Abbaye Notre-Dame de Licques

abbaye située dans le Pas-de-Calais, en France

Abbaye Notre-Dame de Licques
Présentation
Culte Catholique romain
Type Abbaye
Rattachement ordre des Prémontrés
Début de la construction 1131
Protection Logo monument historique Classé MH (1983, église)
Logo monument historique Inscrit MH (1983, bâtiments annexes)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Pas-de-Calais
Ville Licques
Coordonnées 50° 47′ 09″ nord, 1° 56′ 15″ est
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Abbaye Notre-Dame de Licques
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Abbaye Notre-Dame de Licques

La Collégiale de la Vierge Marie est fondée en 1131 à Licques par Robert dit le barbu de retour de la Première croisade[1] puis elle devient L'Abbaye Notre-Dame de Licques de l'ordre des Prémontrés en 1132[2],[3].

Historique modifier

Lambert d'Ardres évoque Robert dist el barbu en ces termes « Robertus quidam de Liskis cum Barbâ vol Barbatus nomi natus quod tune temporis qui prolixam barbam non haberet effe minatus diceretur et in derisum et despectum haberetur »[4].

Le Légendaire de la Morinie ou Vie des saints de l'ancien diocèse de Thérouanne évoque en ces termes la fondation de l'Abbaye[5] :

« L'esprit général de cette époque portait les riches de la terre à fonder des établissements religieux. Robert, seigneur de Licques avait institué dans sa baronnie de ce nom cinq prébendes canoniales s' était lui-même voué à l’état ecclésiastique dans cette collégiale où il avait donné l'exemple de grandes vertus. Bauduin, son fils, lui avait succédé en qualité de prévôt. Quatre de ses fils étaient entrés dans les ordres et servaient Dieu dans cette même collégiale lorsqu'il leur témoigna l'intention de faire un pèlerinage à Jérusalem. Les fils voulurent suivre le père dans cette lointaine et laborieuse pérégrination. Mais avant leur départ, ils résolurent d’abandonner leurs prébendes en faveur de la prévôté établie sur la colline de Watten. L’évêque de Thérouanne, Milon Ier †1159, qui fut consulté à cette occasion leur persuada qu'il valait mieux honorer à perpétuité la baronnie de Licques par un établissement plus important en y fondant une communauté régie par un abbé. Un synode fut réuni à cette occasion en 1132. Il y fut décidé que Bauduin et ses quatre fils s'étant voués au service de Dieu, il entrait dans les intérêts de l'Église de la Morinie qu'il se formât à Licques une institution particulière et qu'on choisît l'ordre de Prémontré. Bauduin s'occupa de la construction des édifices claustraux et Milon désigna pour premier abbé de cette maison Henri, religieux de l'abbaye de Saint Martin à Loudun. Le monastère de Notre-Dame de Licques situé dans le comté de Guînes et peu éloigné du détroit du Pas-de-Calais ne tarda pas à prospérer et contribua à l’extension de l’institut de Saint-Norbert dans les Iles Britanniques. Le bienheureux Milon établit en 1132 d’après les auteurs du Gallia Christiana et un an plus tôt d'après Dom Gosse 3 des chanoines réguliers de la congrégation d'Arrouaise dans l'abbaye de Saint-Wulmer de Boulogne. »

En 1170, Didier, évêque des Morins, (évêques de Thérouanne), confirme la fondation de l'abbaye[6].

En 1240 l'abbaye se trouve sous la protection de Robert Ier d'Artois, troisième fils de Louis VIII et de Blanche de Castille et le frère de Saint Louis[7].

En 1313, le Parlement de Paris juge que l'abbaye relève de la châtellenie de Tournehem[8]

Archéologie modifier

Protection modifier

L'église est classée aux monuments historiques[9] par arrêté du alors que les façades et toitures des bâtiments d'entrée ainsi que le sol correspondant aux bâtiments conventuels sont eux inscrits depuis ce même jour[10]. L'église actuelle de Licques est l'ancienne chapelle de l'Abbaye. Notre-Dame serait présente dans plusieurs toiles dont un triptyque composé de la Descente de la croix, la Vierge et Saint-Jean Notres dame ainsi que dans une toile de Bartolomé Esteban Murillo L'Assomption de Notre-Dame.

Domaine modifier

Arnould, seigneur de Serques se fit religieux au monastère de Licques et donna à cette abbaye la moitié du village de Serques laissant le reste à ses deux enfants qui acquiescèrent à ce partage ainsi qu'il paraît par les lettres authentiques passes en présence de six témoins de considération en l'an 1170 qui se trouvent dans les titres du monastère du Licques[11].

En 1178, les chanoines de Thérouanne passent un accord avec ceux de Licques, au sujet d'une terre située à Landringetun (Landrethun-les-Ardres) attribuée aux chanoines de Licques[12]. À la même époque, est également passé un accord entre les deux institutions qui s'échangent quelques dîmes[12].

En 1218, le chevalier Manassès de Guînes, fils du comte de Guînes Baudouin II de Guînes, déclare qu'il a donné à l'abbaye la forêt qu'il possédait[13].

Hydrologie modifier

Photothèque modifier

Personnalités liées modifier

  • Robert, abbé en 1177. Il est l'un de ceux qui officient lors des obsèques de Chrétienne d'Ardres, épouse du comte de Guînes Baudouin II de Guînes
  • Godescalc, doyen des chanoines en 1178[12].
  • François d'Avroult, (famille d'Averhoult), nommé administrateur avec rang et prérogatives d'abbé par Charles Quint avant d'occuper la même fonction dans d'autres abbayes[15].

Bibliographie modifier

  • Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904.

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. Bulletin trimestriel de la Société académique des antiquaires de la Morinie, vol. 2, (lire en ligne)
  2. L. Perrin, Miracle advenu en la Ville de Lyon en la personne d'un jeune enfant, lequel ayant esté mort vingt-quatre heures est ressuscité par l'intercession de la Sacrée Vièrge. Avec le vœu, prière et oraison faite par son Père et sa Mère., , 10 p. ([1])
  3. Lefevre, Histoire de la ville de Calais et du Calaisis:précis de l'histoire de Morins, lefebure, (lire en ligne)
  4. Denis-Charles Godefroy-Ménilglaise, Histoire des comtes de Guines, Lambert d'Ardres (lire en ligne), page 93
  5. Légendaire de la Morinie ou Vie des saints de l'ancien diocèse de Thérouanne, Thérouanne, Berger frères, , 400 p. ([2])
  6. Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome II Année 1170
  7. André du Chesne, Histoire généalogique des maisons de Guines, d'Ardres, de Gand, et de Coucy, et de quelques autres familles illustres, qui y ont esté alliées. Le tout justifié par chartres de diuerses eglises, tiltres, histoires anciennes, & autres bonnes preuues, , 455 p. (lire en ligne)
  8. Wauters, op. cit., Tome VIII, Année 1314.
  9. Notice no PA00108330, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  10. « Ancienne abbaye des Prémontrés », notice no PA00108330, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  11. Deneuville, Mémoires Volume 1, t. 1er, [[Société des antiquaires de la Morinie|Société des antiquaires de la Morinie]], (lire en ligne), page 120
  12. a b et c A. Wauters, op. cit., Tome VII, 1ère partie, Année 1178.
  13. A. Wauters, op. cit., Tome III, Année 1218
  14. André Du Chesne, Histoire généalogique des maisons de Guines, d'Ardres, de Gand et de Coucy, Paris, 1631, p. 100, lire en ligne.
  15. Emmanuel-Auguste Hellin, Histoire chronologique des évêques de Gand et du chapitre de Saint-Bavon de Gand, Gand, 1772, p. 18-19, lire en ligne.