Íngrid Olderöck

major des Carabineros et agent de la DINA

Íngrid Felicitas Olderöck Benhard (1944 - 17 mars 2001), connue comme « La femme des chiens », est une officière des carabiniers du Chili, avec grade de major, qui en 1973 s'est convertie en agente de la Direction nationale du renseignement (DINA), responsable de violations des droits humains pendant les premières années de la dictature militaire au Chili[1].

Ingrid Olderock
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 57 ans)
SantiagoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Íngrid Felicitas Olderöck BenhardVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
La mujer de los perrosVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeance
Formation
École des carabiniers du Chili (d)
École allemande à Santiago (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Grade militaire
Conflit
Sports
Judo, tir sportif, équitation (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Descendante d'Allemands proches du nazisme[2] (son père provenait de Hambourg et sa mère de Munich), elle émigre au Chili avec ses parents et ses sœurs[3]. Selon Nancy Guzmán, journaliste et autrice du livre Ingrid Olderöck : la femme des chiens, la future agente a été élevée dans un environnement familial très autoritaire, où existait un certain mépris de la culture latine, moins encline à l'ordre : « Yo soy nazi desde pequeña, desde que aprendí que el mejor período que vivió Alemania fue cuando estuvieron los nazis en el poder, cuando había trabajo y tranquilidad y no había ladrones sinvergüenzas. » (« Je suis nazie depuis petite, depuis que j'ai appris que la meilleure période qu'ait vécu l'Allemagne c'est quand les nazis étaient au pouvoir, quand il y avait du travail et de la tranquillité et pas de voleurs canailles. »)[4].

Violations des droits humains

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En octobre 1973, Olderöck rejoint la DINA avec le grade de capitaine et participe à l'école féminine de l'institution, où elle enseigne à environ 70 femmes des méthodes de torture et de tactiques répressives contre des adversaires à la dictature militaire[1],[5]. Des sources signalent que dans l'exercice de ses fonctions à la DINA, elle connaît des secrets liés au Projet Andrea, conduit par la dictature militaire de Pinochet pour fabriquer et utiliser du gaz sarin destinés aux opposants[6].

En 1974, la DINA crée les premiers centres de détention. Parmi eux figure la Venda Sexy, où Olderöck commet des tortures et des viols en utilisant un chien[7] du nom de « Volodia »[8]. Dans une interview à The Clinic, une des victimes, Alejandra Holzapfel, raconte qu'Olderöck avait dressé le chien pour qu'il viole, et qu'elle dirigeait l'animal, pendant que les autres tortionnaires obligeaient les détenus (hommes et femmes) à prendre des positions qui facilitaient cette torture[8].

Attentat et retraite

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Le , elle est victime d'un attentat perpétré à son domicile ; elle reçoit une balle dans la tête de la part d'un commando du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), après quoi elle prend sa retraite des Carabiniers[5]. Olderöck soutient que, bien que perpétré par le MIR, l'attentat aurait été planifié par les Carabiniers du Chili en représailles à sa désertion. Selon Nancy Guzmán, Olderöck « a toujours insisté sur le fait que le défunt général César Mendoza a commandité son assassinat et que c'est le major Julio Benimelli qui s'en est chargé »[5].

Olderöck meurt le à l'âge de 57 ans, des suites d'une hémorragie digestive aiguë. Ses violations aux droits humains sont restés impunies[1]. Quand elle était encore en vie, elle faisait croire qu'elle était folle à cause du projectile logé dans sa tête après l'attentat[6].

Références culturelles

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L'histoire d'Olderöck sert d'inspiration pour le court-métrage animé Bestia, dirigé par Hugo Covarrubias et sorti en 2021 ; l’œuvre est nommée au Oscars dans la catégorie du meilleur court métrage d'animation[9],[10],[11].

Articles connexes

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Références

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  1. a b et c (es) « Item 000494 - Ingrid Olderock », Museo de la Memoria y los Derechos Humanos (consulté le )
  2. (es) « "La mujer de los perros": La historia de impunidad y barbarie de Ingrid Olderock en la DINA », El Dínamo, (consulté le )
  3. (es) Donoso, Claudia, « A la vuelta de la esquina: Una entrevista con Ingrid Olderock », Ecfrasis, (consulté le )
  4. (es) Nancy Guzmán J, Ingrid Olderock: la mujer de los perros, Ceibo Ediciones, (ISBN 978-956-9071-89-8, lire en ligne)
  5. a b et c (es) Fajardo, Marco, « El horror de Ingrid Olderock, la más siniestra de la DINA », El Mostrador, (consulté le )
  6. a et b (es) « Entrenó perros para violar y mandó a torturar a su hermana: quién era Íngrid Olderöck », Clarín, (consulté le )
  7. Le Vif, « Ingrid Olderöck, alias Bestia: la glaçante histoire d'une Chilienne qui torturait ses opposants avec des chiens », sur Site-LeVif-FR, (consulté le )
  8. a et b (es) « Alejandra Holzapfel: Yo sobreviví a Venda Sexy », sur The Clinic - Reportajes, columnas, entrevistas y humor, (consulté le )
  9. « Cortometraje chileno “Bestia” es preseleccionado en los premios Oscar 2022 », CNN Chile, (consulté le )
  10. « "Bestia", film chilien sur une tortionnaire de la dictature de Pinochet, en lice pour l'Oscar du court métrage », sur Franceinfo, (consulté le )
  11. (en) Bill Desowitz et Bill Desowitz, « ‘Bestia’: How the Oscar-Nominated, Stop-Motion Short Explored Chilean Torture », sur IndieWire, (consulté le )

Bibliographie

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