Hôtel Élysée Palace
L'Élysée Palace est un ancien hôtel de voyageurs. Construit en 1898 pour la Compagnie des wagons-lits par l'architecte Georges Chedanne (1861-1940), c'est le premier des grands hôtels de voyageurs édifiés sur les Champs-Élysées. Il est situé du no 103 au 111 et occupe un îlot encadré par la rue Bassano et la rue Galilée, à l'arrière se trouve la rue Vernet, soit une surface d'environ 70 mètres en façade sur 40 mètres en profondeur.
Type | |
---|---|
Style | |
Architecte |
Georges Chedanne |
Construction |
1899 |
Surface |
22 000 m2 |
Occupant |
HSBC Continental Europe (depuis ) |
Propriétaire | |
Usage | |
Patrimonialité |
Inscrit MH (façade et toit en ) |
Arrondissement |
---|
Coordonnées |
---|
Histoire
modifierL'hôtel est conçu au début de l'année 1897 et sa demande de permis de construire publiée le [1]. Il représente l'une des premières manifestations de l'Art nouveau dans l'architecture parisienne. Sa construction est programmée en vue de l'afflux de visiteurs pour l'Exposition universelle de 1900.
Terminus parisien de la Compagnie des wagons-lits, l'Élysée Palace est inauguré le , en présence de l'élite mondaine. Il est meublé par sir John Blundell Maple et renouvelle la conception du grand hôtel par une architecture intérieure nouvelle organisée autour d'un immense hall qui recentre la vie mondaine vers l'intérieur de l'hôtel où de nombreux services sont à disposition de la clientèle : studio photographique, agence théâtrale, boutiques de luxe et même une galerie de tableaux[2].
En , le compositeur et chef d'orchestre autrichien Gustav Mahler a logé dans cet hôtel en rentrant de New York, très malade, avant de consulter à la clinique du docteur Défaut à Neuilly-sur-Seine et de partir mourant pour Vienne.
En 1917, c'est dans la chambre no 113 de cet hôtel qu'est arrêtée l'espionne néerlandaise Mata-Hari après une perquisition.
Réaffectations
modifierL'activité de l'hôtel n'a qu'une courte vie.
Mis en faillite par les conséquences de la Première Guerre mondiale, l'hôtel ferme en 1919.[réf. nécessaire]
L'édifice est acheté en 1922 pour devenir le siège social du Crédit commercial de France (CCF). Il est devenu le siège de la banque HSBC France qui a racheté le CCF en 2000[3]. En 2010, HSBC vend les murs au Qatar et devient locataire[4].
Le bail parvenant à son terme en , HSBC se replie en partie sur l'avenue Kléber et devient HSBC Continental Europe en 2020, au no 38[4].
En 2020, il est envisagé que le groupe Dior fasse du bâtiment son nouveau siège social[4]. Cependant, en septembre 2023, le groupe LVMH annonce que l'immeuble deviendra le premier hôtel de la marque Louis Vuitton. L'inauguration est prévue pour 2026[5].
Décor
modifierLe bâtiment possède un décor sculpté typique de l'Art nouveau, d'inspiration naturaliste et bucolique qui renouvelle les formes artistiques. La longue façade est rythmée par huit ressauts (bow-windows) surmontés d'une loggia encadrée de colonnes. Les espaces sont décorés de guirlandes végétales. On remarquera notamment les neuf oculi au-dessus des fenêtres du rez-de-chaussée décorés de figures d'enfants ou de faunes sculptés par Hippolyte Lefèbvre, Paul Gasq, Louis Baralis et François Sicard. Les décors intérieurs ont été détruits à la suite du rachat du bâtiment par le Crédit commercial de France en 1919[6]. Les toitures et la façade sont classées au titre des monuments historique en 1991[7].
Notes et références
modifier- « Notice sur le site Paris 1900.blogspot.fr » (version du sur Internet Archive)
- Les Pereire et Nagelmackers, promoteurs du transport ferroviaire et du réseau hôtelier parisien, 1855-1900, article de Johanne Vajda pour la Revue d'histoire des chemins de fer (paragraphe 35 et suivants).
- Dior s'installe sur les Champs à la place de HSBC.
- Les Échos.
- « Louis Vuitton va ouvrir son tout premier hôtel de luxe sur les Champs-Élysées », sur BFMTV (consulté le ).
- Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Le Guide du patrimoine. Paris, Paris, Hachette, 1994. (une autre source donne 1922)
- « Élysée-Palace hôtel », notice no PA00088892, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.