Évacuation de la Prusse-Orientale

évacuation des populations allemandes de Prusse-Orientale en 1945
Évacuation de la Prusse-Orientale
Description de cette image, également commentée ci-après
La Prusse-Orientale (en rouge) était séparée de l'Allemagne et de la Prusse proprement dite (en bleu) par le corridor de Dantzig pendant l'entre-deux-guerres. La zone, divisée entre l'Union soviétique et la Pologne en 1945, est à 340 km à l'est de la frontière germano-polonaise actuelle.
Informations générales
Date de à
Lieu Prusse-Orientale et Memel[1]
Issue Évacuation de 2 millions[1] sur les 2 653 000 civils[2]
Belligérants
Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand Drapeau de l'URSS Union soviétique
Commandants
Drapeau de l'Allemagne Erich Koch Drapeau de l'URSS Ivan Tcherniakhovski
Drapeau de l'URSS Aleksandr Vasilevsky
Pertes

25 000 à 30 000 civils[1],[3],[4]

Expulsion des Allemands d'Europe de l'Est pendant la Seconde Guerre mondiale

L'évacuation de la Prusse-Orientale est le mouvement de la population civile et du personnel militaire allemands de la Prusse-Orientale entre le 20 janvier et mars 1945, initialement organisé et exécuté par les autorités de l'État, qui se transformera rapidement en une fuite chaotique de l'Armée rouge[5],[6].

Faisant partie de l'évacuation des civils allemands vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, ces événements ne doivent pas être confondus avec l'expulsion de la Prusse-Orientale qui suivra après la fin de la guerre. La zone évacuée n'est pas le Gau de Prusse-Orientale, mais le territoire de l'entre-deux-guerres où la plupart des gens avaient déjà la nationalité allemande. Des citoyens allemands de Memel et d'autres régions proches de la Prusse-Orientale ont également participé à l'évacuation, souhaitant s'échapper par la mer, même si dans leurs régions aucune évacuation officielle n'a été annoncée.

L'évacuation, qui avait été retardée pendant des mois, est lancée en raison de la peur des avancées de l'Armée rouge lors de l'offensive de Prusse-Orientale. Certaines parties de l'évacuation sont planifiées comme une nécessité militaire, l'opération Hannibal étant l'opération militaire la plus importante impliquée dans l'évacuation. Cependant, de nombreux réfugiés prennent les routes de leur propre initiative en raison des atrocités soviétiques signalées contre les Allemands dans les zones sous contrôle soviétique. Des récits à la fois faux et factuels d'atrocités soviétiques sont diffusés par les médias officiels et de propagande de l'Allemagne nazie et par des rumeurs déferlant sur les populations militaires et civiles.

Réfugiés et soldats allemands près de Braunsberg en Prusse-Orientale, février 1945.

Malgré des plans d'évacuation détaillés pour certaines zones, les autorités allemandes, y compris le Gauleiter de Prusse-Orientale, Erich Koch, ont retardé l'action jusqu'au 20 janvier, lorsqu'il était trop tard pour une évacuation ordonnée, et les services publics et le parti nazi ont finalement été submergés par le nombre de ceux souhaitant quitter la zone. Couplé à la panique causée par la vitesse de l'avancée soviétique, les civils pris au milieu des combats et le froid hivernal, plusieurs milliers de réfugiés sont morts pendant la période d'évacuation. Les forces soviétiques ne prennent le contrôle de la Prusse-Orientale qu'en mai 1945. Selon la commission Schieder ouest-allemande, la population civile de la Prusse-Orientale s'élève au début de 1944 à 2 653 000 personnes. Cette comptabilité, basée sur des cartes de rationnement, incluait les évacués des raids aériens d'Allemagne de l'Ouest et les travailleurs étrangers. Avant la fin de la guerre, on estime que 2 millions de personnes[1] ont été évacuées, dont 500 000[7] à l'automne 1944 et 1 500 000[1] après janvier 1945. On estime à 600 000[1], le nombre de personnes restés en Prusse-Orientale sous contrôle soviétique en avril-mai 1945[8].

Selon une étude du gouvernement ouest-allemand de 1974, environ 1% de la population civile est tuée lors de l'offensive soviétique. Le service de recherche ouest-allemand signale que 31 940 civils de Prusse-Orientale, qui comprenait également Memel, ont perdu la vie lors de l'évacuation[9].

Notes et références modifier

  1. a b c d e et f Schieder commission 1954, p. 78.
  2. Schieder commission 1954, p. 78
  3. German Federal Archive Spieler, Silke. ed. Vertreibung und Vertreibungsverbrechen 1945–1948. Bericht des Bundesarchivs vom 28. Mai 1974. Archivalien und ausgewählte Erlebnisberichte.. Bonn: Kulturstiftung der deutschen Vertriebenen. (1989). (ISBN 3-88557-067-X). pp. 38–41
  4. Schieder commission 1954, p. 65 Schieder estimated the loss of 75,000-100,000 German civilians in the territory of "Ostdeuschland" eastern Germany due to "Gewaltmassenahmen" violent acts. The total base population of the Schieder study was 11,924,000 persons
  5. Piotr Eberhardt, Political Migrations in Poland 1939-1948. 8. Evacuation and flight of the German population to the Potsdam Germany, Warsaw, Didactica, (ISBN 9781536110357, lire en ligne)
  6. Piotr Eberhardt, Political Migrations On Polish Territories (1939-1950), Warsaw, Polish Academy of Sciences, (ISBN 978-83-61590-46-0, lire en ligne)
  7. Schieder commission 1954, p. 41.
  8. Schieder commission 1954, p. 41 Schieder presented a different set of figures for the territory of East Prussia and Memel that excluded 310,000 persons in the western regions that were included with the population of the province Reichsgau Danzig-West Prussia.
  9. Gesamterhebung zur Klärung des Schicksals der deutschen Bevölkerung in den Vertreibungsgebieten.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Antony Beevor, Berlin: The Downfall 1945, Penguin Books, (ISBN 0-670-88695-5)
  • (ro) Antony Beevor, Berlin: The Downfall 1945
  • Fritz Brustat-Naval, Unternehmen Rettung, Herford, Germany, Koehlers Verlagsgeschellshaft, , p. 240
  • Max Hastings, Armageddon. The Battle for Germany 1944—1945, London, Macmillan, (ISBN 0-330-49062-1)
  • Herausgeber Statistisches Bundesamt - Wiesbaden, Die deutschen Vertreibungsverluste. Bevölkerungsbilanzen für die deutschen Vertreibungsgebiete 1939/50, Stuttgart, Kohlhammer Verlag, (lire en ligne)
  • Charles W. Koburger, Steel Ships, Iron Crosses, and Refugees, NY, Praeger Publishers, , p. 92
  • Andreas Kossert, Damals in Ostpreussen, München, , 160, 168 (ISBN 978-3-421-04366-5)
  • G. I. Krivosheev, Soviet Casualties and Combat Losses, Greenhill, (ISBN 1-85367-280-7)
  • Jürgen Manthey, Königsberg, dtv Verlag, München, , p. 669
  • Clare Murphy, « World War II expulsions spectre lives on », bbc.co.uk,‎
  • Richard Overy, The Penguin Historical Atlas of the Third Reich, London, Penguin Books, (ISBN 0140513302, lire en ligne), 111
  • Andrew Roberts, The Storm of War: A New History of the Second World War, Allen Lane, (ISBN 978-0-7139-9970-9, lire en ligne)
  • (de) Silke Spieler, Vertreibung und Vertreibungsverbrechen 1945–1948. Bericht des Bundesarchivs vom 28. Mai 1974. Archivalien und ausgewählte Erlebnisberichte, Bonn, Kulturstiftung der deutschen Vertriebenen, , 38–41 p. (ISBN 3-88557-067-X)
  • Schieder commission, Bundesministerium für Vertriebene, Dokumentation der Vertreibung der Deutschen aus Ost-Mitteleuropa, vol. 1, Bonn,
  • David Williams, Wartime Disasters at Sea, Nr Yeovil, UK, Patrick Stephens Limited, , p. 225

Lectures complémentaires modifier