(54509) YORP

astéroïde

(54509) YORP, provisoirement désigné 2000 PH5, est un astéroïde Apollon découvert par le projet LINEAR le . L'analyse de la rotation de l'objet a permis pour la première fois de mettre en évidence l'effet YORP.

(54509) YORP
Description de cette image, également commentée ci-après
Image radar et modélisation 3D
Caractéristiques orbitales
Époque (JJ 2454600.5)[1]
Établi sur 549 observ. couvrant 1826 jours (U = 0)
Demi-grand axe (a) 150,405 × 106 km[1]
(1,005 38 ua)
Périhélie (q) 115,804 × 106 km[1]
(0,774 11 ua)
Aphélie (Q) 185,007 × 106 km[1]
(1,236 67 ua)
Excentricité (e) 0,230 04[1]
Période de révolution (Prév) 368,213 j[1]
(1,01 a)
Inclinaison (i) 1,600 64°[1]
Longitude du nœud ascendant (Ω) 278,391°[1]
Argument du périhélie (ω) 278,609°[1]
Anomalie moyenne (M0) 358,462°[1]
Catégorie astéroïde Apollon
Caractéristiques physiques
Dimensions 114 m[2]
Période de rotation (Prot) 0,008 45 j[3]
(12 min 10 s 2)
Magnitude absolue (H) 22,562[1]

Découverte
Date 3 août 2000
Découvert par LINEAR
Nommé d'après Effet YORP (I. O. Yarkovsky, J. A. O'Keefe, V. V. Radzievski (ru) et S. J. Paddack)
Désignation 2000 PH5

Passages à proximité de la Terre

modifier

(54509) YORP est un objet géocroiseur ayant une période orbitale très proche d'une année. Il décrit relativement à la Terre une orbite en fer à cheval. Il s'approche donc de part et d'autre de la Terre environ tous les ans. Il a effectué huit passages proches de 1999 à 2006, à chaque fois vers fin juillet. En 2002, il s'est approché au plus près à 4,5 distances Terre-Lune en 2002 (approximativement 1,7 million de kilomètres). Il ne présente pas de risque de collision pour les 2000 prochaines années[4].

Ses caractéristiques orbitales font penser qu'il fut à l'origine un objet éjecté du système Terre-Lune[5].

Effet YORP

modifier

En 2002, D. Vokrouhlický suggéra qu'avec une mesure de rotation précise à 10-5, il serait possible de mettre en évidence l'effet YORP sur cet astéroïde. Les données d'observations de cette année étaient légèrement différentes de celles de 2001 et confortèrent cette hypothèse.

En 2007, à l'issue de 4 années d'observations menées par Stephen Lowry et Alan Fitzsimmons et impliquant des télescopes optiques du monde entier, on estima que l'accélération de la période de rotation était d'environ 1 ms/an[2].

Une campagne d'observations radar fut programmée pour 2003 au radiotélescope d'Arecibo mais ne put avoir lieu à cause d'une panne[5], elle dut être reportée à 2004 et permit alors d'avoir un modèle en 3D de l'astéroïde. Ce modèle permit de confirmer par simulation informatique que cette accélération était conforme à l'effet théoriquement prévu[6] et que les forces de marée subies lors du passage à proximité de la Terre ne pouvaient pas en être la cause[7].

D'autres simulations informatiques prédirent que l'astéroïde conservera une orbite héliocentrique stable pendant encore 35 millions d'années au terme desquelles sa période de rotation sera descendue à 20 s[2], il aura entretemps changé de morphologie ou été disloqué en un système binaire.

L'effet Yarkovsky, dont dérive l'effet YORP et qui affecte l'orbite des astéroïdes, avait déjà été mis en évidence avec (6489) Golevka[8].

Références

modifier
  1. a b c d e f g h i j et k (en) « 54509 YORP (2000 PH5) », JPL Small-Body Database Browser (consulté le )
  2. a b et c (en) « The YORP Effect Detected on Near-Earth Asteroid 2000 PH5 », Isaac Newton Group of Telescopes, (consulté le )
  3. (en) P.A. Taylor, J.L. Margot et al., The Increasing Spin Rate of Asteroid (54509) 2000 PH5 : A Result of the YORP Effect, 38th Lunar and Planetary Science Conference, Lunar and Planetary Institute, (lire en ligne), p. 2229
    contribution no 1338
  4. (en) Don Yeomans, « Asteroid 2000 PH5: Earth's Annual Visitor », JPL, (consulté le )
  5. a et b (en) « 2000 PH5 », Université Cornell, (consulté le )
  6. (en) « Solar Power at Play - Observing the Spin-Up of an Asteroid », ESO, (consulté le )
  7. (en) « Asteroids spin at YORP speed, thanks to the effects of sunlight, Cornell and Belfast astronomers discover », Université Cornell, (consulté le )
  8. (en) « NASA Scientists Use Radar to Detect Asteroid Force », JPL, (consulté le )

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier