Élections législatives de 2018 en Australie-Méridionale

Les élections législatives de 2018 en Australie-Méridionale ont lieu le afin de renouveler les 47 sièges de l'Assemblée et 11 des 22 sièges du Conseil législatif de cet État australien.

Élections législatives de 2018 en Australie-Méridionale
47 sièges de l'Assemblée
11 des 22 sièges du Conseil législatif
Corps électoral et résultats
Inscrits 1 201 775
Votants 1 093 584
91,00 % en augmentation 0,9
Blancs et nuls 44 871
Libéral – Steven Marshall
Voix 398 182
37,97 %
en diminution 6,8
Députés élus 25 en augmentation 3
Conseillers élus 4 en augmentation 1
Travailliste – Jay Weatherill
Voix 343 896
32,79 %
en diminution 3
Députés élus 19 en diminution 4
Conseillers élus 4 en stagnation
SA-Best – Nick Xenophon
Voix 148 360
14,15 %
en augmentation 14,2
Députés élus 0 en stagnation
Conseillers élus 2 en augmentation 2
Verts – Mark Parnell
Voix 69 826
6,66 %
en diminution 2
Députés élus 0 en stagnation
Premier ministre
Sortant Élu
Jay Weatherill
Travailliste
Steven Marshall
Libéral

Les élections aboutissent à une alternance, le Parti travailliste du Premier ministre sortant Jay Weatherill perdant sa majorité relative à l'assemblée au profit du Libéral mené par Steven Marshall. Ce dernier succède ainsi à Weatherill, mettant fin à seize années consécutives de gouvernement travailliste dans l’État.

Contexte modifier

Au pouvoir depuis 2002 sous les directions successives des Premiers ministres Mike Rann et Jay Weatherill, le Parti travailliste perd sa majorité absolue à l'assemblée lors des élections législatives de 2014, mais parvient à se maintenir sous la forme d'un gouvernement minoritaire grâce au soutien sans participation de deux élus indépendants[1],[2].

Système électoral modifier

Bâtiment du parlement à Adélaïde.

L'Australie-Méridionale est dotée d'un parlement bicaméral composé d'une chambre basse, Assemblée, et d'une chambre haute, le Conseil législatif. Toutes deux sont renouvelées simultanément mais selon des modalités différentes, dont notamment un renouvellement du Conseil par moitié seulement[3]. Depuis un amendement constitutionnel entrepris en 2001, les élections sont fixées tous les quatre ans au troisième samedi du mois de mars[4].

Assemblée législative modifier

L'assemblée est dotée de 47 sièges pourvus pour quatre ans au vote à second tour instantané dans autant de circonscriptions électorales[5]. Le vote y est utilisé sous sa forme intégrale : les électeurs classent l'intégralité des candidats par ordre de préférence en écrivant un chiffre à côté de chacun de leurs noms sur le bulletin de vote, 1 étant la première préférence. Au moment du dépouillement, les premières préférences sont d'abord comptées puis, si aucun candidat n'a réuni plus de la moitié des suffrages dans la circonscription, le candidat arrivé dernier est éliminé et ses secondes préférences attribuées aux candidats restants. L'opération est renouvelée jusqu'à ce qu'un candidat atteigne la majorité absolue. Les bulletins de vote doivent obligatoirement comporter un classement de l'ensemble des candidats. À défaut, ils sont considérés comme nuls[6],[7].

Conseil législatif modifier

Le conseil est doté de 22 sièges pourvus pour des mandats de huit ans mais renouvelés par moitié tous les quatre ans au scrutin à vote unique transférable dans une unique circonscription électorale couvrant l’État entier. Dans ce mode de scrutin, à finalité proportionnelle, les électeurs classent au moins autant de candidats que de sièges à pourvoir par ordre de préférences en écrivant un chiffre à côté de chacun de leurs noms sur le bulletin de vote, 1 étant la première préférence[5],[6],[7].

Dans la pratique, les candidats sont regroupés sur le bulletin de vote par partis, et les électeurs peuvent librement sélectionner l'ensemble des candidats de ce parti ou en sélectionner des candidats de partis différents, à condition d'en sélectionner au moins douze. Les électeurs ont cependant la possibilité de voter directement pour le parti de leur choix en cochant une seule case, auquel cas l'ensemble de leurs préférences sont attribuées aux candidats présentés par le parti dans l'ordre proposé par ce dernier. Les partis ne sont pas contraints de présenter autant de candidats que de sièges à pourvoir et tendent à en présenter un nombre restreint afin de limiter la dispersion des voix de leurs électeurs, notamment chez les petits partis[6],[7].

Au moment du dépouillement, il est d'abord établi le quota de voix à atteindre par un candidat pour obtenir un siège en divisant le nombre de votes valides plus un par le nombre de sièges à pourvoir plus un. Les premières préférences sont d'abord comptées et le ou les candidats ayant directement atteint le quota sont élus. Pour chaque candidat élu, les secondes préférences de ses électeurs sont ajoutées au total des voix des candidats restants, permettant éventuellement à ces derniers d'atteindre à leur tour le quota. Si aucun candidat n'a atteint le quota dans la circonscription, ou qu'il reste des sièges à pourvoir après attribution des secondes préférences, le candidat arrivé dernier est éliminé et ses secondes préférences attribuées aux candidats restants. Si un candidat est élu ou éliminé et que ses secondes préférences vont à un candidat lui-même déjà élu ou éliminé, les préférences suivantes sont utilisées, et ainsi de suite. L'opération est renouvelée jusqu'à ce qu'autant de candidats que de sièges à pourvoir atteignent le quota[6],[7].

Forces en présences modifier

Principales forces politiques
Parti
Nom en anglais
Idéologie Chef de file Résultats en 2014
Assemblée Conseil
Parti travailliste
Labor Party
Centre gauche
Social-démocratie, progressisme
Jay Weatherill 35,80 % des voix
23 députés
31,00 % des voix
4 conseillers
Parti libéral
Liberal Party
Centre droit
Libéral-conservatisme, libéralisme économique
Steven Marshall 44,78 % des voix
22 députés
36,00 % des voix
4 conseillers
Verts
Australian Greens
Gauche
Écologie politique
N/a 8,70 % des voix
0 députés
6,50 % des voix
1 conseillers
SA-Best Centrisme
Social-libéralisme
Nick Xenophon Nouveau

Résultats modifier

Assemblée modifier

Résultats des élections à l'assemblée[8]
Partis Voix[a] % +/- Sièges +/-
Parti libéral 398 182 37,97 en diminution 6,81 25 en augmentation 3
Parti travailliste 343 896 32,79 en diminution 3,01 19 en diminution 4
SA-Best 148 360 14,15 Nv 0 en stagnation
Verts 69 826 6,66 en diminution 2,04 0 en stagnation
Conservateurs australiens 31 826 3,03 Nv 0 en stagnation
Dignité 15 565 1,48 en augmentation 0,9 0 en stagnation
Justice pour les animaux 3 262 0,31 Nv 0 en stagnation
Danig 732 0,07 Nv 0 en stagnation
Stop à la croissance démographique maintenant 284 0,03 Nv 0 en stagnation
Indépendants 36 780 3,51 en diminution 0,22 3 en augmentation 1
Votes valides 1 048 713 95,90
Votes blancs et invalides 44 871 4,10
Total 1 093 584 100 - 47 en stagnation
Abstentions 108 191 9,00
Inscrits / participation 1 201 775 91,00

Conseil modifier

Résultats des élections au conseil[9],[10]
Partis Voix[a] % Sièges
Total
avant
En
jeu
Élus Total
après
+/-
Parti libéral 338 700 32,23 8 3 4 9 en augmentation 1
Parti travailliste 304 229 28,95 8 4 4 8 en stagnation
SA-Best 203 364 19,35 0 0 2 2 en augmentation 2
Verts 61 610 5,86 2 1 1 2 en stagnation
Conservateurs australiens 36 525 3,48 2 2 0 0 en diminution 2
Libéraux démocrates 25 956 2,47 0 0 0 0 en stagnation
Justice pour les animaux 22 822 2,17 0 0 0 0 en stagnation
Dignité 20 337 1,93 1 1 0 0 en stagnation
Protection des enfants 15 530 1,48 0 0 0 0 en stagnation
Stop à la croissance démographique maintenant 12 878 1,22 0 0 0 0 en stagnation
Avance SA 4 227 0,40 1 0 0 1 en stagnation
Danig 94 0,00 0 0 0 0 en stagnation
Indépendants 4 602 0,44 1 1 0 0 en diminution 1
Votes valides 1 050 874 95,94
Votes blancs et invalides 44 497 4,06
Total 1 095 371 100 22 11 11 22 en stagnation

Conséquences modifier

Steven Marshall

Malgré un recul en termes de part des voix, le Libéral mené par Steven Marshall remporte les élections en décrochant la majorité absolue. Le travailliste Jay Weatherill l'appelle au soir du scrutin pour reconnaître sa défaite, qui met fin à seize ans continus de gouvernement travailliste. Steven Marshall lui succède au poste de Premier ministre[11].

Outre l'alternance à laquelle il conduit, le scrutin est également marqué par le résultat du parti SA-Best, qui décroche la troisième place à l'assemblée, sans toutefois y remporter un siège, ainsi qu'au conseil, où il en remporte deux. L'échec du parti à entrer à la chambre basse conduit Nick Xenophon à annoncer renoncer à un retour sur la scène politique fédérale[12].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. a et b Premières préférences

Références modifier

  1. (en) « Labor buoyant as SA leaders court independents », sur ABC News, abcnews.au, (consulté le ).
  2. « Re-elected Labor gives details of deal struck with Geoff Brock for minority SA Government ».
  3. https://www.ecanz.gov.au/electoral-systems/australia/sa
  4. (en) « History of Redistributions », sur edbc.sa.gov.au (consulté le ).
  5. a et b « House of Assembly », sur www.parliament.sa.gov.au (consulté le ).
  6. a b c et d (en) « State elections », sur Electoral Commission of South Australia (consulté le ).
  7. a b c et d (en) « How to complete your ballot papers », sur Electoral Commission of South Australia (consulté le ).
  8. (en) https://www.abc.net.au/news/elections/antony-green/3496478, « Analysis of the Final SA Election Results », sur ABC News, abcnews.au, (consulté le ).
  9. (en) « 2018 Legislative Council election results », sur Electoral Commission of South Australia (consulté le ).
  10. (en) « Home - Electoral Commission SA », sur ecsa.sa.gov.au (consulté le ).
  11. (en) « South Australia election: Liberals win, Xenophon and SA-Best fail », sur www.theaustralian.com.au (consulté le ).
  12. (en) Adam Langenberg, « Deflated Xenophon rules out return to Canberra », sur adelaidenow, The Advertiser (consulté le ).