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Énergie au Pérou

caractéristiques du secteur de l'énergie au Pérou

Le secteur de l'énergie au Pérou est marqué par la prépondérance des hydrocarbures, en particulier du gaz naturel qui fournit 51,5 % de la production d'énergie primaire du pays en 2020, suivi par le pétrole : 21 %, puis la biomasse : 14 % et l'hydroélectricité : 11,6 %.

Le Pérou produisait 103 % de l'énergie qu'il consommait en 2020. Il a exporté 36 % de sa production d'énergie primaire, en particulier 45 % de son gaz naturel et 61 % de son pétrole, mais a importé une quantité de pétrole brut et de produits pétroliers équivalente à sa consommation intérieure.

L'électricité, qui représentait 22,1 % de la consommation finale d'énergie en 2020, était produite à 57,8 % par les centrales hydroélectriques et à 35,4 % à partir de gaz naturel. La production éolienne contribuait pour 3,4 %, le solaire photovoltaïque pour 1,5 % et la biomasse pour 1 % ; les énergies renouvelables assuraient 63,8 % de la production d'électricité.

La consommation d'énergie par habitant en 2019 est égale à 42 % de la moyenne mondiale et celle d'électricité est à 52 % au-dessous de la moyenne mondiale ; les émissions de CO2 liées à l'énergie étaient en 2021 inférieures de 68 % à la moyenne mondiale.

Production d'énergie primaire modifier

Selon l'Agence internationale de l'énergie, le Pérou a produit 947 PJ d'énergies primaires en 2020, soit 103,2 % de sa consommation intérieure. Le gaz naturel domine largement : 51,5 % de la production totale, suivi par le pétrole : 21,1 %, la biomasse : 14,3 % et l'hydroélectricité : 11,6 %[1].

En 2022, selon l'Energy Institute, le Pérou a produit 5,4 Mt (millions de tonnes) de pétrole, soit 0,128 Mb/j (millions de barils par jour), en hausse de 1,6 % en 2022, mais en baisse de 22 % par rapport à 2012 après un pic de 7,5 Mt en 2014. Il représente 0,1 % de la production mondiale, loin derrière les États-Unis (17,2 %), le Brésil (3,7 %), la Colombie (0,9 %) et l'Équateur (0,6 %). Sa production de gaz naturel s'élevait à 13,8 Gm3, soit 0,50 EJ, en hausse de 20,5 % en 2022 et de 16 % par rapport à 2012. Il représente 0,3 % de la production mondiale, loin derrière les États-Unis (24,2 %), l'Argentine (1,0 %) et le Brésil (0,6 %)[2].

Secteur gazier modifier

Le Pérou dispose d'un immense réservoir de gaz : le champ gazier de Camisea. Le site, découvert en 1982, contient 360 milliards de mètres cubes de gaz naturel et également 600 millions de barils de pétrole[3],[4],[5]. Le projet ne se fait pas sans opposition[6],[7],[8].

Secteur pétrolier modifier

Raffinerie de Talara (Piura), 2014.

Le pétrole est exploité au Pérou depuis 1883[9], aujourd'hui le pétrole continue d'être exploité mais connaît des critiques sur le plan environnemental et sur les droits des peuples autochtones[10],[11],[12]. La compagnie pétrolière Perenco exploite, avec l'entreprise PVEP, le gisement de Marañón et sa réserve estimée à 200 millions de barils[13],[14].

Importation et exportation d'énergie primaire modifier

En 2020, le Pérou a exporté 36,1 % de sa production d'énergie primaire, en particulier du gaz naturel (45 % de la production nationale de 487,3 PJ) et du pétrole : 60,7 % de la production de 199,8 PJ, surtout sous forme de produits raffinés (97,6 PJ) ; par contre, il a importé 86,2 PJ de pétrole brut et 214,9 PJ de produits pétroliers, soit l'équivalent de sa consommation intérieure[1].

Consommation d'énergie primaire modifier

La consommation intérieure d'énergie primaire du Pérou s'élevait à 917 PJ en 2020, répartie en 39,9 % de pétrole, 29,2 % de gaz naturel, 15,6 % de biomasse, 12 % d'hydroélectricité, 2,1 % de charbon et 1,2 % d'éolien et solaire[1].

Avec une consommation d'énergie primaire de 33,4 GJ/habitant en 2019, le Pérou se situe à 42 % de la moyenne mondiale : 79,1 GJ/hab et 64 % de celle de l'Amérique latine : 52,2 GJ/hab[15].

Consommation finale d'énergie modifier

La consommation finale d'énergie du Pérou, soit 742,8 PJ en 2020, se répartissait en 48,5 % de produits pétroliers, 22,1 % d'électricité, 17,1 % de biomasse, 10,2 % de gaz naturel, 1,9 % de charbon et 0,2 % de renouvelables thermiques. Elle se répartissait en 39,7 % dans les transports, 27,7 % dans l'industrie, 23,7 % dans le secteur résidentiel, 6,9 % dans le secteur tertiaire, 0,9 % dans l'agriculture, 0,4 % dans la pêche et 0,7 % dans les usages non-énergétiques (chimie)[1].

Secteur électrique modifier

En 2022, selon les estimations de l'Energy Institute, le Pérou a produit 59,7 TWh d'électricité, en progression de 3,9 % en 2022 et de 46 % depuis 2012, soit 0,2 % de la production mondiale. La part de l'éolien est de 3,2 %, celle du solaire de 1,5 % et celle de la biomasse de 1,3 %[2].

L'électricité couvrait 22,1 % de la consommation finale d'énergie en 2020[1]. Sa production s'élevait à 52 778 GWh, dont 57,8 % d'hydroélectricité et 35,4 % produits à partir de gaz naturel. La production éolienne contribuait pour 3,4 %, le solaire photovoltaïque pour 1,5 % et la biomasse pour 1 % ; au total, les énergies renouvelables assuraient 63,8 % de la production d'électricité[16].

Avec une consommation d'électricité de 1 558 kWh/habitant en 2019, le Pérou se situe 52 % au-dessous de la moyenne mondiale : 3 265 kWh/hab, et 27 % au-dessous de celle de l'Amérique latine : 2 121 kWh/hab[15].

En 2017, 96,4 % de la population avait accès à l'électricité[17].

Les centrales thermiques ont produit 23,9 TWh en 2015 (49,8 %) et les centrales hydroélectriques 23,3 TWh (48,5 %). Enfin, le solaire et l'éolien ont produit 833 GWh soit 2% du mix électrique du Pérou[18].

La participation des entreprises d'État à la production totale d'énergie électrique pour le marché était de 23%. Engie possède notamment des centrales à flamme[19] et des projets de solaire photovoltaïque[20],[21].

Hydroélectricité modifier

Barrage Cerro del Aguila, 2018.
Conduite forcée de la centrale Barbablanca (84 MW) à Callahuanca, à 50 km de Lima, 2013.
Conduites forcées près du Machu Picchu, 2014.

Les centrales hydroélectriques du Pérou totalisent une puissance de 5 515 MW fin 2022, année au cours de laquelle elles ont produit 30 TWh. Le pays se classe au 7e rang en Amérique du sud pour sa puissance installée. La construction de la centrale de Churo (40 MW) a commencé en 2022. Le Pérou prévoit de mettre en service 650 MW en 2023[22].

A la fin de 2019, la puissance installée des centrales hydroélectriques péruviennes totalisait 5 396 MW. Elles ont produit 31,49 TWh en 2019, classant le Pérou au 6e rang en Amérique du sud derrière le Brésil, le Vénézuela, la Colombie, le Paraguay et l'Argentine ; la centrale de Callahuanca (84 MW) a recommencé à fonctionner après deux années de travaux à la suite de dommages causés par des glissements de terrain[23].

En 2018, six centrales sont entrées en service, ajoutant 111 MW à la puissance du parc ; les autorités ont approuvé 250 MW de nouveaux projets[24].

Alors que seulement 8 % du potentiel hydroélectrique du Pérou (70 000 MW) est utilisé, le Plan énergétique national 2014-2025 prévoit une croissance de 4,5 % à 6,5 % par an de la demande, couverte pour l'essentiel par l'hydroélectricité. Le gouvernement a fixé un objectif d'auto-suffisance énergétique en 2040. En 2008, le gouvernement a lancé un programme de subventions aux énergies renouvelables non conventionnelles, dont la petite hydraulique (moins de 20 MW) ; cinq appels d'offres ont sélectionné des projets hydrauliques, dont 23 sont déjà en fonctionnement en 2017 (274 MW) et 22 en construction (292 MW). Les centrales sont souvent situées dans le bassin amazonien, qui détient 97,7 % des ressources hydriques du pays, et requièrent donc la construction de longues lignes à haute tension pour acheminer leur production vers la plaine côtière où vit 70 % de la population. En 2017, 200 MW ont été mis en service après 1 033 MW en 2016, dont la centrale de Chaglla (456 MW) et celle de Cerro del Águila (510 MW). Les projets en cours totalisent 39 centrales d'une puissance totale de 2 900 MW, dont deux centrales sur le río Marañón : Veracruz (635 MW) et Chadin II (600 MW)[25].

Le principal aménagement hydroélectrique du Pérou est le complexe du Mantaro (deux centrales d'une puissance totale de 1 008 MW), construit de 1967 à 1984 sur le río Mantaro dans le district de Colcabamba, province de Tayacaja, département de Huancavelica. Sa production annuelle est de 7 000 GWh[26].

La centrale hydroélectrique Cañón del Pato (261 MW) a été inaugurée en 1958 sur le río Santa dans la province de Huaylas (région d'Ancash).

Le barrage Limón, construit sur la rivière Huancabamba (en) dans le département de Lambayeque, dans le nord-ouest du Pérou, est un projet à buts multiples (hydroélectricité et irrigation de terres arides de la région d'Olmos grâce à un tunnel transandin. Les deux centrales hydroélectriques auront une puissance de 600 MW et produiront 4 000 GWh/an. En 2016, l'entreprise Odebrecht qui construisait le projet est au cœur du plus gros scandale de corruption survenu au Brésil et s’emploie à vendre des actifs pour rembourser ses dettes ; elle annonce en novembre 2016 la vente à Suez et à Brookfield Infrastructure Partners de son projet d’irrigation Olmos[27],[28].

En 2012 est lancé, là encore par Odebrecht, le chantier de la centrale hydroélectrique de Chaglla (406 MW), dont la production annuelle estimée sera de 2 540 GWh[29]. Elle a été mise en service en 2016 et vendue en août 2017 par Odebrecht à un consortium chinois mené par China Three Gorges (CTG)[25].

En 2016 est inaugurée la centrale hydroélectrique Cerro del Águila (525 MW) sur le río Mantaro, dans la province de Tayacaja (département de Huancavelica)[30].

Éolien modifier

Le potentiel éolien du Pérou est estimé à 20,5 GW. Sept projets projets sont en cours en 2022. Des concessions ont été accordées pour un total de 528 MW de projets éoliens et solaires, ainsiq ue des concessions temporaires pour 1,9 GW[31].

Solaire modifier

Carte du potentiel solaire péruvien (irradiation globale horizontale), Banque mondiale - Solargis, 2021.

Impact environnemental modifier

Les émissions de CO2 liées à l'énergie au Pérou étaient en 2021 de 1,38 tonne de CO2 par habitant, inférieures de 68 % à la moyenne mondiale : 4,26 t et de 31 % à celle de l'Amérique latine : 2,01 t[32].

Notes et références modifier

  1. ↑ a b c d et e (en)Energy Statistics Data Browser - Peru : Balances 2020, Agence internationale de l'énergie, 2 décembre 2022.
  2. ↑ a et b (en) 2023 Statistical Review of World Energy [PDF], Energy Institute, 26 juin 2023.
  3. ↑ « Gaz : le Pérou mise sur Camisea pour relancer l'économie », sur Les Echos, (consulté le ).
  4. ↑ Survival International et Survival International, « Projet gazier Camisea - Survival International », sur survivalinternational.fr (consulté le ).
  5. ↑ Gazdaujourdhui, « Vers un âge d’or du gaz naturel au Pérou ? », sur gazdaujourdhui.fr, gazdaujourdhui, (consulté le ).
  6. ↑ « Pérou : la BID finance le projet gazier de Camisea qui menace la diversité biologique et culturelle de la forêt | WRM en français »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur wrm.org.uy (consulté le ).
  7. ↑ « Pérou : le projet gazier Camisea avance aux dépens de la santé des communautés et de l’écosystème | WRM en français »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur wrm.org.uy (consulté le ).
  8. ↑ « Après Camisea », sur institut-gouvernance.org (consulté le ).
  9. ↑ Maurice Zimmermann, « Le pétrole au Pérou », Annales de géographie, vol. 28, no 151,‎ , p. 79–79 (lire en ligne, consulté le )
  10. ↑ Simon Gouin, « Au Pérou, 80% de l’Amazonie a été concédé à des compagnies pétrolières, dont des françaises », sur Basta ! (consulté le ).
  11. ↑ « À qui bénéficient les richesses du Pérou ? L’exploitation du pétrole en Amazonie péruvienne », sur Commission Justice & Paix - Belgique francophone (consulté le ).
  12. ↑ Pérou en France, « NOUVEAU DÉVERSEMENT DE PÉTROLE AU PÉROU »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Pérou en France, (consulté le ).
  13. ↑ « Pérou - Perenco »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur perenco.com (consulté le ).
  14. ↑ Claude Delavaud, « L'exemple des gisements pétroliers en Amazonie péruvienne et équatorienne (Los yacimientos petroliferos amazonicos del peru y del ecuador) », Bulletin de l'Association de Géographes Français, vol. 57, no 470,‎ , p. 203–211 (DOI 10.3406/bagf.1980.5181, lire en ligne, consulté le )
  15. ↑ a et b (en) [PDF] Agence internationale de l’énergie (AIE - en anglais : International Energy Agency - IEA) Key World Energy Statistics 2021, pages 60 à 69, septembre 2021.
  16. ↑ (en) Energy Statistics Data Browser : Peru - Electricity 2020, Agence internationale de l'énergie, 2 décembre 2022.
  17. ↑ « Accès à l’électricité (% de la population) | Data », sur donnees.banquemondiale.org (consulté le ).
  18. ↑ « Ministerio de Energía y Minas - Producción de energía eléctrica se incrementó en 8,8% », sur minem.gob.pe (consulté le ).
  19. ↑ « GDF SUEZ poursuit son développement au Pérou - euro-énergie », sur euro-energie.com (consulté le ).
  20. ↑ Pérou en France, « Inauguration de la Centrale solaire Intipampa d’Engie »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Pérou en France, (consulté le ).
  21. ↑ « Engie : soutient la décarbonation en Amérique latine »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Bourse Direct (consulté le ).
  22. ↑ (en) 2023 World Hydropower Outlook (pages 46 et 69-70), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), juin 2023.
  23. ↑ (en) [PDF] 2020 Hydropower Status Report (pages 26 et 45), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), juin 2020.
  24. ↑ (en) [PDF] 2019 Hydropower Status Report (page 65), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), .
  25. ↑ a et b (en) [PDF] 2018 Hydropower Status Report, (voir p. 58 et 62), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), 25 mai 2018.
  26. ↑ (es) Aspectos Generales del Complejo Hidroeléctrico de Mantaro, Electroperu.
  27. ↑ Odebrecht vend le projet péruvien Olmos à Suez et à Brookfield, Reuters, 27 novembre 2016.
  28. ↑ SUEZ annonce un accord pour deux concessions contribuant au projet d’irrigation et de production agricole de la vallée d’Olmos au Pérou, Suez, 14 décembre 2016.
  29. ↑ (es) Perú: Se inició obra de Central Hidroeléctrica Chaglla de 406MW, sectorelectricidad.com, 21 août 2012.
  30. ↑ (es) Perú: Se inauguró central hidroeléctrica Cerro del Águila-525MW, sectorelectricidad.com, 3 novembre 2016.
  31. ↑ (en) Global Wind Report 2022, Global Wind Energy Council (GWEC), (lire en ligne [PDF]), p. 137.
  32. ↑ (en) [xls] Greenhouse Gas Emissions from Energy, IEA, 2023 - Highlights, Agence internationale de l'énergie, onglet « CO2-POP », 1er août 2023.
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