Émile Straus

critique, journaliste et traducteur français
Émile Straus
Portrait photographique d'Émile Straus (vers 1900).
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 73 ans)
Ville-d'AvrayVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Pseudonymes
Papyrus, Martine, Saint-JeanVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Albert Émile Straus (1865-1939) est un écrivain, journaliste, critique d'art, et traducteur français. Passionné d'estampes, il se faisait appeler « l'Iconophile » et usait de divers pseudonymes comme Papyrus et Martine.

Biographie modifier

Issu d'une famille de magistrats[1], Albert Émile Straus est né à Strasbourg le 24 décembre 1865. Il commence une carrière de journaliste à Paris en 1891 au Nouvel Écho, journal littéraire et dramatique illustré dont il prend la direction en janvier 1892. Straus s'entoure de Marcel Bernhardt dit « Alcanter de Brahm » et qui sera gérant, et de collaborateurs comme Edmond Haraucourt, Georges Rodenbach, Léo Trézenik, Willy[2]. Il produit cette même année l'une de ses premières traductions de l'allemand, La Fin de Sodome, un drame de Hermann Sudermann[3]. Il est également rédacteur en chef de La Revue du XXe siècle établie à Mulhouse entre mai 1892 et mars 1894. Par la suite, le Nouvel Écho et cette dernière fusionnent. À compter de mars 1895, Straus entre au comité de rédaction de La Critique, revue artistique fondée par Georges Bans. Vers la fin de cette année-là, il fonde la « Société des iconophiles » afin de « favoriser le développement des arts par l'achat d'estampes de toutes natures ». De fait, La Critique où Straus signe sous les noms de « Papyrus » et « Martine »[4], accueille en son sein de nombreux jeunes écrivains comme Colette, ou jeunes artistes comme Édouard Couturier, Léon Lebègue ou Marc Mouclier, et fut l'un des premiers périodiques à saluer et soutenir Ubu Roi d'Alfred Jarry[5]. En 1895, il propose une traduction de Das lied von der Glocke de Schiller, illustrée d'estampes de Mouclier. De 1896 à 1899, il publie l'Almanach Georges Bans, dont le texte s'orne de nombreuses gravures[3]. D'octobre 1895 à janvier 1898, il participe activement à L'Omnibus de Corinthe, revue artistique fondée par Marc Mouclier[6]. En 1899, Straus fonde La Carte postale illustrée, bulletin de liaison d'une association qu'il venait de lancer, « l'International Poste-Carte Club »[7]. En 1900, il traduit Les Rats de Heinrich Heine, illustré par Jossot. En septembre 1901, toujours dans La Critique, il s'enthousiasme pour un jeune artiste, Picasso[3].

Parmi ses autres travaux, Straus a produit des ouvrages sur l'Alsace et collaboré au Moniteur de l'armée sous le nom de « Saint-Jean ». Il assure la direction de La Critique jusqu'en 1920, aux côtés d'Albert Coutaud.

Retiré à Ville-d'Avray où il meurt le 4 juin 1939[8], son enterrement a lieu le 7 juin suivant au cimetière du Montparnasse[9].

Publications modifier

  • Alcanter de Brahm et Saint-Jean [pseud.], Chansons poilantes. Premier fascicule, Chansons littéraires. Chansons diverses, avec préface de Willy, illustrations d'Aquiles Léon Lacault, Au Nouvel Écho, 1892 — sur Gallica.
  • Léon Lebègue, dessinateur, coll. « Notes d'art », Bibliothèque des modernes, 1894.
  • Marc Mouclier, peintre et lithographe, coll. « Notes d'art », Bibliothèque d'art de la critique, 1895.
  • Édouard Couturier, dessinateur, coll. « Notes d'art », Bibliothèque d'art de la critique, 1896.
  • Rêve, vie, glose illustrée de dix xylogravures de Marc Mouclier, Bibliothèque d'art de la critique, 1896.
  • Préface à Edmond Rimé et Henry Bassy, Les Yeux : étude dramatique en deux parties, Bibliothèque de la critique, 1898.
  • L'Aurore du XXe siècle, frontispice de Henry Chapront, Bibliothèque de la critique, 1901.
  • Le Théâtre alsacien, illustré par Charles Spindler et Albert Koerttgé, Bibliothèque de la critique, 1901.
  • La Nouvelle Alsace, Bibliothèque de la critique, 1902.
  • [Papyrus et Martine] Punch and Judy, célèbre drame guignolesque anglais pour la prime fois adapté en France, à l'usage des thériaqueurs et montreurs de puppes, suivi des Paralipomènes de Punch, illustré par Henry Chapront, Bibliothèque de La Pensée, 1903.
  • [Martine], Voyage aux ruines de Versailles, Bibliothèque de La Pensée, 1905.
  • [Martine], L'Incendie du château de Versailles : relation authentique contenant ce qui s'est passé de plus remarquable avec les différents caractères des personnages qui ont eu part à ce fameux événemen, Bibliothèque de la critique, 1905.

Notes et références modifier

  1. Nouvel Écho, no 22, 15 novembre 1892 — article reproduit dans Livrenbog.
  2. « Le Nouvel écho (Paris) », notice bibliographique du catalogue général de la BNF.
  3. a b et c Notice biographique signée Jean René Aubert et Henri Marsac, in: Revue littéraire de Paris et de Champagne, no 22, janvier 1905.
  4. « Le coin des pseudonymes et autres compléments biographiques », rubrique de Patrick Ramseyer, in: Rocambole, bulletin des amis du roman populaire, nos 93-94, hiver 2020, p. 298.
  5. Alastair Brotchie, Alfred Jarry, une vie pataphysique, Dijon, Les presses du réel, 2018, p. 207.
  6. « L'Omnibus de Corinthe », notice bibliographique du catalogue général de la BNF.
  7. « IPCC », notice du musée de la Carte postale.
  8. Acte de décès no 43 dressé à Ville-d'Avray le 05/06/1939 sur Filae
  9. Répertoire annuel d'inhumation, Paris, cimetière du Montparnasse, 1939 [inhumé le 07/06/1939, vient de Ville-d'Avray] — Archives de la Ville de Paris.

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