Élections législatives de 1956 en Vaucluse

résultats électoraux des élections législatives françaises de 1956

Élections législatives de 1956 en Vaucluse
4 sièges de députés à l'Assemblée nationale
Corps électoral et résultats
Inscrits 165 629
Votants 136 845
82,62 % en augmentation 2
Votes exprimés 133 481
Blancs et nuls 3 364
Front républicain
Voix 39 087
29,28 %
en diminution 12,2
Députés élus 2 en diminution 1
Union et fraternité française
Voix 37 279
27,93 %
Députés élus 1
Parti communiste français
Voix 36 893
27,64 %
en diminution 5
Députés élus 1 en augmentation 1
Centre droit
Voix 19 310
14,47 %
en augmentation 1,5
Députés élus 0 en diminution 1

Les élections législatives françaises de 1956 se déroulent le . Dans le département de Vaucluse, quatre députés sont à élire.

Système électoral modifier

Les élections législatives ont lieu au scrutin proportionnel plurinominal suivant la règle de la plus forte moyenne dans le cadre départemental, sans panachage.

Le vote préférentiel est admis, en inscrivant un numéro d'ordre en face du nom d'un, de plusieurs, ou de tous les candidats de la liste. Mais l'ordre ne peut être modifié que si au moins la moitié des suffrages portés sur la liste est numérotée (dans les faits les modifications ne dépassent jamais les 7 %). Le total des voix d'une liste correspond ainsi généralement à la moyenne des suffrages recueillis par chacun de ses membres, d'où la légère différence entre le nombre total de voix comptées et le nombre effectif de suffrages exprimés.

La loi électorale du 7 mai 1951 permet à plusieurs listes de s'apparenter entre elles avant le déroulement du scrutin, pour peu qu'elles se rattachent à un des « partis ou groupements nationaux » reconnus par le Ministère de l'Intérieur. Si la somme des voix obtenues par l'apparentement obtient une majorité absolue des suffrages exprimés, ces listes se partagent l’ensemble des sièges à pourvoir. Dans le cas contraire, les sièges sont répartis entre l'ensemble des listes, apparentées ou non, suivant la méthode de la plus forte moyenne. Les apparentements sont autorisés dans 95 des 103 circonscriptions métropolitaines, seuls les départements de la Seine et de la Seine-et-Oise en étant exclus.

Listes et candidats modifier

Listes en présence modifier

Liste Parti Tête de liste
Liste du Parti Communiste Français PCF Fernand Marin
Liste du Parti Socialiste SFIO SFIO Charles Lussy
Liste du Parti Républicain Radical et Radical-Socialiste RAD Édouard Daladier
Apparentement n°1
Liste du Parti Républicain pour le Redressement économique et social SE Léo Scherman
Liste du RGRIF RGRIF Jean Despalles
Liste du Mouvement Républicain Populaire MRP Paul Couston
Liste d'Union des Républicains indépendants et des Paysans CNIP Pierre Duplan
Apparentement n°2
Liste d'Union et de Fraternité Française, présentée par Pierre Poujade UFF Pierre Pommier
Liste d'Action Civique de Défense des Consommateurs et des Intérêts Familiaux UFF André Peyrol
Liste de Défense des Intérêts agricoles et viticoles UFF Gilbert Mounition
Apparentement n°3

Liste retirée modifier

Liste Parti Tête de liste
Liste des Républicains Sociaux RS Georges Appy

Candidats modifier

Campagne modifier

Onze listes sont en présence dans le Vaucluse, dont trois – bien qu'enregistrées en préfecture – ne participent aucunement à la campagne. Si les listes du RGRIF et du PRRES sont uniquement déposées pour gonfler la présence électorale de ces deux groupements, la liste des Républicains sociaux se retire de la compétition deux semaines avant le scrutin. Initialement apparentés aux radicaux et aux socialistes dans le cadre du Front républicain, les républicains sociaux décident en effet de retirer leur liste devant leur difficulté à s'accorder avec la SFIO[1].

Les poujadistes, galvanisés par le récent succès de l'UDCA au renouvellement de la chambres de commerce locale[2], présentent trois listes apparentées.

Le Parti communiste français, bien qu'il se soit vu refuser l'apparentement avec la SFIO, peut tout de même espérer emporter le siège que la Troisième Force lui avait ravie en 1951.

Un troisième apparentement unit les listes du Mouvement républicain populaire et du Centre national des indépendants et paysans, mais celui-ci a peu de chance d'assurer la réélection du député sortant Paul Couston.

Résultats modifier

Élus modifier

Parti Député sortant Groupe Parti Député élu Groupe
RAD Édouard Daladier RRRS RAD Édouard Daladier RRRS
Marcel Perrin UFF Pierre Pommier UFF
SFIO Charles Lussy SOC SFIO Charles Lussy SOC
MRP Paul Couston MRP PCF Fernand Marin COM

Résultats par liste modifier

Parti
Liste
Liste Sièges
Tête de liste Voix % +/- Total +/-
RAD Édouard Daladier 24 898 18,65 −7,91 1 −1
Liste du Parti Républicain Radical et Radical-Socialiste
SFIO Charles Lussy 14 189 10,63 −4,31 1 0
Liste du Parti Socialiste SFIO
Apparentement n°1 39 087 29,28 −12,22 2 −1
UFF Pierre Pommier 28 926 21,67 Nv 1 Nv
Liste d'Union et de Fraternité Française, présentée par Pierre Poujade
UFF Gilbert Mounition 6 418 4,81 Nv 0 Nv
Liste de Défense des Intérêts agricoles et viticoles
UFF André Peyrol 1 935 1,45 Nv 0 Nv
Liste d'Action Civique de Défense des Consommateurs et des Intérêts Familiaux
Apparentement n°3 37 279 27,93 Nv 1 Nv
PCF Fernand Marin 36 893 27,64 −5,04 1 +1
Liste du Parti Communiste Français
MRP Paul Couston 15 053 11,28 +0,26 0 −1
Liste du Mouvement Républicain Populaire
CNIP Pierre Duplan 4 257 3,19 +1,21 0 0
Liste d'Union des Républicains indépendants et des Paysans
Apparentement n°2 19 310 14,47 +1,47 0 −1
SE Léo Scherman 0 0,00 Nv 0 Nv
Liste du Parti Républicain pour le Redressement économique et social
RS Georges Appy 0 0,00 −11,96 0 0
Liste des Républicains Sociaux
RGRIF Jean Despalles 0 0,00 Nv 0 Nv
Liste du RGRIF
Somme 132 569 99,32
Votes exprimés 133 481 80,59
Votes blancs et nuls 3 364 2,03
Total 136 845 82,62 +2,02 4 0
Abstentions 28 784 17,38
Inscrits 165 629 100

Résultats par parti et coalition modifier

Parti et coalition Voix % +/- Sièges +/-
Parti radical 24 898 18,65 −7,91 1 −1
Section française de l'internationale ouvrière 14 189 10,63 −4,31 1 0
Front républicain 39 087 29,28 −12,22 2 −1
Union et fraternité française 37 279 27,93 Nv 1 Nv
Parti communiste français 36 893 27,64 −5,04 1 +1
Mouvement républicain populaire 15 053 11,28 +0,26 0 −1
Centre national des indépendants et paysans 4 257 3,19 +1,21 0 0
Centre droit 19 310 14,47 +1,47 0 −1
Somme 132 569 99,32
Votes exprimés 133 481 80,59
Votes blancs et nuls 3 364 2,03
Total 136 845 82,62 +2,02 4 0
Abstentions 28 784 17,38
Inscrits 165 629 100

Résultats détaillés modifier

Cartes modifier

Analyse modifier

En Vaucluse le scrutin est marqué par la percée spectaculaire des poujadistes, dont les trois listes réunissent 27,93 % des suffrages, derrière le Front républicain mais devant les communistes. Si l'apparentement entre radicaux et socialistes se place en tête, les deux listes enregistrent chacune une nette perte de voix en cinq ans (−21,20 % du total de 1951).

Le sortant radical Marcel Perrin n'est pas réélu, et le socialiste Charles Lussy ne sauve son siège que grâce à son apparentement avec la liste d'Édouard Daladier, lui-même réélu malgré sa plus mauvaise performance électorale dans le département depuis juin 1946. À l'inverse, le Parti communiste reconquiert le siège perdu en 1951, malgré une perte de voix non négligeable.

Le mouvement Poujade réalise en Vaucluse l'un de ses meilleurs score nationaux, et fait élire Pierre Pommier. La liste UFF et ses deux satellites ont attiré les suffrages de tout le spectre politique, ses soutiens émanant d'anciens électeurs gaullistes, radicaux, socialistes, et même communistes[3].

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Ministère de l'Intérieur, Les élections législatives du 2 janvier 1956, La Documentation française, 1957, p. 426-428.

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. « Côte-d’Or : trois apparentements dont l'un menace l'extrême gauche », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  2. « Les succès des listes Poujade modifieront-ils le caractère des chambres de commerce ? », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. « Les communistes n'ont réellement progressé que dans l'Est et une partie de l'Ouest », Le Monde,‎ (lire en ligne)