modifier

Dans une lettre datant de 1877, Émile Zola mentionne qu'Édouard Béliard est inspiré par les écrits de Pierre-Joseph Proudhon[2]. Après avoir délaissé la carrière de peintre, Béliard s'investit dans la politique locale : il est élu conseiller municipal d'Étampes en 1878, 1881, 1884, 1886, 1890, 1904, 1908 et 1912[15],[2]. En 1892, il est élu maire la ville, puis réélu en 1896[19].

Œuvres dans des collections publiques modifier

Postérité modifier

En 2024, très peu d'œuvres d'Édouard Béliard sont répertoriées et aucun catalogue raisonné n'existe[27].

Une rue porte son nom à Étampes : la rue Édouard-Béliard[28].

Èdouard Béliard était un ami de longue date d'Émile Zola, avec qui il a entretenu une correspondance[29]. Ce dernier s'est toutefois inspiré de Béliard pour le personnage du peintre Gagnière dans son roman L'Œuvre (1886), jeune peintre plus attiré par la musique que par la peinture et qui finit par quitter Paris pour Melun. Dans ses notes, Zola écrit : « Raté comme peintre. Prendre là Béliard. À peine quelques toiles qui se couvrent de poussière. Le raté retourné chez lui[2],[29]. »

Bibliographie modifier

  • (en) Charles S. Moffet, The New painting, Impressionism, 1874-1886 : an exhibition organized by the Fine Arts Museums of San Francisco with the National Gallery of Art, Washington, Genève, R. Burton, (lire en ligne)
  • Sophie Monneret, L'Impressionnisme et son époque, vol. 2, t. 1, Paris, Robert Laffont, , 997 p. (ISBN 978-2-221-05412-3)
  • Sophie Monneret, L'Impressionnisme et son époque, vol. 2, t. II, Paris, Robert Laffont, , 1185 p. (ISBN 978-2-221-05413-0)
  • Gérald Schurr, Les petits maîtres de la peinture, 1820-1920, valeur de demain, vol. 7, t. IV, Paris, Éditions de l'amateur, , 189 p. (OCLC 417341878)
  • Catalogue de la 2e Exposition de peinture : par MM. Béliard, Legros, Pissaro, Bureau, Lepic, Renoir, Caillebotte, Levert, Rouart, Cals, Millet (J.-B.), Sisley, Degas, Monet (Claude), Tillot, Desboutin, Morisot (Berthe), François (Jacques), Ottin fils, (lire en ligne sur Gallica)

Notes et références modifier

  1. a et b « Edouard Joseph Béliard », Geneanet (consulté le )
  2. a b c d e f g et h [PDF] François Cavaignac, « Édouard Béliard (1832-1912) maire d'Étamps et libre-penseur », Bulletin historique et archéologique du Sud-Essonne, no 23,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « Beliard, Edouard », Union List of Artist Names (consulté le )
  4. Moffet 1986, p. 506
  5. a et b (en) « Edmond Joseph Béliard », MutualArt.com (en) (consulté le )
  6. (en) « Edmond Joseph Béliard », Sotheby's (consulté le )
  7. « Édouard Beliard, Intérieur d’atelier », Base Salons (consulté le )
  8. (en) « Vanished French Impressionists, 3: Astruc, Attendu, and Béliard », The Eclectic Light Company, (consulté le )
  9. a et b « Edouard Béliard - (1832-1912) », van-gogh.Fr (consulté le )
  10. « Édouard Beliard, Rue Rochechouart (étude) », Base Salons (consulté le )
  11. Schurr 1979, p. 137
  12. Monneret 1987, p. 41
  13. Monneret 1987, p. 232
  14. Catalogue de la 2e Exposition de peinture
  15. a et b « Musée Tavet-Delacour - Pontoise Val d'Oise », sur Journées européennes du patrimoine, Ministère de la Culture (France) (consulté le )
  16. « Édouard Beliard, Le faubourg Saint-Martin à Etampes, pendant la neige », Base Salons (consulté le )
  17. « Édouard Beliard, L’housche de Saint-Martin, à Etampes », Base Salons (consulté le )
  18. « Édouard Beliard, Les courtils de Saint-Martin, à Etampes », Base Salons (consulté le )
  19. « Maires d'Étampes », francegenweb.org (consulté le )
  20. « peinture : Etampes, place l'Ouche », notice no IM91001732, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  21. « peinture : paysage urbain (n°1) », notice no IM91001728, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  22. « peinture : paysage urbain (n°2) », notice no IM91001729, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  23. « peinture : paysage urbain (n°3) », notice no IM91001730, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  24. « peinture : rivière et pont », notice no IM91001731, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  25. « Promenade des Fossés, à Pontoise », notice no 04380003105, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  26. « Pontoise vue depuis le quartier de l'écluse », notice no 04380002673, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  27. « Exposition Édouard Béliard (1832-1912) », La Tribune de l'Art, (consulté le )
  28. 42784485 Rue Édouard Béliard sur OpenStreetMap
  29. a et b « Une amitié fidèle le liait à Emile Zola », Le Parisien, (consulté le )

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier