Étienne Le Camus

prélat catholique

Étienne Le Camus
Image illustrative de l’article Étienne Le Camus
Étienne Le Camus (bibliothèque de Reims).
Biographie
Naissance
Paris (France)
Décès (à 74 ans)
Grenoble (France)
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Innocent XI
Titre cardinalice Cardinal-prêtre
de Santa Maria degli Angeli
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par
Pierre du Cambout de Coislin
Évêque de Grenoble

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Étienne Le Camus, né à Paris le et décédé à Grenoble le , est un cardinal français, évêque de Grenoble de à sa mort.

Repères biographiques modifier

Jeunesse modifier

Grâce à l'influence de son père, Nicolas Le Camus, conseiller d'État, Étienne Le Camus est très tôt attaché à la cour comme aumônier du roi, et jouit de l'amitié de l'évêque Bossuet. La Sorbonne fait de lui un docteur en théologie, alors qu'il n'a que dix-huit ans.

Le fait de côtoyer des hommes comme Benserade, Vivonne et Bussy, attire sur lui la colère de Mazarin et il est pour un temps exilé à Meaux. Rappelé grâce à l'influence de Colbert, il se retire en à l'abbaye de La Trappe avec l'abbé de Rancé, et passe de sa légèreté première à une ascèse qui le conduit finalement à l’abbaye de Port-Royal des Champs, influencée par le jansénisme.

Évêque modifier

Ordonné contre son gré évêque de Grenoble le en succédant à Pierre Scarron, il fait preuve de zèle dans la réforme des abus dans son diocèse[1]. Après avoir visité pendant 18 mois de nombreuses paroisses de son diocèse, y compris les plus reculées dans le massif de l'Oisans, Étienne Le Camus décide de chasser plus de 60 curés. Il fonde dans le diocèse de Grenoble deux séminaires et plusieurs institutions de bienfaisance. Préoccupé de la formation des clercs, il érige également le grand séminaire de Grenoble en , et rétablit la discipline dans les monastères qu'il juge insuffisamment stricts, notamment celui de Montfleury, près de Grenoble, où les dominicains mènent une vie fort mondaine[2].

Considérant les visites pastorales comme particulièrement importantes dans son ministère, il se rend environ onze fois dans les 300 paroisses qui le concernent, en 36 ans d'épiscopat[3].

Dans l'affaire de la régale en il agit comme intermédiaire entre Rome et Versailles, et fait preuve de courage devant la toute-puissance de Louis XIV.

Cardinal modifier

Sa défense de la papauté attire l'attention du pape Innocent XI, qui le crée cardinal lors du consistoire du au lieu de François Harlay de Champvallon, archevêque de Paris et présenté par le roi. Ce dernier lui interdit jusqu'en de se rendre à Rome pour y recevoir les insignes de sa dignité. Son épiscopat est marqué par la révocation de l'Édit de Nantes, il manifeste ouvertement sa désapprobation, mais gère son application sans violences ni contraintes s'opposant notamment à la pratique des dragonnades[4]. En outre, le cardinal Le Camus s'oppose au quiétisme de Madame Guyon (plutôt protégée par Madame de Maintenon) contre laquelle il mène une campagne de calomnies[5]. Il préface dans le sens de condamnation des écrits de Molinos l'ouvrage du général des Chartreux, Dom Innocent Le Masson, (publié anonymement), Sujets de méditations sur le Cantique des cantique...[6].

Outre un « Recueil d'ordonnances synodales », il a laissé une « défense de la Virginité perpétuelle de la Mère de Dieu » (Paris, 1680), et de nombreuses lettres[7] publiées par le père Ingold. La publication de ses lettres personnelles par le père Ingold montre que, pour le cardinal Le Camus, le jansénisme est plus une question de sympathie personnelle et de discipline spirituelle que de principes doctrinaux.

Notes et références modifier

  1. Jean de Viguerie, Le catholicisme des Français dans l'ancienne France, , 330 p. (ISBN 978-2-7233-0375-0, lire en ligne) p. 59
  2. Paul Dreyfus, Histoire du Dauphiné, page 172.
  3. Paul-Louis Rousset (Ouvrage publié sous le patronage de la Société d'études des Hautes-Alpes), Au Pays de la Meije, Éditions Didier & Richard, , 410 p. (ISBN 2-901193-01-3) p. 230-240.
  4. John A. Lynn, Les guerres de Louis XIV - 1667-1714, Perrin 2010, p.186
  5. Françoise Mallet-Joris, Jeanne Guyon, Paris, Flammarion, 1978
  6. Revue Littératures classiques, 2013, p. 191
  7. archives.isere.fr, Fonds de la collection Chaper du château d'Eybens (J), XIIe-XIXe s.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier