Élection présidentielle costaricienne de 2018

Élection présidentielle costaricienne de 2018
Président et vice-président pour la période 2018-2022
(1er tour)
(2d tour)
Carlos Alvarado – Parti d'action citoyenne
Voix au 1er tour 439 388
21,66 %
Voix au 2e tour 1 293 668
60,66 %
Fabricio Alvarado – Parti restauration nationale
Voix au 1er tour 505 214
24,91 %
Voix au 2e tour 839 092
39,34 %
Antonio Álvarez – Parti de la libération nationale
Voix au 1er tour 377 688
18,62 %
Président du Costa Rica
Sortant Élu
Luis Guillermo Solís
PAC
Carlos Alvarado
PAC

L’élection présidentielle costaricienne de 2018 se déroule le au Costa Rica afin d'élire le nouveau président de la République. Aucun candidat n'ayant recueilli plus de 40 % des suffrages au premier tour, organisé en même temps que les législatives, un second est organisé le entre les deux candidats arrivés en tête : le conservateur Fabricio Alvarado du Parti restauration nationale et le progressiste Carlos Alvarado du Parti d'action citoyenne, avec respectivement 25 et 22 % des voix. Le Parti de la libération nationale obtient son pire résultat à une présidentielle depuis sa création en échouant pour la première fois à qualifier un candidat pour le second tour, Antonio Álvarez n'obtenant que 18 % des suffrages. Carlos Alvarado l'emporte au second tour.

Système électoral modifier

Le président de la République est élu pour un mandat de quatre ans au scrutin uninominal majoritaire à deux tours sous une forme légèrement modifiée. Pour être élu, un candidat doit être arrivé en tête au premier tour avec plus de 40 % des voix. À défaut, les deux candidats arrivés en tête s'affrontent lors d'un second tour, et celui qui recueille le plus de suffrages est déclaré vainqueur[1]. Jusqu'en 2005, un président élu ne pouvait se porter candidat à une nouvelle élection. Depuis, cela est possible après un intervalle d'une durée de deux mandats, soit huit ans.

Campagne modifier

Le , la Cour interaméricaine des droits de l'homme se prononce sur une résolution déposée par le Costa Rica en 2016 et tranche en faveur d’une reconnaissance du droit au mariage homosexuel dans plusieurs pays américains. La Cour détermine que la Commission interaméricaine des droits de l'homme dont sont signataires ses membres exige et requiert la légalisation du mariage homosexuel. En raison de cette décision juridique, le Costa Rica doit légaliser le mariage homosexuel et donner aux couples de même sexe tous les droits qui en découlent[2].

Le gouvernement annonce qu'une loi entérinera la décision dans un avenir proche, et la quasi-totalité des candidats à la présidence se déclarent en faveur d'une légalisation[3]. Seul le candidat protestant évangélique (et pasteur) Fabricio Alvarado du Parti de la restauration nationale s'y oppose alors, proposant d'aller jusqu'à la sortie du pays de la Cour interaméricaine s'il le faut. Dans les jours suivants, Fabricio Alvarado se retrouve en tête des sondages, alors qu'il oscillait jusque-là entre la quatrième et la dernière place. Dans une interview, il déclare que la Cour interaméricaine a « violé notre souveraineté et passé outre nos institutions ». Il reconnaît également qu'il doit à son opposition au mariage homosexuel de l'avoir « catapulté » en tête des intentions de vote[4].

L'élection prend peu à peu la forme d'un référendum sur le mariage homosexuel, cristallisant le vote d'une population plus conservatrice que sa classe dirigeante. Plusieurs candidats reviennent ainsi sur leurs déclarations favorables des premiers jours et adoptent une posture plus nuancée, affirmant être contre à titre personnel mais ne pas avoir l'intention de s'opposer à la décision de la Cour. Par contraste, le candidat du Parti d'action citoyenne (PAC), Carlos Alvarado, ouvertement favorable à la légalisation, capte rapidement le vote progressiste, notamment chez les jeunes. Un second tour opposant « les deux Alvarado », candidats pourtant mineurs quelques mois auparavant, devient subitement envisageable.

Sondages modifier

Résultats modifier

Candidat arrivé en tête par province au premier tour (haut) et au second tour (bas).
Résultats de la présidentielle costaricienne de 2018[5],[6],[7]
Candidats Partis Premier tour Second tour
Voix % Voix %
Fabricio Alvarado Parti restauration nationale (PRN) 538 504 24,99 860 388 39,41
Carlos Alvarado Parti d'action citoyenne (PAC) 466 129 21,63 1 322 908 60,59
Antonio Álvarez Desanti Parti de la libération nationale (PLN) 401 505 18,63
Rodolfo Piza Rocafort Parti unité sociale-chrétienne (USC) 344 595 15,99
Juan Diego Castro Parti de l'intégration nationale (PIN) 205 602 9,54
Rodolfo Hernández Sociaux chrétiens républicains (SCR) 106 444 4,94
Otto Guevara Mouvement libertarien (ML) 21 890 1,02
Edgardo Araya Front large (FL) 16 862 0,78
Sergio Mena Génération nouvelle (GN) 16 329 0,76
Mario Redondo Alliance démocrate chrétienne (ADC) 12 638 0,59
Stephanie Campos Parti du renouveau costaricien (PRC) 12 309 0,57
Óscar López Parti Accessibilité sans exclusion (PASE) 7 539 0,35
Jhon Vega Parti des travailleurs (PT) 4 351 0,20
Votes valides 2 154 697 98,71 2 183 296 98,90
Votes blancs et nuls 28 067 1,29 24 260 1,10
Total 2 182 764 100 2 207 556 100
Abstention 1 139 565 34,30 1 114 773 33,55
Inscrits / participation 3 322 329 65,70 3 322 329 66,45
Carlos
Alvarado
(60,66 %)
Fabricio
Alvarado
(39,34 %)
Majorité absolue

Par circonscription modifier

Notes et références modifier

  1. (en) « IFES Election Guide », sur electionguide.org (consulté le ).
  2. (en) « Incredible court ruling orders 16 countries to make same-sex marriage legal », PinkNews,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) « IAHRCourt Urges Costa Rica to Legalize Same-sex Marriage », telesurtv.net,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (es) « Candidato evangélico reconoce que oposición a matrimonio gay le catapultó », sur wradio.com.co, (consulté le ).
  5. (es) « Resultados Electorales 2018 », sur resultados2018.tse.go.cr (consulté le ).
  6. (es) « Resultados Electorales 2018 », sur resultados2018.tse.go.cr (consulté le ).
  7. « PRESIDENTIAL ELECTION OF FEBRUARY-APRIL 2018 », sur psephos.adam-carr.net (consulté le ).