Le pays est divisé en vingt-trois circonscriptions électorales, dont quatre élisant un député, et les autres deux ou trois députés. Dans chaque circonscription, un électeur peut voter pour autant de candidats qu'il y a de sièges. L'élection est à deux tours, si nécessaire. Un candidat est élu au premier tour s'il obtient une majorité absolue des voix. Sinon, un second tour est organisé, normalement une semaine plus tard. S'il y a un siège à pourvoir, les trois candidats arrivés en tête au premier tour accèdent au second. S'il y a deux sièges à pourvoir, il peut y avoir quatre candidats au second tour ; et s'il y a trois sièges, cinq candidats[3],[4].
Par ailleurs, les Banabiens d'origine (citoyens gilbertins) résidant à Rabi, aux Fidji, ont également un représentant, non pas élu mais nommé par le Conseil de Rabi. Le quarante-sixième député est l'Attorney General (le procureur général de la République), qui siège ex officio à moins qu'il ne soit élu député par ailleurs[5],[3].
Il y a trois partis politiques représentés au Parlement dans la législature sortante. Le Boutokaan te koaua (Piliers de la vérité) est le parti du gouvernement et du président Anote Tong, disposant de vingt-huit sièges. Le principal mouvement d'opposition est le Parti de la coalition unie (Karikirakean Te I-Kiribati), regroupant le parti Maneaban te mauri (Protégeons la Maneaba) et le parti Kiribati tabomoa ; il dispose de onze sièges. Le parti Maurin Kiribati a cinq sièges, tandis que trois députés siègent sans étiquette[6].
Néanmoins, aux Kiribati, les partis politiques n'ont pas une importance primordiale. Ce sont « des regroupements lâches plutôt que des blocs disciplinés ; ils ont peu ou pas de structure. Un député peut changer d’allégeance plusieurs fois au cours de son mandat. Il est courant aussi que les députés votent selon les intérêts particuliers de leurs électeurs sur certaines questions »[7].
À la suite de campagnes d'information et d'incitation de la part de la Commission électorale, dix-huit femmes se présentent comme candidates, contre seulement cinq en 2011[8]. Il y a 133 candidats au total[9].
Les élections marquent un relatif renouvellement de la classe politique. Vingt-deux sièges sont remportés par des candidats qui ne sont pas des députés sortants[10]. La nouvelle assemblée compte trois femmes : Teima Onorio (vice-présidente de la République sortante), Tangariki Reete (députée d'opposition sortante), et Shiu Fung Kamho (nouvelle députée)[11].
La composition du Parlement lorsqu'il siège à la suite de ces élections, et à la suite de la fusion des deux partis d'opposition, est la suivante[12]. Le BTK conserve ainsi sa majorité d'ensemble.
La nouvelle assemblée se réunit pour la première fois le . Teatao Teannaki, ancien président de la République, est élu comme Speaker, à la présidence du Parlement. Soutenu par le parti Parti Tobwaan Kiribati (issu de la fusion des partis KTK et Maurin Kiribati), il devance par 26 voix contre 19 le Speaker sortant, et candidat soutenu par le BTK, Taomati Iuta[18].
Les députés sélectionnent ensuite, le même jour, les députés qui pourront se présenter à l'élection présidentielle du mois de mars. Taneti Maamau sera le candidat de Tobwaan Kiribati, tandis que Rimeta Beniamina et Tianeti Ioane représenteront tous deux le BTK. La candidature de Taberannang Timeon, également du BTK, n'est pas approuvée par les députés[19]. Taneti Maamau est élu président de la République le , avec 60,0 % des voix.
De nombreux députés élus sous l'étiquette du BTK rejoignent alors le parti Tobwaan Kiribati pour siéger avec le gouvernement. Tobwaan Kiribati dispose dès lors de trente-et-un sièges à l'Assemblée, et le BTK n'en a plus que treize[20].
Waysang Kum Kee, député de Nonouti, meurt en ; Bonteman Tabera est élu pour lui succéder. Teburoro Tito, député de Tarawa-Sud et ancien président de la République, démissionne en pour devenir ambassadeur des Kiribati aux Nations unies ; Taoaba Kaiea est élu pour lui succéder. Matiota Kairo, député de Tamana, démissionne en 2018 ; Teekeua Tarati est élu pour lui succéder. Uriam Iabeta, député de Teraina, meurt le , mais n'est pas remplacé, la fin de la législature approchant[21],[22],[23].
Le , le gouvernement rompt les relations diplomatiques des Kiribati avec la république de Chine (Taïwan) et reconnaît la république populaire de Chine[24]. Le , l'opposition organise une manifestation de protestation à Tarawa, et le chef de l'opposition, Titabu Tabane, promet de rétablir les relations avec Taïwan s'il remporte l'élection présidentielle début 2020[25]. Lorsque l'Assemblée législative siège le , pour la première fois depuis ce changement d'orientation diplomatique, le gouvernement de Taneti Maamau est privé de majorité parlementaire : Certains de ses députés ont formé un nouveau parti d'opposition, Kiribati d'abord (Kiribati Moa en gilbertin), et le parti Tobwaan Kiribati ne dispose plus que de vingt sièges sur quarante-six. Le BTK en a treize, et le parti Kiribati d'abord treize également[26].