Équation de Liouville – Bratu – Gelfand

En analyse, l'équation de Liouville – Bratu – Gelfand est une équation de Poisson non linéaire dont le nom vient de celui des mathématiciens Joseph Liouville[1], Gheorghe Bratu[2] et Israel Gelfand[3]. Cette équation s'écrit :

L'équation apparaît dans la théorie de Frank-Kamenetskii en combustion, en astrophysique avec l'équation de Emden-Chandrasekhar. Elle décrit également la charge d'espace autour d'un fil incandescent[4] ou les nébuleuses planétaires.

La solution de Liouville

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En deux dimensions et en coordonnées cartésiennes Joseph Liouville a proposé en 1853 la solution suivante[5] :

est une fonction analytique arbitraire avec .

En 1915, G. W. Walker[6] a trouvé une solution en supposant une forme pour . Si on définit la quantité par , alors la solution de Walker est :

est un rayon fini. Cette solution décroît à l'infini pour tout mais devient infinie à l'origine pour . Elle est finie à l'origine pour et s'annule pour . Walker a également proposé deux autres solutions dans son article de 1915.

Formes à symétrie radiale

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Si le système à étudier est à symétrie radiale, alors l'équation en dimension devient[7] :

est la distance par rapport à l'origine. Avec les conditions aux limites et pour une solution réelle n'existe que pour , où est le paramètre critique appelé paramètre de Frank-Kamenetskii. Le paramètre critique est pour , pour et pour . Pour ou deux solutions existent et pour il existe une infinité de solutions oscillant autour du point . Pour la solution est unique et le paramètre critique est donné par . La multiplicité de solutions pour a été découverte par Israel Gelfand en 1963 et plus tard généralisée pour tout par Daniel D. Joseph et Thomas S. Lundgren en 1973[8].

  • La solution pour qui est valide dans la plage est donnée par :
est lié à par :
  • La solution pour qui est valide dans la plage est donné par
est lié à par :
  • Il n'existe pas de solution analytique pour .

Références

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  1. Joseph Liouville, « Sur l'équation aux différences partielles  », Journal de mathématiques pures et appliquées,‎ , p. 71-72 (lire en ligne)
  2. G. Bratu, « Sur les équations intégrales non linéaires », Bulletin de la Société Mathématique de France, vol. 42,‎ (113–142.http://archive.numdam.org/article/BSMF_1914__42__113_0.pdf)
  3. (en) I. M. Gelfand, « Some problems in the theory of quasilinear equations », American Mathematical Society Translations, vol. 29, no 2,‎ , p. 295–381 (lire en ligne)
  4. (en) Owen Willans Richardson, The emission of electricity from hot bodies, Longmans, Green and Company,
  5. (en) Harry Bateman, Partial differential equations of mathematical physics, Cambridge University Press,
  6. (en) Walker, George W, « Some problems illustrating the forms of nebulae », Proceedings of the Royal Society of London Serie A, vol. 631,‎ , p. 410-420 (lire en ligne)
  7. (en) Jon Jacobsen et Klaus Schmitt, « The Liouville-Bratu-Gelfand Problem for Radial Operators », Journal of Differential Equations, vol. 184,‎ , p. 283–298 (lire en ligne)
  8. (en) D. D. Joseph et T. S. Lundgren, « Quasilinear Dirichlet problems driven by positive sources », Archive for Rational Mechanics and Analysis, vol. 49, no 4,‎ , p. 241-269