Élie Lauriol
Élie Lauriol né le à Alais (aujourd'hui Alès) dans le Gard et mort le à Nîmes[1], est un pasteur protestant français, figure du protestantisme libéral et du christianisme social.
Pasteur Temple protestant de l'Oratoire du Louvre | |
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René Château (d) |
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Étienne Élie Lauriol |
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Biographie
modifierÉlie Lauriol naît en 1890 à Alès, dans une famille protestante. Il est le fils d'Émile Lauriol, employé de banque, et de Zulma Arnal[2]. Il est baptisé au temple protestant d'Alès. Il obtient un diplôme d'études supérieures de lettres à Paris, avant de s'inscrire en 1910 à la faculté de théologie protestante de Paris[3]. Il commence son service militaire en octobre 1913 puis il est réquisitionné à l'occasion de la guerre et fait notamment trois ans comme brancardier au front[2]. Il épouse Nina Orth en 1927, le couple a deux enfants[2] dont Claude Lauriol.
De 1919 à 1931, il est pasteur à Vézénobres, dont le temple des Cévennes huguenotes est construit avant la révocation de l'Édit de Nantes[4]. De 1931 à 1946, il est pasteur au Grand temple de Nîmes[3]. Il œuvre à la réunification des Églises réformées en France, qui en 1938 s'unissent dans l'Église réformée de France. Il s'élève contre les tentations d'une déclaration de foi trop restrictive et dogmatique, et fait inscrire dans les principes de l'Église protestante « la lutte contre les fléaux sociaux »[5]. Il est membre du conseil national de l'Église réformée de France de 1938 à 1962[6].
Activités durant la Seconde Guerre
modifierPendant la Seconde Guerre mondiale, il donne des prédications contre la collaboration. Il réagit dans un sermon de à l'armistice[7]. Dès le statut d', il s'oppose à la déportation des juifs et travaille au sauvetage des enfants dans les Cévennes avec la Cimade[8],[9]. En , il est chargé, avec deux autres pasteurs, par le conseil national de l'ERF, de préparer le message lu dans toutes les Églises réformées le , pour dénoncer les persécutions antisémites du régime[2].
Ministère à l'Oratoire du Louvre
modifierDe 1946 à 1961, il est pasteur de l'Église de l'Oratoire du Louvre[10]. C'est une figure engagée du christianisme social, depuis 1935 à la suite du pasteur Élie Gounelle[11],[12]. Le 11 janvier 1949, il donne une conférence remarquée à l'amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne, organisée par l'Amitié judéo-chrétienne de France sur la réforme de l'enseignement chrétien sur le judaïsme[13]. Il intègre le bureau directeur de cette association cette même année[14]. Il est membre du conseil de la Fédération protestante de France de 1946 à 1960[3].
Il prend sa retraite à Nîmes en 1961[2]. Il est élu en 1962 à l'Académie de Nîmes[2].
Notes et références
modifier- Archives départementales du Gard, commune d'Alès, année 1890, acte de naissance no 577, vue 150/161
- Pierre Bolle et André Encrevé, « Élie Étienne Lauriol », dans Patrick Cabanel et André Encrevé, Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, t. 3 H-L, Paris, Les Éditions de Paris / Max Chaleil, (ISBN 9782846213332), p. 642-643.
- Pierre Bolle, « Élie Étienne Lauriol », dans André Encrevé (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine. 5 Les Protestants, Paris, Beauchesne, (ISBN 2701012619), p. 285-286.
- « Vézénobres : à quoi ressemblait le village il y a tout juste cent ans… », Midi Libre, (lire en ligne)
- André Gounelle, « Élie Lauriol, Ni trop court, ni trop long », Autres temps, (lire en ligne)
- Bernard Reymond, « Élie Lauriol (1890-1982) », Évangile et Liberté, (lire en ligne)
- Pascal de Pury, « Les sept Justes du temple d’Aix », Sens Amitié judéo-chrétienne de France, (lire en ligne)
- Aimé Boniface, Les protestants nîmois durant les années noires 1940-1944, Les Presses du Languedoc, (lire en ligne)
- Patrick Cabanel, « Le pasteur Jacques Martin, de l'objection de conscience à la résistance spirituelle à l'antisémitisme », Archives Juives, vol. 40, no 1, , p. 78 (ISSN 0003-9837 et 1965-0531, DOI 10.3917/aj.401.0078, lire en ligne, consulté le )
- « Sermon d'installation d'Elie Lauriol », sur oratoiredulouvre.fr,
- « Hommage à Élie Lauriol (1891-1982) », Autres Temps, vol. 29, no 1, , p. 62–62 (lire en ligne, consulté le )
- Pierre-Olivier Monteil, « « Je me trouve ici en service recommandé » [É. Lauriol à travers la revue du Christianisme social] », Autres Temps, vol. 29, no 1, , p. 71–74 (DOI 10.3406/chris.1991.2542, lire en ligne, consulté le )
- « INFORMATIONS DIVERSES », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Jules Isaac, « Document pour l'histoire de l'Amitié judéo-chrétienne de France », Sens, , p. 367 (lire en ligne )
Publications
modifier- Le Protestantisme et la Vie : Ce qu'offre le protestantisme, Paris, Berger Levrault, (SUDOC 102383073)
- Nos Églises contre la guerre, Paris, Le Cep (SUDOC 06395107X)
- Le Commerce privé des armes devant la conscience chrétienne, Paris, Alliance universelle pour l'amitié internationale par les Églises, (SUDOC 088889521)
- Les principes de la réforme : Chemin de l'unité chrétienne, Valence, Société centrale d'évangélisation, (OCLC 32957760)
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Pierre Bolle, « Élie Étienne Lauriol », dans André Encrevé (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine. 5 Les Protestants, Paris, Beauchesne, (ISBN 2701012619), p. 285-286.
- Pierre Bolle et André Encrevé, « Élie Étienne Lauriol », dans Patrick Cabanel et André Encrevé, Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, t. 3 H-L, Paris, Les Éditions de Paris / Max Chaleil, (ISBN 9782846213332), p. 642-643.
Articles connexes
modifierLiens externes
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