Élections législatives malgaches de 2019

élections à Madagascar

Les élections législatives malgaches de 2019 se déroulent le 27 mai 2019 afin de renouveler les 151 membres de l'Assemblée nationale de l'île de Madagascar. Le scrutin a lieu quelques mois après l'élection présidentielle ayant vu la victoire d'Andry Rajoelina[1].

Élections législatives malgaches de 2019
151 sièges de l'Assemblée nationale
(majorité absolue : 76 sièges)
Mandat Du 16 juillet 2019 au 16 juillet 2024
Corps électoral et résultats
Inscrits 10 215 267
Votants 4 186 727
40,98 %
Blancs et nuls 152 598
Nous tous, ensemble avec Andry Rajoelina – Andry Rajoelina
Voix 1 402 480
34,77 %
en augmentation 17,5
Sièges obtenus 84 en augmentation 35
J'aime Madagascar – Marc Ravalomanana
Voix 435 740
10,80 %
en stagnation
Sièges obtenus 16 en diminution 4
Indépendants
Voix 1 810 694
44,89 %
Sièges obtenus 46 en augmentation 21
Composition de l'assemblée élue
Diagramme
Premier ministre
Sortant Élu
Christian Ntsay
Indépendant
Christian Ntsay
Indépendant

Le scrutin voit la victoire de la coalition soutenant le président Andry Rajoelina, qui acquiert la majorité absolue des sièges[2]

Contexte

modifier
Le président Andry Rajoelina

Le , la Cour suprême donne dix jours au président Hery Rajaonarimampianina pour nommer un gouvernement d'union nationale, devant respecter le résultat des législatives de 2013, avance l'élection présidentielle malgache de 2018 à une date comprise entre mai et septembre 2018, et demande à Rajaonarimampianina de démissionner dans les soixante jours avant la présidentielle s'il souhaite se représenter[3].

Le , Olivier Mahafaly Solonandrasana annonce sa démission après que la Haute Cour constitutionnelle exige la nomination d'un « Premier ministre de consensus » afin de sortir de la crise politique[4]. Le jour même, Christian Ntsay est chargé de former un gouvernement[5]. Ce qu'il fait le 11 juin[6],[7] avant d'annoncer le 29 la date de la présidentielle fixée au 7 novembre[8].

Lors de la présidentielle organisée fin 2018, Andry Rajoelina l'emporte au second tour sur Marc Ravalomanana par 55 % des voix. Après un recours infructueux devant la Cour constitutionnelle, ce dernier reconnait sa défaite et félicite Rajoelina, mettant fin aux vives inquiétudes dans le pays et à l'international quant à la possibilité d'une crise post électorale[9]. La loi électorale impose alors la tenue des législatives après le scrutin présidentiel[7], et la date du 20 mars est avancée[10],[11],[12], mais la convocation des électeurs se faisant au minimum trois mois avant le scrutin, le gouvernement de transition choisit de laisser cette décision au gouvernement du président élu. Les autorités souhaitent par ailleurs attendre l’achèvement de la révision de la liste électorale, en cours depuis le 1er décembre pour une fin prévue le 15 mai 2019. Les législatives auraient lieu alors en octobre. À l'expiration du mandat des députés, le président de la République gouverne par ordonnance, à moins que leur mandat ne soit prolongé jusqu'aux prochaines élections par la Haute Cour constitutionnelle[13],[14]. Le 2 février 2019, celle-ci fixe la date des élections au 27 mai suivant, en vue de former la IIe législature de la Quatrième République[15].

Mode de scrutin

modifier

Madagascar est dotée d'un parlement bicaméral dont la chambre basse, l'Assemblée nationale, est composée de 151 députés élus pour un mandat de cinq ans selon un mode de scrutin parallèle. Sont ainsi à pourvoir 87 sièges au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans autant de circonscriptions électorales, auxquels se rajoutent 64 sièges pourvus au scrutin binominal. Ces derniers le sont via un scrutin proportionnel plurinominal de liste bloquée sans panachage ni vote préférentiel dans 32 circonscriptions de deux sièges chacune. Après dépouillement, les sièges sont répartis selon la méthode de la plus forte moyenne[16].

Le projet de loi organique no 07/2018 du 21 février 2018 relative à l’élection des députés à l’Assemblée nationale est étudiée à l'assemblée en février et mars 2018. Celui-ci instaure le seul scrutin uninominal majoritaire à un tour pour l'élection des députés, dont le nombre n'est alors pas encore précisé[17],[18],[19]. Le système précédent est finalement conservé, avec 151 députés ainsi que des circonscriptions binominales pour les six districts de la capitale Antananarivo, ceux composant les chefs-lieux de Province et toutes les circonscriptions de plus de 300 000 habitants[20],[21].

Résultats

modifier
Résultats des législatives malgache de 2019[22],[23],[24],[25]
Partis Voix % Sièges +/-
Nous tous, ensemble avec Andry Rajoelina (IRD) 1 402 480 34,77 84 en augmentation 35
J'aime Madagascar (TIM) 435 740 10,80 16 en diminution 4
Malagasy Tia Tanindrazana (MATITA) 48 477 1,20 1 en augmentation 1
Banjino ny Repoblika 33 363 0,83 0 en stagnation
LEADER-Fanilo 26 030 0,65 0 en stagnation
Ainga Lavitra Ezaka ho an'ny Fanovana 22 716 0,56 0 en stagnation
Dina Iombonan-Kevitra 20 889 0,52 0 en stagnation
Antokom-Bahoaka Malagasy 18 727 0,46 0 en stagnation
Malagasy Tonga Saina (MTS) 18 582 0,46 1 en stagnation
Refondation totale de Madagascar 18 542 0,46 0 en stagnation
Association pour la renaissance de Madagascar 16 248 0,40 0 en stagnation
Union nationale pour la refondation et reconstruction de Madagascar 15 801 0,39 0 en stagnation
Parti social-démocrate malgache 15 267 0,38 0 en stagnation
Tanora Maroantsetra Miray 15 098 0,37 0 en stagnation
Groupe des jeunes malgaches patriotes (GJMP) 14 392 0,36 1 en augmentation 1
Madagasikara Vina sy Fanantenana 11 245 0,28 0 en stagnation
Antoka sy Dinan’ny Nosy 11 008 0,27 0 en stagnation
Identité, Ambition, Développement 10 411 0,26 0 en stagnation
Mouvement pour la démocratie à Madagascar (MDM) 9 863 0,24 1 en augmentation 1
Fiovana Ivoaran'ny eny Ifotony 7 824 0,19 0 en stagnation
Groupe libéral de Madagascar 7 687 0,19 0 en stagnation
Mouvement national pour l'indépendance de Madagascar 7 194 0,18 0 en stagnation
Parti du congrès de l'indépendance de Madagascar 5 988 0,15 0 en stagnation
Gasy Mifankatia 4 301 0,11 0 en stagnation
Renaissance du parti social démocrate 4 023 0,10 0 en stagnation
Fihavanan Avaradrano Mandroso 3 106 0,08 0 en stagnation
Parti travailliste malgache 2 863 0,07 0 en stagnation
Rassemblement pour le socialisme et la démocratie-Vaovao 2 809 0,07 1 en augmentation 1
Autres partis 12 013 0,30 0
Indépendants 1 810 694 44,89 46 en augmentation 21
Suffrages exprimés[a] 4 034 129 96,36
Votes blancs et invalides 152 598 3,64
Total 4 186 727 100 151 en stagnation
Abstentions 6 028 540 59,02
Inscrits / participation 10 215 267 40,98

Analyse

modifier

Le soir du scrutin, la commission électorale nationale indépendante (Céni) fait le constat d'un faible taux de participation, estimé à 31 %. Son vice-président déplore une « crise de la démocratie à Madagascar » et le « désintéressement des électeurs pour l'institution qu'est l'Assemblée nationale. ». L'annonce des résultats officiels est prévue pour le 15 juin[26]. Le président Rajoelina annonce néanmoins la victoire de son parti dans les jours qui s'ensuivent. Ces résultats ainsi que la régularité du scrutin sont contestés par l'opposition[27]. La Haute Cour constitutionnelle malgache annonce les résultats définitifs le 2 juillet, confirmant la majorité absolue du parti présidentiel, la grande majorité des 667 recours étant rejetés[28],[29].

Notes et références

modifier
  1. Les résultats officiels comportent une incohérence, le total des suffrages des partis ci dessus donnant 4 033 381 et non 4 034 129

Références

modifier
  1. Madagascar: élection présidentielle les 24 novembre et 24 décembre 2018 Africatime
  2. Madagascar: Rajoelina obtient la majorité absolue des députés, selon la Céni
  3. « Madagascar : la Cour constitutionnelle ordonne la nomination d’un gouvernement d’union nationale – JeuneAfrique.com », sur JeuneAfrique.com (consulté le ).
  4. « Crise politique à Madagascar : le premier ministre annonce sa démission », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  5. « Cap Océan Indien - Christian Ntsay, directeur du bureau de l'OIT pour l’océan Indien », RFI,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. VOA, « Nomination d'un gouvernement "de consensus" à Madagascar », sur voaafrique.com, (consulté le ).
  7. a et b « Un gouvernement de « consensus » pour mener Madagascar aux élections », sur Le Monde, (consulté le ).
  8. Madagascar: l’élection présidentielle aura lieu le 7 novembre RFI
  9. « Madagascar. Le spectre d’une crise politique après la présidentielle », sur Courrier international, (consulté le ).
  10. Élections présidentielles et législatives : La Ceni précise de plus en plus les dates
  11. [1]
  12. Garry Fabrice Ranaivoson, « Année 2019 - Législatives et communales au calendrier », sur lexpressmada.com, (consulté le ).
  13. « Madagascar: les élections législatives repoussées », sur RFI Afrique, (consulté le ).
  14. Andry Rialintsalama, « Élection - Les législatives reportées sine-die », sur lexpressmada.com, (consulté le ).
  15. [2]
  16. MADAGASCAR Antenimierampirenena (Assemblée nationale) Union Interparlementaire
  17. Le nouveau code électoral disponible sur le site web de la Primature Tribune
  18. Ordre du jour Assemblée nationale
  19. pdf projet de loi organique
  20. Madagascar: ce qui va changer pour les élections législatives du 27 mai
  21. DECRET n" 2019 - 189 fixant le nombre des membres de I'Assemblée Nationale, la répartition des sièges sur l'ensemble du territoire national ainsi que le découpage des circonscriptions électorales pour les élections législatives
  22. ceni
  23. « Résultats définitifs des élections législatives du 27 mai 2019 » (consulté le )
  24. « Liste des députés élus » (consulté le )
  25. Résultats détaillés
  26. Madagascar: très faible participation aux législatives
  27. « La restitution par la France des îles Éparses à Madagascar, "un enjeu d'identité nationale" - France 24 », sur France 24, (consulté le ).
  28. Madagascar : la HCC confirme la majorité absolue d’Andry Rajoelina
  29. « LEGISLATIVES 2019 EN CHIFFRES » (consulté le )

Voir aussi

modifier