Şehzade Ömer Faruk
Şehzade Ömer Faruk (en arabe : شہزادہ عمر فاروق), né le à Istanbul et mort le au Caire est un prince ottoman, le fils du dernier calife du monde musulman Abdülmecid II et de son épouse Şehsuvar Hanım. Il était le gendre impérial du sultan Mehmed VI.
Dynastie | Dynastie ottomane |
---|---|
Naissance |
Istanbul, Empire ottoman |
Décès |
(à 71 ans) Le Caire, Égypte |
Père | Abdülmecid II |
Mère | Şehsuvar Hanım |
Conjoint |
Sabiha Sultan Mihrişah Sultan |
Enfants |
Neslişah Sultan Hanzade Sultan Necla Sultan |
Religion | Islam |
Biographie
modifierŞehzade Ömer Faruk est né le au Palais Ortaköy[Lequel ?][1]. Il était le fils du dernier calife du monde musulman Abdülmecid II et de sa femme Şehsuvar Hanım. Il était le demi-frère aîné de Dürrüşehvar Sultan. Il était le petit-fils d’Abdülaziz et Hayranidil Kadın[2].
Pour ses premières études, il est envoyé au Lycée de Galatasaray. Son père, Abdülmacid, a étudié le Français et a eu le lien avec l’école par le biais d’un proche Tevfik Efendi. La demande d’Ömer Faruk a été préparée par Salih Keramet Bey, le fils poète ottoman Nigar Hanım, qui avait donné des leçons privées au prince.[3]
Ömer Faruk a fréquenté le Lycée de Galatasaray pendant quelques années, jusqu’à ce qu’il soit décidé qu’il devrait avoir une formation professionnelle plus sérieuse et à l’âge de onze ans, il a été envoyé en Europe. Il devait avoir une éducation militaire et comme c’était la pratique courante avec les princes à l’époque, il fréquenta l’école créée par l’impératrice Marie-Thérèse à Vienne en 1751, l’Académie militaire de Theresianum.[4] Ömer Faruk parlait anglais, allemand et français avec un accent allemand. Son allemand était aussi adéquat que son turc.[5]
Après une visite au Hırka-ı Saadet, la Chambre du Bienheureux Manteau dans le Palais de Topkapı, où de longues prières ont été dites, il a fait son chemin à Vienne. Salih Keramet Bey l’accompagna et l’installa à l’académie. Il y passa plusieurs années, suivant une formation militaire qui comprenait également des cours parascolaires en tissage de paniers, menuiserie, maçonnerie, travaux de construction, métallurgie et autres compétences manuelles. Mais pour une formation plus rigoureuse et disciplinée, Ömer Faruk est transféré de Vienne à l’Académie militaire de Potsdam en royaume de Prusse. L’idée de transfert était d’Ismail Enver Pacha, l’homme le plus puissant de l’Empire ottoman.[4]
Enver Pacha voulait que les jeunes princes reçoivent une éducation militaire et à cette fin il a attribué le Palais d’Ihlamur comme le Şehzadegan Mektebi (l’École des Princes). Il est devenu obligatoire pour tous les şehzades de moins de quinze ans de fréquenter cette école. Ici, en plus de leur formation militaire, on leur enseigna la littérature, l’histoire, la religion, les mathématiques et la géométrie. Le petit-fils de Şehzade Ömer Faruk et le petit-fils d'Abdülmacid Ier Şehzade Mehmed Şerefeddin, qui était le frère de Naciye Sultan, cette dernière est l’épouse d’Enver Pacha, les deux princes ont été transférés en Allemagne pour une formation militaire forte. Le ministère de la guerre a publié un décret pour l’éducation des deux princes.
Ömer Faruk est diplômé de l’Académie militaire prussienne de Potsdam en tant qu’officier professionnel prussien. Son comportement reflétait sa stricte éducation allemande et jusqu’à sa mort, il est resté un soldat sévère, mais seulement en apparence, comme au fond il était un romantique dans l’âme et il n’a jamais abandonné ses habitudes turques.[6]
Participation à la Première Guerre mondiale
modifierPendant la Première Guerre mondiale, Ömer Faruk a combattu pour les Allemands. Le prince a été envoyé en Galice et de là à Verdun, où il a été affecté au champ de bataille et où les batailles avec les Français ont été tout à fait sanglantes. Il se battit comme un soldat professionnel et le kaiser Guillaume II lui accorda d’abord la médaille de l’Aigle Rouge, puis la Croix de fer du premier degré. Le Kaiser a envoyé un étui à cigarettes en or, ainsi qu’une photo signée de lui-même avec la médaille.[7]
Lorsque les Allemands perdirent la bataille de Verdun, Ömer Faruk retourna à Potsdam, où il fut nommé au 1er régiment de gardes à pied de l’empereur allemand. Les deux exigences pour l’inscription dans ce régiment étaient que l’on doit appartenir à l’une des familles les plus aristocratiques en Allemagne et être plus grand que 1,9 mètre. Chaque prince prussien était enregistré comme officier dans ce régiment dès l’âge de dix ans, mais ceux de petite taille ne participeraient pas aux défilés. Le şehzade a été accepté dans le régiment bien qu’il ne mesure que 1,85 mètre. Il était le plus court parmi ses collègues, mais il a pris part à tous les défilés devant le kaiser.[8] En plus d’être un soldat prospère et l’un des membres de la dynastie ottomane, Ömer Faruk, l’un des sportifs les plus importants de son époque, a présidé le club de Fenerbahçe SK pour un total de 5 ans entre 1919-1924[9].
Vie privée
modifierŞehzade Ömer Faruk et Sabiha Sultan, la fille de Mehmed VI et Nazikeda Kadın, le dernier sultan de l’Empire ottoman, étaient amoureux l’un de l’autre. Quand Abdulmejid demanda la main de Sabiha dans le mariage de son fils, Mehmed refusa catégoriquement car il n’y avait pas de mariage entre cousins.[10] Sa mère Şehsuvar, a fait appel à Nazkieda Kadın et a réussi à la convaincre.[11]
Le mariage a eu lieu le ,[12] dans le pavillon des reliques sacrées, palais de Topkapı. Le mariage a été exécuté par Şeyhülislam Hayrizade Ibrahim Efendi. Le témoin de Sabiha Sultan était Başkatip Ali Fuad Bey et le témoin d’Ömer Faruk était Ömer Yaver Pacha.[13] La réception de mariage a eu lieu quatre mois plus tard, le au palais de Yıldız.[14][15][16]
En , dix jours après leur mariage, Faruk et Sabiha déménagent dans le manoir de Rumelihisarı. En octobre de la même année, Mehmed VI acheta deux maisons pour ses filles[17] à Nişantaşı. Les demeures étaient connues sous le nom de Palais des Jumeaux[18]. Il donna une maison à Ulviye Sultan et l’autre à Sabiha. Faruk et Sabiha ont décidé de vivre à Nişantaşı pendant l’hiver et Rumelihisarı en été.[17]
La fille aînée du couple, Neslişah Sultan, est née le au Palais de Nişantaşı.[19] Elle a été suivie deux ans plus tard par Hanzade Sultan, né le dans le Palais de Dolmabahçe.[20]
Lors de l’exil de la famille impériale en , Ömer Faruk, sa femme et ses filles et ses parents s’installèrent d’abord en Suisse, puis en France[21] plus tard, ils s’installent à Nice, où sa plus jeune fille Necla Hibetullah Sultan est née le .
En 1940, il assiste au mariage de sa fille, Neslişah Sultan et du prince Mohamed Abdel Moneim, fils du dernier khedive égyptien Abbas Hilmi II.[22][23] Ses deux autres filles, Hanzade Sultan et Necla Sultan ont également épousé des princes égyptiens, Mehmed Ali Ibrahim en 1940 et Amr Ibrahim en 1943 respectivement.
Ömer Faruk a développé un intérêt accru pour sa cousine Mihrişah Sultan, la fille du prince héritier Şehzade Yusuf Izzeddin. C’était aussi une connaissance publique que les choses ne allaient pas bien entre Faruk et Sabiha.[24]
En 1944, Mihrişah s’est même rangé du côté de Faruk lorsque le conseil a choisi le prince Ahmed Nihad comme chef de famille. Alors que Sabiha a soutenu la décision du conseil et approuvé le choix du chef.[25] Ses filles se sont également rangées du côté d’elle. Faruk accusa Sabiha d’avoir retourner leurs filles contre lui. Mais il était déjà amoureux de Mihrişah et la question du conseil n’était qu’une excuse.[26]
Faruk divorce de Sabiha le , après vingt-huit ans de mariage et seulement quatre mois plus tard épouse Mihrişah lors d’une cérémonie religieuse le . Dans l’accord prénuptial, elle a demandé que le droit de divorcer de son mari soit inclus dans le contrat.[27]
Cependant, leur mariage n’a pas duré et quelques années plus tard, Mihrişah a divorcé de Faruk en utilisant son droit de divorcer de son mari. Plus tard, Faruk disait à ses amis : « J’ai divorcé de la plus belle femme du monde pour épouser la plus laide. Le destin[2] !
Décès
modifierŞehzade Ömer Faruk est mort le au Caire, son corps a été ramené à Istanbul et a été enterré dans le mausolée du sultan Mahmoud II[2].
Honneurs et distinctions
modifier- Ordres et décorations allemandes
- Chevalier de l'Ordre de l’Aigle noir de Prusse
- Croix de fer de 1re classe
Notes et références
modifier- Bardakçı 2017, p. xvi.
- Jamil Adra, Genealogy of the Imperial Ottoman Family 2005, , 37 p. (lire en ligne)
- Bardakçı 2017, p. 21.
- Bardakçı 2017, p. 22.
- Bardakçı 2017, p. 95.
- Bardakçı 2017, p. 23.
- Bardakçı 2017, p. 24.
- Bardakçı 2017, p. 24-25.
- « ÖMER FARUK OSMANOĞLU », sur www.biyografi.info
- Bardakçı 2017, p. 27.
- Bardakçı 2017, p. 28.
- Bardakçı 2017, p. 29.
- Açba 2004, p. 101.
- Sakaoğlu 2008, p. 710-11.
- Bardakçı 2017, p. 30.
- Açba 2004, p. 102.
- Bardakçı 2017, p. 31.
- Açba 2004, p. 105.
- Bardakçı 2017, p. 31-2.
- Bardakçı 2017, p. 47.
- Bardakçı 2017, p. 70.
- Bardakçı 2017, p. 171.
- Açba 2004, p. 105 n. 16.
- Bardakçı 2017, p. 205.
- Bardakçı 2017, p. 207.
- Bardakçı 2017, p. 208.
- Bardakçı 2017, p. 209.
Sources
modifier- Necdet Sakaoğlu, Bu mülkün kadın sultanları : Vâlide sultanlar, hâtunlar, hasekiler, kadınefendiler, sultanefendiler, Oğlak Yayıncılık, , 574 p. (ISBN 978-975-329-623-6)
- Murat Bardakçı, Neslishah : The Last Ottoman Princess, Oxford University Press, , 416 p. (ISBN 978-977-416-837-6, lire en ligne)
- Leyla Açba, Bir Çerkes prensesinin harem hatıraları, L & M, , 206 p. (ISBN 978-975-6491-31-7)