Église Saint-Martin de Chapaize

église située en Saône-et-Loire, en France

Église Saint-Martin
La prieurale Saint-Martin vue de la route.
La prieurale Saint-Martin vue de la route.
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
Rattachement Édifice consacré du diocèse d'Autun relevant de la paroisse Saint-Augustin en Nord-Clunisois (Ameugny)
Début de la construction XIe siècle
Fin des travaux XIe siècle pour la majeure partie du bâtiment
Style dominant Roman
Protection Logo monument historique Classé MH (1862)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Blason non officiel de Saône-et-LoireSaône-et-Loire
Ville Chapaize
Coordonnées 46° 33′ 24″ nord, 4° 44′ 13″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église Saint-Martin
Géolocalisation sur la carte : Saône-et-Loire
(Voir situation sur carte : Saône-et-Loire)
Église Saint-Martin

L'église prieurale Saint-Martin de Chapaize est une église de la première moitié du XIe siècle, située dans la commune de Chapaize en France. Elle relève à ce titre de la paroisse Saint-Augustin en Nord-Clunisois, qui a son siège à Ameugny.

Historique modifier

Cette église est l'unique vestige d’un prieuré de bénédictins fondé au Xe siècle qui dépendait de l’abbaye Saint-Pierre de Chalon-sur-Saône, elle-même en association de prières avec l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun[1].

La construction de l'église Saint-Martin de Chapaize débuta à la suite du passage du moine bâtisseur lombard Guillaume de Volpiano en 1021 et 1023, venu s'occuper du monastère Sainte-Marie de Chalon en mauvais état[2].

Protection modifier

Classée monument historique dès 1862[3], l'église Saint-Martin est l’une des plus anciennes églises romanes de Bourgogne.

Culte modifier

Édifice consacré du diocèse d'Autun relevant de la paroisse Saint-Augustin en Nord-Clunisois (siège à Ameugny) – qui en est affectataire au titre de la loi de 1905 –, l'église de Chapaize est, plusieurs siècles après sa construction, un lieu de culte catholique toujours vivant.

En tant que lieu sacré de prière, d'accueil et de partage, s'y rassemble régulièrement la communauté chrétienne pour vivre sa foi, en célébrant l'eucharistie, en s'unissant à la célébration des sacrements du baptême et du mariage et en priant pour le repos des défunts.

Description modifier

Vue de la nef.

Le plan de l'édifice est caractérisé par d'énormes piles rondes en petit appareil, qui courent d'un bout à l'autre de la prieurale (plan basilical). Les quatre derniers piliers vers l'est, identiques aux autres, portent le clocher.

Le clocher modifier

La grande renommée de cette église est due à l'originalité de son clocher roman du XIe siècle. Celui-ci domine la campagne environnante du haut de ses 35 mètres ; il est percé de baies jumelées sur ses deux étages supérieurs et a la forme d'un tronc de pyramide de plan barlong. Le clocher est implanté au-dessus de la croisée du transept. Il surmonte une coupole surhaussée. Sous cette coupole s'ouvre sur chaque face une petite baie en plein cintre, formant ainsi une des plus anciennes tours-lanternes de cette partie de la France actuelle, avec celles de Saint-Vorles à Châtillon-sur-Seine (21) et de Perrecy-les-Forges (71). Ce clocher est entièrement construit en petit appareil calcaire, et il est chaîné par des lésènes et des frises d'arceaux (dites "bandes et arcatures lombardes"), dont la composition diffère légèrement d'une face à l'autre. Il est également chaîné, au-dessus de la coupole, par une structure de bois insérée dans la maçonnerie.

La nef modifier

Construite vers 1030, la nef se compose de cinq travées élevées sur deux niveaux et flanquées de bas-côtés voûtés d'arêtes. La voûte centrale est en berceau sur doubleaux. Ces arcs doubleaux sont appuyés intérieurement sur des demi-colonnes engagées s'élevant au-dessus des piliers des grandes arcades, et extérieurement sur des contreforts, montant des piliers ronds au droit des demi-colonnes engagées[4]. Enfin, les retombées des arcs sur les murs extérieurs se font de la même manière : demi-colonnes (ou pilastres) engagé(e)s dans les maçonneries, à l'aplomb des gros piliers ronds, et contreforts externes, ce qui confère à l'ensemble de l'édifice une parfaite unité architecturale. On retrouve ce même système de supports à Saint-Philibert de Tournus. Toutes ces maçonneries étaient primitivement enduites à la chaux. Le décapage a été opéré il y a peu, au XXe siècle. Les baies conservées d'origine sont étroites et dispensent une lumière parcimonieuse. Toutes celles qui le pouvaient ont été agrandies en 1543 (voir ci-dessous).

La toiture modifier

Originellement en tuiles creuses, la toiture est aujourd'hui en laves, donnant à l'ensemble de l'édifice un caractère minéral. Il n'y a pas de charpente : les laves sont posées directement sur la voûte.

Les modifications du XVIe siècle modifier

En 1543, une semi-reconstruction est intervenue. À la suite du dévers pris par les murs de la nef (encore très apparent aujourd'hui, particulièrement côté nord), la voûte romane du vaisseau central, en plein cintre, qui menaçait de s'écrouler, fut remplacée par une voûte en berceau brisé légèrement plus élevée, et le bas-côté nord fut rebâti en moyen appareil de pierre de taille. La façade occidentale fut percée d'une grande baie dans le style roman primitif. Les trois absides furent rebâties à neuf sur un plan plus ample, avec de nouvelles baies beaucoup plus grandes, éclairant largement le chœur. L'abbé de Saint-Pierre de Chalon, auteur de ces travaux, a pris soin d'indiquer chacune de ses interventions par des frises de peinture datées, donnant les indications par un code graphique (visible sur l'image ci-dessus). On peut remarquer le respect apporté, en plein XVIe siècle, au maintien du style roman de l'austère basilique monastique de l'an Mil. Ces travaux considérables et de grande qualité sont le fait de l'abbé commendataire Nicolas Ridolfi, petit-fils de Laurent de Médicis dit le Magnifique, cardinal, archevêque et évêque de plusieurs diocèses en Italie, abbé de St-Pierre de Chalon de 1535 à sa mort en 1550. Cependant, on ne sait rien de la participation personnelle de cet abbé-archevêque, ni s'il a fréquenté Chapaize avant, pendant ou après le chantier.

Les sauvegardes du XXe siècle modifier

En 1954, les quatre piles rondes supportant l'énorme clocher menaçaient de s'effondrer. Elles furent entièrement démontées et refaites en béton armé, garni extérieurement des moellons d'origine remis en place. Pendant ces travaux, des murs provisoires montés sous les grandes arcades de la croisée soutenaient la tour.

En 1969, sous l'impulsion du colonel Ernest de La Chapelle, a été créée une association œuvrant depuis un demi-siècle à la collecte des fonds nécessaires à la restauration des deux églises construites sur le territoire de la commune de Chapaize (Saint-Martin de Chapaize et l'église Notre-Dame de Lancharre) : l'Association des amis des églises de Chapaize[5].

Plusieurs campagnes de restauration ont marqué la fin du XXe siècle.

Personnage célèbre modifier

De 1751 à 1783, la paroisse eut pour curé Nicolas Genost de Laforest, prêtre connu pour ses chasses mémorables, mort au château de Lugny le après être tombé de cheval alors qu'il chassait en compagnie de Florent-Alexandre-Melchior de La Baume, comte de Montrevel et dernier seigneur de Lugny.

Élément remarquable modifier

  • Présence d'une statue-colonne, parmi les plus anciennes connues en Occident, au haut de la face nord du clocher.

Notes et références modifier

  1. Cartulaire de l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun: Charte N°9.
  2. L'église Saint-Martin de Chapaize
  3. Notice no PA00113186, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. ces contreforts juchés sur les piliers ronds sont peut-être la cause du déversement
  5. Déclarée en préfecture le 19 février 1969 et modifiée le 16 juin 2008.

Annexes modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier