Élections cantonales françaises de 1889

Les élections cantonales se sont déroulées les et et consiste dans le renouvellement de la moitié des départements français soit 1 439 cantons.

Élections cantonales françaises de 1889
1 439 sièges de conseillers généraux
Premier tour :
Deuxième tour :
Type d’élection Cantonales

Contexte

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Cette élection de 1889 est marqué par son contexte de crise économique et politique ayant vu l'émergence du boulangisme. Cependant, ce mouvement est en plein déclin après la fuite en avril du général Georges Boulanger, et dont le procès en Haute Cour est en cours, de la dissolution de la puissante Ligue des Patriotes.

Les boulangistes souhaitent utiliser cette élection pour relancer le mouvement en vue de l'élection législative de l'automne suivant. Paul Déroulède souhaite présenter Boulanger dans tous les cantons mais Georges Laguerre et les royalistes, dont le comte de Paris et Armand de Mackau ne souhaitent que présenter Boulanger dans les cantons favorables, soit seulement 61 cantons dans 35 départements. Boulanger décide d'augmenter sa présente jusqu'à 80 cantons officiellement. Il est cependant présent dans 400 cantons. C'est Edmond Turquet qui tente de prendre la direction de la campagne nationale depuis Paris. Sa victoire ne serait que symbolique puisque la loi électorale demande que l'élu réside dans le département depuis le début de l'année en cours[1].

Campagne

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La campagne boulangiste est totalement inadaptée pour le scrutin qui a des enjeux locaux et lié aux notables locaux. La campagne ne démarre que le 15 juillet avec une proclamation de Boulanger le 18 juillet. De plus, contrairement à leurs adversaires, en-dehors de Paris et de quelques cantons urbains, les boulangistes n'ont aucun comité local, empêchant la distribution du matériel de vote et des meetings. Le comité boulangiste dépense pourtant entre 120 000 et 200 000 francs pour deux semaines de propagande politique. À ces sommes, il faut rajouter les subsides des royalistes[1].

Tableau récapitulatif des résultats pour les Conseils Généraux

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Partis politiques
ou coalitions
Sortants Premier tour Second tour Total
Sièges Sièges
  Radicaux 181 144 27 171 en diminution 10
  Républicains modérés 799 681 100 781 en diminution 19
  Monarchistes 459 439 49 488 en augmentation 29
 
Total 1 439 1 261 178 1 439

Selon les estimations du 1er août, les républicains obtiennent 1,5 millions de voix, les monarchistes 600 000 voix et les boulangistes 158 640 voix. Selon le journal La Lanterne, les républicains ont 827 cantons, les monarchistes 416 et Boulanger est élu dans 12 ou 13 cantons. Boulanger se retire au second tour tandis que la droite progresse légèrement[1].

Gains de conseils généraux

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Partis politiques
ou coalitions
Présidences sortantes Présidences élues Total
  Républicains modérés 72 en diminution 2
  Monarchistes 15 en augmentation 2
 
Total 45 45 90

Les républicains, de toutes nuances, dirigeaient 79 conseils avant le scrutin. Ils en gagnent deux :

  1. L'Orne
  2. Le Tarn-et-Garonne.

Les monarchistes changent la majorité dans quatre départements :

  1. La Charente-Inférieure
  2. L'Ille-et-Vilaine
  3. La Mayenne
  4. La Vienne

Notes et références

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  1. a b et c Origine populisme, p. 603-606.
  • Bertrand Joly, Aux origines du populisme : histoire du boulangisme, Paris, CNRS Éditions, (ISBN 978-2-271-13972-6).

Sources

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Voir aussi

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