Élections générales nicaraguayennes de 2016

Élections générales nicaraguayennes de 2016
Président de la République du Nicaragua
90 sièges de l'Assemblée nationale
20 sièges du Parlement centraméricain
Type d’élection Élections générales
Corps électoral et résultats
Population 6 100 000
Inscrits 3 656 806
Votants 2 578 834
68,20 % en diminution 5,7
Votes exprimés 2 414 598
Votes blancs 104 912
Front sandiniste de libération nationale – Daniel Ortega
Voix 1 590 316
65,86 %
en augmentation 3,4
Députés élus 70 en augmentation 7
Parti libéral constitutionnaliste – Maximino Rodríguez (es)
Voix 369 342
15,30 %
en augmentation 9,4
Députés élus 13 en augmentation 11
Parti libéral indépendant – Pedro Reyes Vallejos (es)
Voix 162 043
6,71 %
en diminution 24,3
Députés élus 2 en diminution 25
Alliance libérale nicaraguayenne – Saturnino Cerrato
Voix 137 541
5,70 %
en augmentation 5,3
Députés élus 2 en augmentation 2
Parti conservateur – Erick Cabezas
Voix 106 027
4,39 %
en augmentation 4,4
Députés élus 1 en augmentation 1
Président de la République du Nicaragua
Sortant Élu
Daniel Ortega
FSLN
Daniel Ortega
FSLN

Les élections générales nicaraguayennes de 2016 se tiennent le afin d'élire le président de la République du Nicaragua, 90 des 92 députés de l'Assemblée nationale, ainsi que les 20 députés nicaraguayens du Parlement centraméricain.

Système électoral modifier

Le président du Nicaragua est élu au scrutin uninominal majoritaire à un tour pour un mandat de cinq ans, sans limitation du nombre de mandats. Il est élu en même temps que son vice-président, qui se présente avec lui en tant que colistier, pour un même mandat[1].

Il s'agit de la première présidentielle depuis la révision constitutionnelle de 2014 qui a mis fin au système à deux tours, ainsi qu'a la limitation à deux mandats de cinq ans et non consécutifs[2]. Auparavant, le président était élu selon une forme modifiée du scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Un candidat était élu dès le premier tour s'il arrivait en tête et réunissait plus de 40 % des voix, ou 35 % des voix avec au moins 5 % de plus que son adversaire le plus proche. À défaut, un second tours était organisé dans les quarante cinq jours entre les deux candidats arrivés en tête au premier, et celui qui recueillait le plus de voix était élu[3],[4].

L'Assemblée nationale (Asamblea Nacional) est un parlement unicaméral composé de 70 sièges pourvus pour cinq ans au scrutin proportionnel plurinominal avec listes bloquées, sans seuil électoral. Sur ce total, 70 sièges sont pourvus dans 17 circonscriptions électorales de 2 à 19 sièges correspondant aux 15 départements et 2 régions autonomes du pays. Vingt autres sièges sont quant à eux pourvus dans une unique circonscription nationale. Enfin, les deux derniers sièges sont réservés pour l'un au candidat arrivé en seconde place à l'élection présidentielle organisée en même temps que les législatives, et pour l'autre au président sortant. Si le président sortant est réélu, le siège est attribué au vice président sortant, s'il n'est pas lui même réélu[5].

Les listes présentées par les partis doivent obligatoirement alterner des candidats de l'un ou l'autre sexe selon un système « zébré », de telle sorte qu'elles contiennent une moitié d'hommes et un moitié de femmes. A près décompte des suffrages, les sièges sont répartis sur la base du quotient simple dans chaque circonscription[5].

Les sièges parlementaires n'appartiennent pas aux députés mais aux partis, un député désirant changer d'affiliation politique doit par conséquent démissionner de sa fonction.

Candidats modifier

Président Vice-président
Parti libéral constitutionnaliste (PLC)

Maximino Rodríguez (es)

Martha McCoy

Parti libéral indépendant (PLI)

José del Carmen Alvarado Yadira Ríos Roque
Alliance pour la République
Carlos Canales Nilo Salazar
Parti conservateur
Erick Cabezas Virginia Montoya
Alliance libérale nicaraguayenne (ALN)[6]
Saturnino Cerrato Hodgson Francisca Chow Taylor
Front sandiniste de libération nationale (FSLN)
Daniel Ortega[7] Rosario Murillo

Crise du Parti libéral indépendant modifier

Le décès de Robin Tobie, l'un des dirigeants du Parti libéral indépendant, provoque un important conflit opposant les différentes obédiences du parti. Une procédure judiciaire est finalement enclenchée devant le Tribunal Suprême de Justice, aboutissant à l'invalidation de la présidence auto-proclamée d’Eduardo Montealegre ainsi qu'à la démission et au remplacement de 16 députés proches de Montealegre[8].

Résultats modifier

La victoire de Daniel Ortega est annoncée le [9]. Une partie de l'opposition dénonce une « farce électorale », une fraude massive[10]. Notamment, selon elle, le taux d'abstention attendrait les 70 %, et non les 32 % officiels[10]. Le résultat de l'élection est toutefois en adéquation avec les estimations des sondages[11]. Pour le journaliste Maurice Lemoine, les allégations de fraudes, régulièrement avancées par des partis d'oppositions nicaraguayens à l'issue d’élections dont le résultat leur est défavorable, sont peu crédibles[12].

Président modifier

Candidats Partis Votes %
Daniel Ortega Front sandiniste de libération nationale 1,806,651 72.44
Maximino Rodríguez Parti libéral constitutionnaliste 374,898 15.03
Pedro Vallejos Parti libéral indépendant 112,562 4.51
Saturnino Cerrato Alliance libérale nicaraguayenne 107,392 4.31
Erick Cabezas Parti conservateur 57,437 2.30
Carlos Canales Alliance pour la République 35,002 1.40
Invalidés/votes blancs 90,246
Total 2,493,942 100
Votes enregistrés/participation 68.20
Source: El Nuevo Diario

Assemblée nationale modifier

Partis National Circonscription Total
sièges
+/–
Votes % Sièges Votes % Sièges
Front sandiniste de libération nationale 1,590,316 65.86 14 1,608,395 66.46 56 70 +7
Parti libéral constitutionnaliste 369,342 15.30 3 375,432 15.51 10 13 +11
Parti libéral indépendant 162,043 6.71 1 117,626 4.86 1 2 -25
Alliance libérale nicaraguayenne 137,541 5.70 1 137,078 5.66 1 2 +2
Parti conservateur 106,027 4.39 1 110,568 4.57 0 1 +1
Alliance pour la République 49,329 2.04 0 70,939 2.93 1 1 +1
YATAMA 30,901 1.28 1 1 -1
Invalidés/votes blancs 104,912 104,401
Total 2,414,598 100 20 2,450,939 100 70 90 0
Votes enregistrés/participation
Source: El 19 Digital

Les deux sièges restants sont occupés par Maximino Rodríguez, arrivé deuxième aux présidentielles, et Omar Halleslevens, vice-président sortant.

Parlement central américain modifier

Partis Votes % Sièges +/–
Front sandiniste de libération nationale 1,673,627 68.44 15 +3
Parti libéral constitutionnaliste 346,855 14.19 3 +2
Parti libéral indépendant 139,618 5.71 0 -7
Alliance libérale nicaraguayenne 134,858 5.52 1 +1
Parti conservateur 106,350 4.35 0
Alliance pour la République 43,905 1.8 1 +1
Invalidés/votes blancs 98,961
Total 2,445,213 100 20 0
Votes enregistrés/participation
Source: El 19 Digital

Notes et références modifier

  1. « Constitution, version de 2014 », sur www.constituteproject.org (consulté le ).
  2. (en) « Factbox: How Ortega has stayed in power in Nicaragua », sur in.finance.yahoo.com (consulté le ).
  3. « Constitution, version de 2005 », sur www.constituteproject.org (consulté le ).
  4. « Loi électorale », sur www.iidh.ed.cr (consulté le ).
  5. a et b Inter-Parliamentary Union, « IPU PARLINE database: NICARAGUA (Asamblea Nacional), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
  6. (es) « Abogado y religioso se inscriben como candidatos presidenciales en Nicaragua », Terra,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Ortega y Murillo son candidatos a la presidencia de Nicaragua », telesur,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « L'étau se resserre-t-il autour de Daniel Ortega? », Club de Mediapart,‎ (lire en ligne)
  9. « Nicaragua: 4e mandat présidentiel pour Daniel Ortega », sur ladepeche.fr, (consulté le )
  10. a et b « Présidentielle au Nicaragua: Daniel Ortega réélu pour un 4e mandat », sur rfi.fr, (consulté le )
  11. « Daniel y Rosario tienen casi 70% de intención de voto », sur www.radiolaprimerisima.com (consulté le )
  12. « Le Nicaragua sous dictature… du double standard et du copier-coller », sur www.medelu.org