Élection présidentielle bissau-guinéenne de 2024

élection présidentielle en Guinée-Bissau

L'élection présidentielle bissau-guinéenne de 2024 a lieu en Guinée-Bissau afin d'élire le président de la république pour un mandat de cinq ans.

Élection présidentielle bissau-guinéenne de 2024
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Président
Sortant
Umaro Sissoco Embaló
M-G15

Contexte

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Élection présidentielle de 2019

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Umaro Sissoco Embaló.

Umaro Sissoco Embaló est candidat à l'élection présidentielle de 2019[1]. Il arrive deuxième du premier tour, derrière Domingos Simões Pereira, le dirigeant du parti longtemps au pouvoir à partir de l'indépendance, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC)[2]. Il réussit à rallier plusieurs prétendants à lui pour le second tour, notamment le président sortant José Mário Vaz, l'ancien Premier ministre Carlos Gomes Júnior[3] et Nuno Gomes Nabiam[4]. Embaló l'emporte[5].

Le , il est procédé par la CNE à une vérification des procès-verbaux du second tour des sessions des commissions régionales électorales sur demande de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), afin de tenter de sortir le pays de l'impasse politique[6]. À l'issue de cette opération, la commission nationale électorale donne de nouveau Umaro Sissoco Embaló vainqueur du scrutin le [7]. Le , la Cour suprême rejette la demande du PAIGC d'annuler la nouvelle décision de la CNE du qui confirmait ses précédentes proclamations, quant aux résultats du second tour[8]. La CNE établit le un nouveau procès-verbal, cette fois exhaustif, et donnant toujours avec les mêmes résultats Embaló gagnant[9].

Crise politique

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Aristides Gomes est limogé de son poste de Premier ministre au lendemain de l'investiture d'Umaro Sissoco Embaló. Le 29 février, Embaló nomme comme Premier ministre Nuno Gomes Nabiam. Le nouveau président justifie cette décision par l'impossible cohabitation entre les deux hommes[10]. En réaction, l'Assemblée nationale a investi son président Cipriano Cassamá comme président par intérim, alors qu'Embaló réside au palais présidentiel[11]. Le 26 juin, cinq députés du PAIGC rejoignent la coalition au pouvoir[12], et le gouvernement obtient la confiance du Parlement le 1er juillet[13].

Des hommes armés ont encerclé le palais du gouvernement le , où le président Umaro Sissoco Embaló et le Premier ministre Nuno Gomes Nabiam se seraient rendus pour assister à une réunion du cabinet[14]. Le , le président Umaro Sissoco Embaló annonce la dissolution de l'Assemblée nationale populaire, annonce des élections anticipées pour le 18 décembre 2022 et reconduit Nuno Gomes Nabiam[15],[16].

Les élections législatives bissau-guinéennes de 2023 sont remportées par la coalition de la Plateforme de l'alliance inclusive-Terra Ranka (PAI-Terra Ranka) menée par le PAIGC qui arrive en tête et décroche la majorité absolue des sièges. Le Mouvement pour l'alternance démocratique G-15 (Madem G15) du président Umaro Sissoco Embaló arrive loin derrière en deuxième position. Le Madem G15 aurait souffert des luttes internes au parti ainsi que de l'incapacité du président à résoudre la chute des prix dans le secteur de la noix de cajou, dont la population tire une large part de ses revenus[17],[18]. Le 28 juillet, Domingos Simões Pereira est élu président de l'Assemblée nationale populaire[19]. Geraldo Martins est nommé Premier ministre le 7 août[20].

Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 2023, de nombreux troubles éclatent entre l'armée et des forces de sécurité qui font deux morts, troubles qualifiés de « tentative de coup d'État » par le président Embaló après son retour de la COP28 le 2 décembre 2023[21]. En réponse, celui-ci dissout le parlement le 4 décembre 2023[22]. Le 12 décembre 2023, Umaro Sissoco Embalo reconduit Geraldo Martins au poste de Premier ministre[23], puis le congédie et le remplace une semaine plus tard, le 20 décembre, par Rui Duarte de Barros[24].

Le , à la sortie du conseil des ministres, Embaló affirme qu'il ne ce présenterait pas à la prochaine élection présidentielle après avis de sa femme Dinisia Reis Embaló[25],[26]. Il annonce le lendemain envisager de revenir sur sa décision[27].

Mode de scrutin

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Le président de la Guinée-Bissau est élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Si aucun candidat ne recueille la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour, un second est organisé entre les deux candidats arrivés en tête, et celui recueillant le plus de suffrage est déclaré élu.

Notes et références

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Références

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  1. « Bissau : le président Vaz se représentera en indépendant (entourage) », Africanews,‎ (lire en ligne).
  2. « Présidentielle en Guinée-Bissau : un second tour opposera Domingos Simões Pereira à Umaro Sissoco Embaló », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne).
  3. « Guinée-Bissau : le candidat indépendant Carlos Gomes Junior déclare son soutien à Umaro Sissoco Embalo au second tour de la présidentielle », sur french.xinhuanet.com (consulté le ).
  4. « Élections en Guinée-Bissau: Sissoco Embalo engrange le soutien de Nuno Nabiam », Radio France internationale,‎ (lire en ligne).
  5. « Guinée-Bissau : l'opposant Umaro Sissoco Embaló élu président », TV5 Monde,‎ (lire en ligne).
  6. « Guinée-Bissau – Umaro Sissoco Embalo : à peine président, déjà contesté », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  7. « Journal de l'Afrique - Guinée-Bissau : Umaro Sissoco Embalo de nouveau donné vainqueur de la présidentielle », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
  8. « Guinée-Bissau : la Cour suprême rejette la demande de nullité du second tour des élections présidentielles », sur french.xinhuanet.com (consulté le ).
  9. « Présidentielle en Guinée-Bissau: Simoes Pereira attend le recomptage des voix »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur fr.news.yahoo.com (consulté le ).
  10. AFP, « Umaro Embalo nomme un nouveau Premier ministre en Guinée-Bissau », sur VOA, VOAAfrique (consulté le ).
  11. « Deux présidents investis en Guinée-Bissau », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  12. « Guinée-Bissau: le camp présidentiel s'assure une majorité au Parlement », sur Le Figaro.fr, lefigaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  13. « Guinée-Bissau : Umaro Sissoco Embaló obtient la majorité parlementaire – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, jeuneafrique1, (consulté le ).
  14. « Tentative de coup d’État en Guinée-Bissau : la situation est « sous contrôle », assure le président ».
  15. (en) AfricaNews, « Guinea-Bissau President dissolves parliament, calls for early elections », sur Africanews, (consulté le ).
  16. (en) Reuters, « Guinea-Bissau's president Embalo dissolves parliament, citing corruption », sur Reuters, (consulté le ).
  17. « Législatives en Guinée-Bissau: majorité absolue pour l'opposition, selon les résultats provisoires », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  18. (pt) « PAI – TERRA RANKA É A GRANDE VENCEDORA DAS LEGISLATIVAS, COM CINQUENTA E QUATRO DEPUTADOS », sur O Democrata GB (consulté le ).
  19. AfricaNews, « Guinée-Bissau : début de cohabitation après la rentrée parlementaire », sur Africanews, (consulté le ).
  20. « Guinée-Bissau : Geraldo Martins nommé Premier ministre », sur lecourrier.vn (consulté le ).
  21. « Troubles en Guinée-Bissau : le président Umaro Sissoco Embalo dénonce "une tentative de coup d'État" », sur France 24, (consulté le )
  22. « Guinée-Bissau : le président dissout le Parlement après une "tentative de coup d'Etat" », sur Franceinfo, (consulté le )
  23. « AfriqueInternational Le président de Guinée-Bissau reconduit Geraldo Martins au poste de Premier ministre », sur Al 24 News, (consulté le )
  24. « Guinée-Bissau: le nouveau gouvernement formé par le président Embalo a été investi », sur RFI, (consulté le )
  25. « Guinée-Bissau: le président Umaro Sissoco Embalo ne briguera pas de nouveau mandat », sur Lerenifleur224.com, (consulté le )
  26. « Guinée-Bissau: le président Umaro Sissoco Embalo ne briguera pas de nouveau mandat », sur RFI, (consulté le )
  27. « Guinée-Bissau: le président Embalo pourrait « reconsidérer » sa non-candidature à la présidentielle ».

Voir aussi

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Lien externe

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