Élections législatives de 2018 au Kurdistan irakien

élection

Des élections législatives ont lieu au Kurdistan irakien le pour élire le Parlement[1].

Élections législatives de 2018 au Kurdistan irakien
Les 111 sièges du Parlement du Kurdistan
Corps électoral et résultats
Inscrits 3 085 461
Votants 1 587 461
51,4 %
Parti démocratique du Kurdistan – Netchirvan Barzani
Voix 688 070
44,10 %
en augmentation 6,3
Sièges obtenus 45 en augmentation 7
Union patriotique du Kurdistan – Kosrat Rasul Ali (en)
Voix 319 219
20,50 %
en augmentation 2,7
Sièges obtenus 21 en augmentation 3
Mouvement Goran – Omar Said Ali (en)
Voix 186 903
12,00 %
en diminution 12,2
Sièges obtenus 12 en diminution 12
Composition de l'assemblée élue
Diagramme
Premier ministre du Kurdistan irakien
Sortant Élu
Netchirvan Barzani
PDK
Masrour Barzani
PDK

Initialement prévues pour le , elles ont été reportées de huit mois[2].

Contexte modifier

À la fin de la guerre du Golfe en 1991, une guerre civile, principalement entre les gouvernorats d'Erbil et de Dohouk, fief du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et celui de Suleimanieh, fief de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) a conduit à la création de deux  gouvernements régionaux kurdes. Un accord de partage du pouvoir entre le PDK et l'UPK, et les élections parlementaires de 2005 a permis la création du gouvernement régional du Kurdistan. L'Alliance démocratique patriotique du Kurdistan comprenant notamment le PDK et l'UPK a pris le pouvoir et a formé un gouvernement dirigé par Netchirvan Barzani (PDK ; 2006-2009) et Barham Salih (PUK ; 2009-2012).

L'ancien vice-secrétaire général de l'UPK, Nawshirwan Mustafa a quitté celui-ci, en 2009, pour former le Mouvement Goran (Gorran) qui a surtout à l'UPK aux élections législatives de 2009. L'alliance PDK–PUK, aujourd'hui renommé Alliance du Kurdistan, a formé un nouveau gouvernement, dirigé par Nechervan Barzani.

En 2013, L'élection présidentielle devaient avoir lieu en même temps que les élections législatives mais le parlement a étendu le mandat de Massoud Barzani de deux ans[3]. Aux élections législatives, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l'Union patriotique du Kurdistan (PUK) déposent des listes séparées pour la première fois depuis 1992. Le PDK qui bénéficiait traditionnellement d'un appui solide dans les provinces de Dohouk et d'Erbil, a réussi à étendre son implantation électorale, tout en restant en deçà de la majorité absolue. l'UPK a souffert de conflits internes en l'absence de son dirigeant, Jalal Talabani, victime d'un accident vasculaire cérébral, et de la forte concurrence du Mouvement Goran, devenu le parti le plus important de Suleimanieh, important bastion de l'UPK[4].

Les élections provinciales ont été retardées jusqu'en novembre, puis en 2014. Elles ont eu lieu en même temps que les élections législatives irakiennes.

En 2015, s'est posée à nouveau la question d'une extension du mandat de Massoud Barzani. Les partisans de cette extension s'appuyant sur la lutte kurde contre l'Organisation État Islamique et le besoin de stabilité dans le gouvernement régional kurde. D'autres ont exprimé la crainte que cette extension continue de Barzani puisse, à terme, conduire à une présidence à vie[5]. En , Barzani a annoncé qu'il ne briguerait pas un autre mandat[6]. Le Parlement du Kurdistan a annoncé, le , que les élections pour la présidence et le parlement étaient retardées de huit mois. La décision a été prise après que la commission électorale a déclaré que les partis politiques ont échoué à enregistrer leurs candidatures du fait de la crise régionale.

Les prérogatives du président de la région kurde sont gelées[7],[8].

Système électoral modifier

Candidature modifier

Partis participant aux législatives modifier

21 partis sont enregistrés pour ce scrutin[9] :

  1. La coalition pour la démocratie et la justice (Barham Salih)
  2. Parti démocratique du Kurdistan
  3. Parti turkmène pour le développement
  4. Les Turkmènes-Mouvement démocratique au Kurdistan
  5. Mouvement Goran
  6. Union Islamique du Kurdistan (KIU)
  7. Parti démocratique Bet-Nahrain
  8. Entité politique arménienne individuelle (Aram Birzo Hamo)
  9. Entité politique arménienne individuelle (Obar Sipan Gharib)
  10. Parti réformateur turkmène
  11. Groupe islamique du Kurdistan (Komal)
  12. Union patriotique du Kurdistan
  13. Parti démocratique yézidi
  14. Parti des travailleurs du Kurdistan
  15. Parti socialiste démocratique du Kurdistan
  16. Conseil populaire chaldéen syriaque assyrien
  17. Parti communiste du Kurdistan
  18. Liste de la nouvelle génération
  19. Parti conservateur du Kurdistan
  20. Parti patriotique assyrien
  21. Parti des ouvriers et des travailleurs du Kurdistan

Résultats modifier

Le Parti démocratique du Kurdistan de Massoud Barzani remporte les élections avec 45 sièges sur les 111, devant l'Union patriotique du Kurdistan de Kosrat Rasul Ali (en) (21 sièges), le parti Goran (12 sièges) et le parti Nouvelle Génération (8 sièges). 11 sièges sont réservés aux minorités ethniques et religieuses : cinq pour les Turkmènes, cinq pour les Chrétiens et un pour les Arméniens. La participation était de 57 %[10].

Résultats définitifs des élections législatives de 2018 dans le Kurdistan irakien[11]
Parti politique Voix % Sièges
Parti démocratique du Kurdistan 688 070 44.1% 45
Union patriotique du Kurdistan 319 219 20.5% 21
Mouvement Goran 186 903 12% 12
Mouvement Nouvelle Génération 127 115 8.2% 8
Groupe islamique du Kurdistan 109 494 7% 7
Union islamique du Kurdistan 79 912 5.1% 5
Alliance Sardam (coalition composée du Parti démocratique socialiste du Kurdistan ,

de l'Union nationale démocratique du Kurdistan et du Parti des travailleurs du Kurdistan )

15 581 1% 1
Liste de la liberté (Parti communiste du Kurdistan – Irak) 8 063 0.5% 1
Total 1 559 021 100
Sièges réservés à la minorité turkmène
Liste de développement turkmène (Liste de réforme turkmène) 3 318 28.9% 2
Parti réformateur turkmène 3 125 27.2% 1
Front turkmène / turkmène irakien 1 545 13.5% 1
Liste des nations 885 7.7% 1
Nous turkmènes (Yelderem) 846 7.4% 0
Erbil Turkmen Coalition 760 6.6% 0
Liste turkmène d'Erbil 695 6.1% 0
Mouvement démocratique turkmène 298 2.6% 0
Total 11 472 5
Sièges réservés à la minorité assyrienne
Coalition de l'union nationale 8 088 57.7% 3
Conseil populaire chaldéen syriaque assyrien 2 963 21.1% 1
Mouvement démocratique assyrien / Liste Rafidain 2 626 18.7% 1
Liste chrétienne démocratique 238 1.7% 0
Fils de Mésopotamie (Liste Abna al Nahrain) 108 0.8% 0
Total 14 023 5
Siège réservé à la minorité arménienne
Fahik Kamal Sarananian 590 20% 1
Berunt Nissan Markos 590 20% 0
Aram Bozo Hamo 611 20.7% 0
Adkar Hakob 439 14.9% 0
Morad Mardros Wartan 425 14.4% 0
Nobar Sypar Qarib 290 9.8% 0
Total 2 945 1
Total 1 587 461 100% 111
Inscrits/Participation 3 085 461 51.4%

Références modifier

  1. (en) « Iraq's Kurdistan region to hold elections on Sept. 30 », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) « Iraqi Kurdistan parliament delays presidential elections by eight months », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) Abdel Hamid Zebari, « Iraqi Kurdish Parties Dispute Law Extending Barzani Presidency », Al Monitor,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) « Iraq Election Watch: KRG Parliamentary Elections », ndi.org, (consulté le ).
  5. (en) Mohammed A. Salih, « Fate of Kurdish presidency divides Iraqi Kurds », Al Monitor,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) « Barzani: I will not stand in next presidential elections », (consulté le ).
  7. « Irak. L’élection du président retardée par la compétition entre Kurdes », Le Telegramme,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « En Irak, compétition inédite entre Kurdes pour le poste de président », www.cnews.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. (en) « 21 parties registered for Kurdistan's November 1 elections », Rudaw,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. RFI, « Kurdistan irakien : le parti de Massoud Barzani remporte les législatives », sur rfi.fr, (consulté le ).
  11. « https://www.rudaw.net/english/kurdistan/201020184 », sur www.rudaw.net (consulté le )