Voici enfin la première étape de vraie montagne, et quelle montagne ! Sept côtes, dont trois y compris l'arrivée sont de première catégorie, et deux sont de deuxième catégorie. De plus, depuis le dernier passage du Tour, le conseil départemental de la Haute-Saône a discrètement ajouté un kilomètre genre « strade bianche » à la fin de la montée à la Planche des Belles Filles, ce qui n'a pas plu à tous les habitants de l'endroit, au point que cette étape effraye un peu tous les coureurs et que le sprint intermédiaire, placé non loin du pied de la première montée, fait un peu figure de « mise en jambes » :
Cette échappée a eu jusqu'à 8 minutes d'avance sur le peloton, et en particulier, ces coureurs s'adjugent les 14 premières places (sur 15) du sprint intermédiaire. Tim Wellens, maillot à pois, en profite pour arrondir son score de 26 points supplémentaires en se plaçant en ordre utile à cinq des six premiers cols ; en fin d'étape, le jury lui attribuera aussi le prix de la combativité.
Thomas De Gendt passe le col des Croix avec quelques mètres d'avance et en profite pour accélérer dans la descente, mais il n'ira pas ainsi jusqu'au col suivant, car la montée au col des Chevrères désagrège l'échappée, la plupart de ses membres décrochent, et Ciccone, Teuns, Wellens et Meurisse arrivent au sommet avec 4 minutes d'avance.
À l'ancien sommet de la Planche des Belles Filles, là où le sol change de couleur, Dylan Teuns attaque et décroche tous les autres sauf Ciccone qui reste dans sa roue jusqu'à l'arrivée ; Meurisse s'accroche avec peine. En tête du peloton, les Movistar puis les Ineos accélèrent, mais Julian Alaphilippe attaque en force sur grand braquet ; ce n'est que sur la ligne qu'il est dépassé, à bout de souffle, par Geraint Thomas et Thibaut Pinot, ce qui lui fait perdre son maillot jaune au profit de Ciccone qui le dépasse d'à peine 6 secondes au général, c'est-à-dire moins que la somme des bonifications qu'il a obtenues à Chevrères et à l'arrivée.
Il n'y a plus vraiment de peloton à ce stade ; notons toutefois que puisque Ciccone est en catégorie « jeunes » il devient aussi titulaire du maillot blanc, et que puisque Wout van Aert est arrivé avec plus de 14 minutes de retard, c'est Egan Bernal, arrivé douzième à quelques secondes derrière Alaphilippe et sixième au général, qui le portera par procuration. Quant au dossard jaune du classement par équipes, il change aussi de main, car à l'issue de cette étape l'équipe Trek-Segafredo dont fait partie Ciccone détrône les Jumbo-Visma[1].
Chaque jour, un maillot jaune différent est remis au leader du classement général, avec des imprimés rendant hommage à des coureurs ou à des symboles qui ont marqué l'histoire l'épreuve, à l'occasion du centième anniversaire du maillot jaune[3].
Le maillot représente les coureurs en plaine, en ville ou encore à la montagne.