104e régiment d'infanterie (France)

ancien régiment de l'Armée de terre française
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Le 104e régiment d'infanterie (104e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française créé sous la Révolution à partir d'une grande partie de la garde nationale soldée de Paris qui avait été elle-même presque entièrement composée d'hommes venant du régiment licencié des Gardes françaises.
De cette dislocation sont également créés les 102e et 103e régiments d'infanterie[1].

104erégiment d’infanterie
Image illustrative de l’article 104e régiment d'infanterie (France)
Insigne régimentaire du 104e Régiment d'Infanterie (1940)

Création 1791
Dissolution 1940
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'Infanterie
Rôle Infanterie
Inscriptions
sur l’emblème
Jemmapes 1792
Rivière de Gênes 1800
Passage du Splügen 1800
Mayence 1814
L'Ourcq 1914
Reims 1918
Arnes 1918
Guerres Guerres de la Révolution
Guerres napoléoniennes
Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Fourragères aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918.
Décorations Croix de guerre 1914-1918
deux palmes

Création et différentes dénominations

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Chefs de corps

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  • 1791 - 1792 : colonel de la Colombe[2]
  • 1792 : colonel Servan[2]
  • septembre 1792 : colonel Jean François de La Poype[3]
  • 1793 : colonel Dubouzet[2]
  • 1793 -1794 : colonel de Hahn[2]
  • 1794 - 1796 : chef de brigade Pasquier[2]
  • 1799 - 1801 : chef de brigade Eirisch[2]
  • 1801 - 1803 : chef de brigade Razout[2]
  • 1814 - 1815 : colonel Ledoux[2]
  • 1815 : colonel Delenne[2]
  • 1815 : colonel Jean Gheneser[2]
  • 1871 : colonel Joseph Vincendon[2]
  • 1871 : colonel Vichery[2]
  • 1879 : colonel Leclère[2]
  • 1886 : colonel Besnard[2]
  • 1891 : colonel de Battisti[2]
  • 1892 : colonel Millet[2]
  • 1896 : colonel Scheer[2]
  • 1904 : colonel Augustin Gérard[réf. nécessaire]
  • 1907 : Colonel Arthur Joseph Poline
  •  : colonel Drouot
  • -  : Colonel Martin.
  • 1920-... : Lieutenant-Colonel Beringer.
  • 1939-1940 : Lieutenant-Colonel Psalmon.

Historique des garnisons, combats et batailles du 104e RI

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104e régiment d'infanterie de ligne (1791-1793)

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Guerres de la Révolution et de l'Empire

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Le régiment est créé à partir de la garde nationale soldée de Paris qui avait été elle-même presque entièrement composée d'hommes venant du régiment des Gardes françaises, licencié. De cette dislocation sont également créés les 102e et 103e régiments d'infanterie[1].

En 1792, le régiment est engagé dans les campagnes de Belgique et de Hollande. Il participe à la bataille de Jemappes durant laquelle le colonel Dubouzet est mortellement blessé par deux coup de sabre.

En 1793 rattaché à l'Armée de Belgique, il se trouve à la bataille de Neerwinden.

En 1794 il est rattaché à l' Armée du Nord lors de la réorganisation des corps d'infanterie français en 1793-1794 où :

104e demi-brigade de première formation (1794-1796)

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Guerres de la Révolution et de l'Empire

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Lors de la réorganisation des corps d'infanterie la 104e demi-brigade de première formation est formée le 7 fructidor an II () à Toulon avec les :

De 1794 à 1796, la 104e demi-brigade affecté à l'armée d'Italie, participe à l'expédition de Corse et se trouve engagée, le 24 ventôse an III (), au combat naval d'Alassio[2],[4].

En juillet 1796, lors de la réorganisation des corps d'infanterie français, elle est incorporée dans la 85e demi-brigade de deuxième formation.

104e demi-brigade de deuxième formation (1799-1803)

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Guerres de la Révolution et de l'Empire

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la 104e demi-brigade de seconde formation est formée à Besançon le 13 pluviôse an VII () à partir

La 104e demi-brigade de deuxième formation fait la campagne de l'an VII aux armées du Danube et du Rhin et celles de l'an VIII et de l'an IX aux armées du Rhin, de Réserve et d'Italie[2].

En 1799, elle se trouve aux combats de Belveder et d'Aoste ainsi qu'à la bataille de Genola.

En 1800, affectée à l'armée de réserve des Grisons, la demi-brigade participe aux batailles du mont Settepani (en) et de San-Bartholomeo et au passage du col du Splügen.

La 104e demi-brigade prit une part brillante aux affaires qui eurent lieu sur les hauteurs en avant de Nice, les 6 et , où furent tués 1 400 grenadiers ennemis[réf. nécessaire]. Elle contribua, le 29 du même mois, à chasser l'ennemi de Nice et à le forcer d'évacuer le département des Alpes-Maritimes.

Lors de la réorganisation des corps d'infanterie de 1803, la 104e demi-brigade de deuxième formation est incorporée, en octobre 1803, au 11e régiment d'infanterie de ligne (octobre)[2].

104e régiment d'infanterie de ligne (1813-1815)

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Guerres de la Révolution et de l'Empire

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Par décret du , le 104e régiment d'infanterie de ligne est créé, à Mayence et formé à cinq bataillons à partir des :

Après la bataille de Leipzig alors que les troupes alliées repoussent l'armée française sur ses frontières. Le 104e régiment d'infanterie de ligne est créé, dans la forteresse de Mayence avec 4 bataillons de 3 régiments tenant garnison dans la place.

Le 104e participe à la défense de Mayence du au .

En 1815 il est en France au 5e corps de l'armée du Nord et participe à la défense de Strasbourg et à la bataille de La Souffel.

Le , comme l'ensemble de l'armée napoléonienne, il est licencié à la Seconde Restauration.

Le no 104 reste vacant jusqu'en 1870.

104e régiment d'infanterie de ligne (1871-1882)

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1871 à 1914

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Le 15 mars 1871, le 104e régiment d'infanterie de ligne est reformé au camp de Candale (près de Bordeaux) par le changement de nom du 136e régiment d'infanterie de ligne. Il est licencié par décret du 11 mai 1871.

Un décret du président de la République en date du 10 avril 1872 ayant prescrit que les régiments provisoires devenaient définitifs et prendraient la dénomination de régiment de ligne avec un numéro de série, le 4e régiment d'infanterie provisoire prend la dénomination de « 104e régiment d'infanterie de ligne »

Lorsque les corps d'armées territoriaux sont créés en septembre 1873, le régiment est rattaché à la 14e brigade d'infanterie de la 7e division d'infanterie du 4e corps d'armée. Il fournit également également des compagnies pour former le 130e régiment d'infanterie de ligne.

Le 104e rend les honneurs le lors de la passation des pouvoirs après l’élection d'Armand Fallières.

En 1874, le régiment est en garnison au Mont Valérien mais son dépôt est au Mans.

104e régiment d'infanterie

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Première Guerre mondiale

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Le 104e régiment d'infanterie, au cours de la guerre 1914-1918, compte :

  • 84 officiers morts au Champ d'Honneur et 3 disparus.
  • 2 252 hommes de troupe morts au Champ d'Honneur et 411 disparus.

On retrouve trace de la plupart de ces mouvements dans le Carnet de captivité (Ella Éditions, 2018) de Firmin Lecherbonnier, fait prisonnier en octobre 1914 à proximité de Roye[7].

  • de la Champagne à Verdun ( - ),
  • la Bataille de Verdun (1916) - les attaques à la grenade sous Thiaumont (),
  • la Bataille de Verdun (suite) - organisation du terrain conquis près du village de Douaumont et préparation de l'offensive du ( - )
  • le secteur de Lorraine ( - ),
  • la Bataille de Verdun (1917) - Préparation de l'offensive du  : Louvemont et Vacherauville ( - ),
  • sur les hauts de Meuse ( - )
  • les Marquises (Marne) ( - ),
  • le mont Kemmel (Flandres) ( - ),
  • la montagne de Reims ( - ),
  • Wez (Marne) ( - ),
  • l'Arnes - autour de Mourmelon-le-Grand - (7 au ).

Entre-deux-guerres

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Léa Caristie-Martel et les drapeaux des 103e et 104e RI le à la caserne Penthièvre dans le 8e arrondissement de Paris.

Le régiment est dissous le [8].

Seconde Guerre mondiale

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Formé le sous le nom de 104e régiment d'infanterie, il est commandé par le lieutenant-colonel Psalmon. Régiment de réserve de série A type Nord-Est, il est mis sur pied par le centre mobilisateur d'infanterie 43.

Le régiment fait partie de la 41e division d'infanterie qui renforce le sous-secteur de Marville (secteur fortifié de Montmédy) à la veille de l'offensive allemande.

Drapeau

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Défilé du drapeau du 104e RI sur le pont Alexandre III le .

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[9] :

Fourragère aux couleurs de la Croix de guerre 1914-1918
Fourragère aux couleurs de la Croix de guerre 1914-1918

Décorations

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Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 avec deux citations à l'ordre de l'armée.

Il a le droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918.

Fait d'armes faisant particulièrement honneur au régiment

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  • Première Guerre mondiale : On relève dans l'historique du 104e régiment d'infanterie de 112 pages, paru en 1920, quelques citations individuelles de faits d'armes "à l'ordre du 104e régiment d'infanterie" qui font particulièrement honneur au régiment, à savoir pour exemples : - Wibratte, chef de bataillon au 104e RI "Officier supérieur remarquable à tous égards. S'est distingué dans les combats autour de Roye et à Champien, où il a été blessé. Revenu au front, a donné à son bataillon une impulsion qui en a fait une unité de guerre de premier ordre. A été tué le en conduisant personnellement l'attaque de son bataillon." ; celle de Charles-Émile Bertin, capitaine au 104e RI, etc.

Insigne

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Personnages célèbres ayant servi au 104e RI

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Sources et bibliographie

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Notes et références

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  1. a et b Histoire de l'armée française, Pierre Montagnon, Éditions Pygmalion 1997
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s et t Historiques des corps de troupe de l'armée française (1569-1900), Berger-Levrault, (lire en ligne), « 104e régiment d'infanterie », p. 264-265
  3. « 104e régiment d'infanterie (France) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition], vol. 23, p. 247.
  4. Le 14 mars 1795 – Le combat naval d’Alassio
  5. « Parcours et historique des Régiments d'Infanterie durant 14 18 », sur www.chtimiste.com (consulté le )
  6. Les secrets de la grande guerre, Rémy Porte, La librairie Vuibert, 2012, page 79.
  7. « Saint-Roch-sur-Égrenne. Le carnet de captivité de Firmin Lecherbonnier » Accès payant, Ouest-France, (consulté le ).
  8. Auguste Édouard Hirschauer, « Annexe 2 : Notice Historique », dans Rapport fait au nom de la Commission de l'armée, chargée d'examiner le projet de loi adopté par la chambre des députés, relatif à la constitution des cadres et effectifs de l'armée, Impressions du Sénat (no 263), (lire en ligne), p. 200-201
  9. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  10. Guerres napoléoniennes - Campagne d'Italie - Passage du Splügen (1800)

Voir aussi

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Liens externes

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Articles connexes

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