Abattoirs d'Anderlecht
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Les Abattoirs d’Anderlecht, ou de Cureghem à Bruxelles (en néerlandais : Het Slachthuis van Anderlecht), toujours en activité, constituent un exemple remarquable de l’architecture industrielle du XIXe siècle. Ils sont situés au numéro 24 de la rue Ropsy Chaudron sur la commune d'Anderlecht.
| Destination initiale |
Marché aux bestiaux, abattoir, découpe de viande, marché couvert |
|---|---|
| Destination actuelle |
Abattoir, découpe de viande, marché couvert, ferme urbaine |
| Style | |
| Architecte |
Émile Tirou, Henri Rieck |
| Construction | |
| Ouverture | |
| Commanditaire |
Abattoirs et Marchés Publics d’Anderlecht-Cureghem (d) |
| Propriétaire |
Abatan |
| Gestionnaire | |
| Patrimonialité |  Patrimoine classé (1988, Marché aux bestiaux couvert de Cureghem - en ce y compris les pavillons d'entrée et statues de taureaux) |
| État de conservation |
préservé (d) |
| Site web |
| Pays | |
|---|---|
| Commune |
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| Coordonnées |
|---|
  |
 |
Les abattoirs hébergent toutes les activités autour de la viande, de la mise à mort des animaux jusqu'à la vente de viande depuis leur création. Depuis les années 1980, le site diversifie ses activités commerciales en étant occupé par ses activités d'abattage, de découpe et de vente, mais aussi par des marchés généraliste et alimentaires, une ferme aquaponique et un site évènementiel.
Histoire
modifierLes premiers abattoirs de Bruxelles sont implantés à côté de la porte de Ninove[1], près de la porte d'Anderlecht, alors à l'extérieur de la ville[2]. Conçus dans un style néoclassique par les architectes Antoine Payen puis P. Schmit[2], ils sont inaugurés en 1842[1]. Cependant, le site des abattoirs cumule les inconvénients au fil du temps, en particulier en étant implanté dans un quartier en pleine urbanisation et éloigné des voies de chemin de fer, obligeant le bétail à circuler dans les rues pour rejoindre l'abattoir[1]. L'installation est également trop petite et souffre de problèmes financiers[1].
La décision est prise de remplacer ces abattoirs communaux par une nouvelle structure. Un projet d'abattoir intercommunal est tout d'abord envisagé puis abandonné, avant d'être remplacé par la création d'un complexe d'abattage financé par la ville de Bruxelles, sur la commune d'Anderlecht, dans le hameau de Cureghem[2]. La concession des nouveaux abattoirs se situe ainsi à Cureghem, sur une vingtaine d'hectares de terrains marécageux[3], mais proche de la nouvelle gare de l'Ouest[1]. Cet emplacement présente l’avantage d’être longé par le canal Bruxelles-Charleroi et de pouvoir être relié au chemin de fer[4].
Une concession de 50 ans est accordée à la société Charlet et Pierret le 31 décembre 1887[1]. Elle devient en 1888 la société anonyme des Abattoirs et Marchés publics d’Anderlecht-Cureghem[2],[3].
Le complexe des abattoirs, conçu par l’architecte Émile Tirou, est inauguré en 1890[5], alors même qu'il est encore inachevé[2]. Le site qui s'étend sur vingt hectares[1] comprend un lieu de vente de bétail, un lieu d'abattage, mais aussi une halle de marché couverte, tout en étant desservi par le chemin de fer[6]. Le marché au bestiaux, couvert, s'étend sur une surface d'un hectare[5]. L'avenue Clémenceau (alors rue d'Allemagne) est prolongée jusqu'à l'entrée principale des abattoirs, ainsi que la rue Heyvaert[2]. Trois nouveaux rues sont créées[1]. Les travaux de remblais sous l'étendue de la halle couverte donnent naissance à des caves, qui sont exploitées comme champignonnières dans les années 1950, puis comme site évènementiel[1].
Un arrêté royal de 1920 transfère l'exploitation du site à la Régie de l'Abattoir et Marchés de la commune[2]. En 1922, la gestion de l’abattoir est reprise par la commune d’Anderlecht[3]. La gestion des abattoirs passe sous contrôle allemand pendant la Seconde Guerre mondiale[1].
L'accès ferroviaire à l'abattoir est supprimé 1953, après que le pont au dessus du canal ait été endommagé pendant la guerre[1],[2]. Il est envisagé en 1955 de remplacer le site des abattoirs par des logements sociaux. Cependant, les profits générés par les abattoirs sont trop importants et le projet ne voit jamais le jour[3]. Les infrastructures vieillissent cependant, au point de perdre les licences d'exportation en 1970.
En 1987, certaines étapes de l'abattage sont migrés en intérieur[3]. Les abattoirs deviennent déficitaires et la commune cesse leur exploitation en 1988[3]. Déclarée en faillite par la commune d'Anderlecht[6], l'activité est récupérée par une société anonyme de 150 négociants et abatteurs[3]. Le site est alors modernisé : l'abattoir est reconstruit en 1987, et les licences d'exportation perdues en 1970 sont récupérées en 1987[7]. La grande halle est classée en 1988[3].
L'activité de marché aux bestiaux s'arrête en 2008, pour des questions financières et d'image[6].
La SA Abattoirs et Marchés d'Anderlecht-Cureghem devient en 2012 la Abattoir SA[7]. En 2015, l'ancien marché aux viandes ferme. Il est remplacé par Foodmet, une nouvelle halle couverte de 12000 m², qui contient 45 commerces, dont un marché aux viandes de 17 boucheries, des maraîchers et des épiciers[3],[6],[8],[9]. Une ferme travaillant en aquaponie s'installe sur les toits de FoodMet en 2018, avec un bail de 36 ans[10],[11].
Un projet de logements incluant des habitations sociales et des kots et des commerces est envisagé pour 2019[10]. Un projet nommé Manufakture Abattoir prévoit de remplacer en 2020 les lignes de mise à mort existantes par un site d'abattage plus compact, n'occupant plus que 5 % de la surface du complexe au lieu des 20 % jusqu'alors[6]. Le même bâtiment rassemblerait également des entreprises du secteur alimentaire dans une optique d'économie circulaire[6], des ateliers de transformation alimentaire et une piscine à ciel ouvert[12]. L'arrêt des lignes d'abattage est annoncée en 2023 par SA Abattoir, et prévue pour 2028 au plus tard[12].
Architecture
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Le complexe des abattoirs est conçu par l’architecte Émile Tirou[5] et s'inspire de la Grande halle de la Villette à Paris[1] ainsi que de l'abattoir de Liepzig pour les échaudoirs (lieu d'abattage)[6].
La grande halle métallique abrite le marché au bestiaux, et couvre une superficie d'un hectare. La charpente de la toiture est soutenue par une centaine de colonnes de fonte[5]. Ce bâtiment est classé le 8 août 1988[5], en même temps que les deux pavillons d'entrée du complexe[2].
L’entrée principale est ornée de deux taureaux de fonte bronzée, signés du sculpteur Isidore Bonheur (fonderie du Val d'Osne), copie de ceux des anciens abattoirs de Vaugirard, parc Georges-Brassens[13].
Activités
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Différents bâtiments complètent l’ensemble qui sera inauguré en 1890. La présence de l’abattoir dynamise le quartier en favorisant la création de nombreuses activités, tanneries et entreprises agro-alimentaires.
Le site est géré par la société anonyme Abattoir, qui loue ses installations[1],[14]. En 2014, l'abattoir occupe 20 % de la surface du site[6]. Les deux lignes d'abattage sont louées par deux sociétés, pour un total d'environ 230 000 porcs et bovins abattus par an[14]. L'abattage rituel y est majoritaire, en raison de la forte demande dans la région de Bruxelles[15]. D'autres activités sont présentes sur le site des Abattoirs : ateliers de découpe de viande, marché de plein air, une halle alimentaire et des activités de détente[14]. Un marché généraliste a lieu aux abattoirs en fin de semaine ; il rassemble 650 commerçants et plus de 100 000 visiteurs[1],[6].
La halle FoodMet, contient une quarantaine de commerce alimentaires (boucheries, poissonneries, épiceries, maraîchers).
Une ferme urbaine de 4 000 m², Ferme Abattoir, est installée sur les toits de Foodmet depuis 2018[11]. Elle produit légumes et poissons.
L’abattoir emploie 1 500 personnes (chiffre 2006). En plus de ses activités, la halle sert de marché couvert de produits alimentaires et de brocante. Les Caves de Cureghem, rénovées en 1992, accueillent différents événements (salons, expositions, séminaires…).
Culture
modifierDans Dikkenek (2006), film réalisé par Olivier Van Hoofstadt, Claudy Focan (François Damiens) occupe le rôle de « Directeur général and Sales Marketing Manager » des abattoirs d'Anderlecht.
Notes et références
modifier- Dirk De Caluwé (trad. MAKS – Media Actie Kuregem-Stad), CUREGHEMPARTIE 1 CONTEXTE HISTORIQUE (lire en ligne [PDF])
- « Abattoirs et marchés d’Anderlecht-Cureghem – Inventaire du patrimoine architectural », sur monument.heritage.brussels (consulté le )
- Jonas Legge, Jean-Christophe Guillaume, Raphael Batista, « Les abattoirs d'Anderlecht, chronique d’une mort annoncée », sur dossiers.lalibre.be (consulté le )
- « LES CANAUX BRUXELLOIS BRUXELLES, VILLE D'ART ET D'HISTOIRE - PDF Free Download », sur docplayer.fr (consulté le )
- « Abattoirs d’Anderlecht — Patrimoine - Erfgoed », sur patrimoine.brussels (consulté le )
- Cataline Sénéchal, « L'abattoir d'Anderlecht : les trois vies d'une exception urbaine », Uzance, vol. 4, , p. 52-62 (lire en ligne [PDF])
- « Marché des abattoirs d’Anderlecht », sur Vivre à Bruxelles, (consulté le )
- Jonas Legge, Jean-Christophe Guillaume, Raphael Batista, « Les abattoirs d'Anderlecht, chronique d’une mort annoncée », sur dossiers.lalibre.be (consulté le )
- « Le Foodmet, par ORG Architecture »
- « Les abattoirs d’Anderlecht veulent changer d’image », sur Le Soir, (consulté le )
- La rédaction, « On a visité la plus grande ferme urbaine aquaponique d'Europe à Anderlecht », sur Moustique, (consulté le )
- Gilles Joinau, « Les abattoirs d'Anderlecht devront cesser leurs activités en 2028 », sur BX1, (consulté le )
- « Les deux taureaux - Abattoirs d'Anderlecht / Art en espace public - Anderlecht – Inventaire du patrimoine mobilier », sur collections.heritage.brussels (consulté le )
- Jonas Legge, Jean-Christophe Guillaume, Raphael Batista, « Les abattoirs d'Anderlecht, chronique d’une mort annoncée », sur dossiers.lalibre.be (consulté le )
- Didier Zacharie, « L'abattage rituel reste autorisé à Bruxelles: l'argument culturel prime sur le bien-être animal », sur Moustique, (consulté le )
Liens internes
modifierLiens externes
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