1918 en Lorraine
événements chronologiques en Lorraine
Cette page est une liste d'événements qui se sont produits durant l'année 1918 en Lorraine.
Chronologies
1915 1916 1917 1918 1919 1920 1921 Décennies : 1880 1890 1900 1910 1920 1930 1940 Siècles : XVIIIe XIXe XXe XXIe XXIIe Millénaires : -Ier Ier IIe IIIe |
Éléments de contexte
modifier- 380 000 Alsaciens et Lorrains ont servi dans l’armée allemande pendant le premier conflit mondial[1].
- La ville de Nancy a reçu 1200 projectiles durant le conflit[2].
- La révolution de 1918 en Alsace-Lorraine désigne un mouvement insurrectionnel d’inspiration communiste marqué par la formation de conseils d'ouvriers et de soldats dans plusieurs villes d’Alsace-Lorraine à partir du [3],[4]. Ces troubles résultent de la révolution allemande et de la fin de la Première Guerre mondiale.
Événements
modifier- Fondation à Épinal du Stade Saint-Michel, club de football du nom du quartier éponyme.
- Fondation de la Société Sportive de Merlebach.
- Badonviller est détruite à 72 %, elle acquerra le titre de « Cité martyre ».
- 26 au 27 février : l'imprimerie de l'Est Républicain est bombardée mais le journal parait quand même sur une seule page[5].
- Septembre : réduction du saillant de Saint-Mihiel occupé depuis 1914 malgré les combats furieux livrés aux Éparges, à la forêt d'Apremont, à Seicheprey et au Bois le Prêtre.
- 12 septembre : Thiaucourt est la première ville française reconquise par les Américains de la 2e division d'infanterie des États-Unis.
- 15 septembre : le caporal américain Lee Duncan découvre une femelle berger allemand (Betty) et ses cinq chiots de quelques jours, seuls survivants d'un chenil d'un camp de l'armée impériale allemande bombardé à Flirey[8]. Il adopte deux chiens qu'il nomme Nénette et Rintintin en référence à deux poupées fétiches que les enfants lorrains offrent aux soldats pour leur porter chance[9]. Quelques mois après, seuls les chiots de Lee Duncan survivent[10].
- 18 septembre : les troupes américaines du général Pershing enlèvent Saint-Mihiel[11]
- 26 septembre : Foch lance une vaste offensive convergente en Lorraine en direction de Mézières et en Belgique vers Bruges, qui libère Monfaucon, Varennes, Vouziers, Étain, Damvillers.
- 31 octobre : deux bombes incendiaires atteignent la Bibliothèque Universitaire à Nancy. 56000 livres sont détruits[12].
- 10 novembre : manifestations ; des conseils révolutionnaires se forment dans plusieurs villes d'Alsace, ainsi qu'à Metz (Novembre 1918 en Alsace-Lorraine)[13],[6].
- 11 novembre : l'Allemagne abandonnée par ses alliés (Bulgares, Turcs et Autrichiens) signe l'Armistice. Le Landtag d'Alsace-Lorraine s'érige en conseil national, non reconnu par le gouvernement français[14].
- 15 novembre, Alsace-Lorraine : nomination de trois commissaires de la république[14], à Metz, Strasbourg et Colmar[6].
- 19 novembre : entrée des troupes françaises à Metz[15]. Dans l'après-midi, le 156e RI défile dans Metz pavoisée, à la suite du 146e RI (régiment frère). Les régiments sont précédés par le maréchal Pétain, les généraux Fayolle, Bruat, Féraud et Pougin (chef de la 39e division d'infanterie), escortés par des cavaliers du 5e régiment de hussards et des Chasseurs d'Afrique. Ils défilent alors de Montigny à l'Esplanade devant la statue du maréchal Ney, sous l'acclamation de la foule.
- 20 novembre : les entreprises industrielles et minières allemandes des anciens territoires lorrains annexés sont confisquées par l'état qui les revend à des français[6].
- 21 novembre : les derniers allemands quittent l'Alsace et la Moselle[16].
- 7 décembre : proclaration par les députés d'Alsace-Lorraine de leur rattachement à la France "indiscutable et définitif"[17].
- 8 décembre : le maréchal Pétain reçoit à Metz, des mains de Poincaré et Clemenceau le bâton de maréchal[16],[17]. « … Metz a été, il y a quarante-huit ans, arrachée par la force à ses affections naturelles et à ses habitudes historiques, déviée de ses origines, déracinée de son passé, pour être jetée, frémissante et indignée, sous cette domination qui réveillait en elle des antipathies séculaires[18]… »
- de décembre à septembre 1919, Walt Disney sert en tant qu'ambulancier à Neufchateau dans les Vosges[19].
Inscriptions ou classement aux titre des monuments historiques
modifierNaissances
modifier- 12 février à Thionville : Ernest Lambert, mort fusillé le , à Portes-lès-Valence, Drôme, des fondateurs de l'Armée juive, responsable du groupe de Lyon.
- 21 février à Vecoux : Michel Vincent, mort le à Gonesse (Val-d'Oise), homme politique français.
- 15 avril à Hagondange : Eduard Isken (mort le à Wolfsbourg), as de la Luftwaffe. Eduard Isken est crédité de 56 victoires aériennes, et de 18 tirs réussis au sol, dont 15 avions, 2 blindés et un train de marchandises. En 5 ans, il a effectué 960 missions de combat. Pour ses mérites, il a reçu la croix de chevalier de la croix de fer, le .
- 30 juin au Val-d'Ajol : Aimé Duval (mieux connu sous le nom de Père Duval), mort le à Metz (Moselle), est un prêtre jésuite français, chanteur-compositeur et guitariste, qui eut beaucoup de succès dans les années 1950 et 1960.
- 9 juillet à Metz : Walter Bordellé[21] (mort le ), officier de la Luftwaffe de la Seconde Guerre mondiale. Il a obtenu la très convoitée croix de chevalier de la croix de fer en 1944[22].
Décès
modifier- 22 janvier en Moselle : Jean Michel Dellès (1840-1918), prêtre catholique et député au Reichstag de 1889 à 1893.
- 18 mars à Souilly : Corentin Jean Carré, né le au Faouët[23] , considéré comme le plus jeune poilu de France.
- 19 mai à Maron (Meurthe-et-Moselle) : Raoul Gervais Lufbery, né le à Chamalières (Puy-de-Dôme, qui fut au sein de l'escadrille La Fayette un des as de la Première Guerre mondiale, comptant 17 victoires homologuées et une quinzaine d'autres probables.
- 28 juin : Édouard Jaunez (1834 - 1918), ingénieur de l'Ecole Centrale Paris, et entrepreneur, député protestataire lorrain. Il fut député au Reichstag de 1877 à 1890. Il épouse Berthe de Geiger en 1860, fille du baron Alexandre de Geiger, directeur des Faïenceries de Sarreguemines avec lequel il va contribuer à l'essor et au rayonnement de cette industrie[24],[25].
- 5 juillet à Fains-Véel : Jeanne Weber, née Moulinet le à Kérity, aujourd'hui quartier de Paimpol (Côtes-d'Armor), tueuse en série française. Surnommée « l'Ogresse de la Goutte-d'Or », du nom du quartier de Paris où elle commet ses forfaits, elle a étranglé dix enfants, dont les siens. Plusieurs fois acquittée, elle est déclarée irresponsable sur le plan pénal en 1908 et internée. Elle meurt d'une crise de néphrite dans sa cellule dix ans plus tard.
- 9 juillet à Laxou : Paul Guth[26], pseudonyme d'Auguste Guillaume Guth, ébéniste français, né le à Oron.
- 12 septembre à Limey-Remenauville : David Endicott Putnam ( - ), As de l'aviation américain de la Grande Guerre.
- 16 septembre à Mars-la-Tour : Maurice Boyau, plus tard renommé Joannès[Note 1], né le à Mustapha (aujourd’hui Sidi M'Hamed), en Algérie, [Note 2], as de l'aviation de la Première Guerre mondiale crédité de trente-cinq victoires aériennes homologuées, la plupart sur des ballons d'observation allemands drachens.
- 9 novembre à Souilly (Meuse) : Charles Jean Louis Géronimi[33], né le à Villepreux, footballeur français évoluant au poste de milieu de terrain.
- 11 novembre :
- à 10h59 a moins d'une minute avant la fin des combats, à Chaumont-devant-Damvillers : Henry Nicholas Gunther, né le à Baltimore aux États-Unis, soldat américain qui a combattu durant la Première Guerre mondiale. Il est le dernier soldat américain mort pendant la guerre et est aussi considéré comme le dernier militaire tué durant ce conflit.
- à Saint-Dié (Vosges) : Edmond Gérard, homme politique français né le au Ban-de-Sapt (Vosges).
- 13 décembre à Metz : Marie-Charles-André Corvington, plus simplement appelé André Corvington, né le aux Cayes, médecin et escrimeur olympique franco-haïtien.
- 21 décembre à Toul : Hobart Amory Hare Baker dit Hobey Baker (né le à Bala Cynwyd en Pennsylvanie aux États-Unis) est un sportif américain du début du XXe siècle. Il est souvent considéré comme la première vedette de hockey sur glace américain mais est également un joueur célèbre de football américain.
Voir aussi
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- L'acte de naissance de Jean Paul Maurice Boyau, enregistré sous le no 300 le à la mairie de Mustapha (Algérie française), porte en mention marginale :
« Par décret du trente novembre mil neuf cent douze Mr Boyau Jean Paul Maurice inscrit ci-contre demeurant à Bordeaux 23 rue d'Audenge a été autorisé à substituer à son nom patronymique celui de Joannès et à s'appeler légalement à l'avenir "Joannès" au lieu de "Boyau". Alger, le vingt un décembre mil neuf cent douze[27]. »
Sur sa fiche matricule du recrutement militaire, le nom Boyau est rayé et remplacé par Joannès[28]. Enfin sur la base des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale du site Mémoire des Hommes, la recherche doit s'effectuer sur le patronyme Joannès pour trouver la fiche de Jean Paul Maurice Joannès (alias Boyau)[29]. - Sur la fiche matricule de Jean Paul Maurice Boyau du recrutement militaire[28] comme sur celle de Jean Paul Maurice Joannès (alias Boyau) du site Mémoire des Hommes[29], la disparition est située dans la région d'Harville (Meuse). En revanche, sa biographie sur le site Cieldegloire.com[30] et d'autres ouvrages[31],[32] mentionnent une disparition quelques semaines avant la fin des hostilités dans les environs de Mars-la-Tour (Meurthe-et-Moselle), à une douzaine de kilomètres à l'est d'Harville ([lire en ligne]).
Références
modifier- « Armées » BLE Archives », sur BLE Archives (consulté le ).
- « 14-18 : Nancy bombardée », sur galeries.limedia.fr (consulté le ).
- Livet et Rapp 1982, p. 415.
- Richez 2020, p. 58.
- « Les années de guerre »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur kiosque.limedia.fr (consulté le ).
- Laurent Martino, Histoire chronologique de la Lorraine : des premiers Celtes à nos jours, Nancy, Editions place Stanislas, , 221 p. (ISBN 9782355780387), p. 176.
- « PATTON, "le Lorrain" », sur thanksgis.com (consulté le ).
- (en) Susan Orlean, « The Dog Star : Rin Tin Tin and the making of Warner Bros. », sur The New Yorker, (consulté le ).
- « "Rintintin, un mythe franco-américain" (extrait documentaire) » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
- (en) Susan Orlean, Rin Tin Tin : The Life and the Legend, New York, NY, Simon & Schuster, , 324 p. (ISBN 978-1-4391-9013-5, lire en ligne), pp. 21, 27-30
- Léopold Bouchot - Leçons et récits sur l'histoire de la Lorraine - p. 158 - Nancy 1930 - Ed Berger Levrault
- « L\'Histoire de l\'Université de Nancy », sur histoire.univ.nancy.free.fr (consulté le ).
- Jean-Claude Richez, Une révolution oubliée : novembre 1918, la révolution des conseils ouvriers et de soldats en Alsace-Lorraine, Strasbourg, Syllepse, , 254 p. (ISBN 978-2-8495-0831-2).
- Alsace Lorraine, histoire d'un pays perdu de 1870 à nos jours - François Roth - Éditions Place Stanislas 2010 - (ISBN 978-2-35578-050-9) - Page 17
- Léopold Bouchot - Leçons et récits sur l'histoire de la Lorraine - p. 159 - Nancy 1930 - Ed Berger Levrault
- « 1889 - 2019 L'Est Républicain 130 ans d'actualités en Lorraine et Franche Comté - Collection les grands événements dans l'Est », L'Est Républicain, , p.47 (ISSN 2608-0591).
- Laurent Martino, Histoire chronologique de la Lorraine : des premiers Celtes à nos jours, Nancy, Editions place Stanislas, , 221 p. (ISBN 9782355780387), p. 177
- Extrait du discours prononcé à Metz le par Raymond Poincaré, Président de la République, lors de son voyage en Lorraine reconquise.
- Jérôme ESTRADA, « Vosges. Quand Walt Disney était ambulancier à Neufchâteau... », Vosges Matin, (lire en ligne , consulté le ).
- https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee//PA00106547
- Henry L.deZeng IV, Douglas G.Stanke: Luftwaffe Officer Career Summaries - Luftwaffe Officers 1935 - 1945, t.2, Section A- F, avril 2012 (p. 133) (en ligne)
- Sur un effectif total de 18,2 millions de soldats mobilisés par le Troisième Reich, 7 313 croix de chevalier seulement furent décernées pendant la Seconde Guerre mondiale.
- Registre de l'état civil de Le Faouët
- Philippe HAMMAN, Les transformations de la notabilité : l’industrie faïencière à Sarreguemines (de 1836 à nos jours), thèse, université Robert-Schuman, Institut d’études politiques,, Strasbourg, 2000.
- Emile DECKER, Christian THEVENIN, Diana GODARD,, Faïenceries de Sarreguemines. Images d’une manufacture au XIXe siècle, Sarreguemines, Les Amis des Musées et des Arts, 2007.
- Acte de décès de Paul Guth, archives municipales de Nancy, microfilm 2Mi1647.
- Acte de naissance de Jean Paul Maurice Boyau [lire en ligne]
- Fiche matricule de Jean Paul Maurice Boyau [lire en ligne]
- Fiche de Jean Paul Maurice Joannès alias Boyau [lire en ligne]
- Maurice Boyau sur le site Cieldegloire.com
- Nieuport aces of World War 1, p. 60
- Terror of the autumn skies : the true story of Frank Luke, America's rogue ace of World War I, p. 135
- « Fiche individuelle de Charles Jean Louis Géronimi, mort pour la France », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr, Ministère de la Défense, (consulté le ).