Abbaye de Zaraka

édifice religieux grec
Abbaye de Zaraka
image de l'abbaye
Les ruines du monastère de Zaraka
Nom local Saracas, Saracez
Diocèse Diocèse de Patras
Diocèse de Corinthe
Numéro d'ordre (selon Janauschek) DLXXXVIII (588)[1]
Fondation 1225
Début construction 1225
Cistercien depuis 1225
Dissolution 1280
Abbaye-mère Hautecombe
ou Morimond
Lignée de Abbaye de Clairvaux
ou Morimond
Abbayes-filles Aucune
Congrégation Ordre cistercien
Coordonnées 37° 52′ 01″ N, 22° 27′ 29″ E[2]
Pays Drapeau de la Grèce Grèce
Région historique Achaïe
Périphérie Péloponnèse
District régional Corinthie
Dèmes Dème des Sicyoniens
Géolocalisation sur la carte : Grèce
(Voir situation sur carte : Grèce)
Abbaye de Zaraka

L’abbaye de Zaraka (en grec moderne : Αββαείο του Ζάρακα) est une ancienne abbaye cistercienne située en Grèce, dans la municipalité de Stymphale. Fondée au début du XIIIe siècle par des religieux de l’abbaye d'Hautecombe, elle est abandonnée au bout d'une cinquantaine d'années, principalement en raison du contexte politique et de la disparition de l'empire latin de Constantinople.

Localisation modifier

L'ancienne abbaye est située à peu de distance du lac Stymphale, connu pour être le lieu du mythologique sixième travail d'Hercule. La vallée est localement appelée « Καθολικόν ». Les rives du lac sont assez fluctuantes, mais l'abbaye en est située à environ un kilomètre au nord, au pied des premières pentes du mont Cyllène[3],[4].

Au Moyen Âge, le site de Zaraka est situé sur la route reliant Corinthe à l'Arcadie et à l'Élide, ce que rapporte notamment la version catalane de la Chronique de Morée[5].

Histoire modifier

Fondation modifier

L'abbaye de Zaraka est fondée par des moines venus de l’abbaye d'Hautecombe[6],[7],[8],[9], ou peut-être ceux de Morimond[10], entre 1210[11] et 1225[2].

Relation au territoire environnant modifier

La fondation de l'abbaye prend place dans un paysage qui n'est pas vierge, le monachisme orthodoxe ayant déjà petit à petit organisé le territoire au cours des siècles précédents[5]. Le choix de Zaraka est en outre fondé sur l'abondance de la ressource en eau, ainsi que sur la relative isolation du lieu, propre à l'établissement d'un site monastique. L'abondance de la ressource hydrique implique toutefois la création d'un aménagement hydraulique, ou la réutilisation d'éléments antiques subsistants ; les traces archéologiques de ces aménagements sont perceptibles au début du XXIe siècle[12].

Compte tenu de l'absence de paroisse dans ces villages reculés, l'implantation du monastère répond à certains besoins religieux des populations locales. Toutefois, un accord conclu en 1223 autorise ces populations à être également desservies par les prêtres orthodoxes, selon un ratio dépendant de la taille du village. La desserte religieuse s'inscrit dans un contexte de compétition visant à attirer la population locale ; les monastères orthodoxes, plus petits, sont plus répartis sur l'ensemble du territoire, mais les cisterciens bénéficient, durant leur bref séjour à Zaraka, de l'appui politique. Ainsi, les desservants orthodoxes ont besoin d'une autorisation pour être envoyés en mission ; un document cistercien de 1241 met en garde Zaraka contre les religieux qui battent la campagne sans cette autorisation[13].

Abandon modifier

Après le départ des cisterciens, le site reste utilisé durant plus d'un siècle[5].

Références modifier

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Puthod, , 491 p. (lire en ligne), p. 320.
  2. a et b « Zaraka »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur cistercensi.info, Ordre cistercien (consulté le ).
  3. Kathryn E. Salzer 1999, p. 297.
  4. Sheila Diana Campbell 2018, Kostis Kourelis — Chapter 9. Zaraka Surrounded: The Archaeology of Settlements in the Peloponnesian Countryside — Introduction, p. 193.
  5. a b et c Sheila Diana Campbell 2018, Kostis Kourelis — Chapter 9. Zaraka Surrounded: The Archaeology of Settlements in the Peloponnesian Countryside — Geopolitical transformations, p. 195.
  6. « Un demi-millénaire… Entre médiocrité et décadence », sur www.abbaye-tamie.com, Abbaye Notre-Dame de Tamié (consulté le ).
  7. Beihammer, Parani & Schabel 2008, « Antelm the nasty, first latin archbishop of Patras », p. 108.
  8. (en) Nickiphoros I. Tsougarakis, The western religious orders in medieval Greece : Thèse de doctorat, Leeds, Université de Leeds, , 473 p. (lire en ligne), p. 96.
  9. Romain Clair 1964, p. 202.
  10. Kathryn E. Salzer 1999.
  11. Claudius Blanchard, Histoire de l'abbaye d'Hautecombe en Savoie : avec pièces justificatives inédites, Chambéry, Puthod, , 741 p. (lire en ligne), p. 142.
  12. Sheila Diana Campbell 2018, Kostis Kourelis — Chapter 9. Zaraka Surrounded: The Archaeology of Settlements in the Peloponnesian Countryside — Geopolitical transformations, p. 200.
  13. Sheila Diana Campbell 2018, Kostis Kourelis — Chapter 9. Zaraka Surrounded: The Archaeology of Settlements in the Peloponnesian Countryside — Monastic Lanscapes, p. 202 & 203.

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Bibliographie modifier

  • [Romain Clair 1964] Romain Clair, « Les filles d'Hautecombe dans l'empire latin de Constantinople », Revue Mabillon : archives de la France monastique, Abbaye Saint-Martin de Ligugé, no 61,‎ , p. 202 (ISSN 0035-3620, résumé)
  • [Kathryn E. Salzer 1999] (en) Kathryn E. Salzer, « Gatehouses and mother houses : a study of the cistercian abbey of Zaraka », Medieval studies, no 61,‎ (ISSN 0076-5872, DOI 10.1484/J.MS.2.306465, résumé, lire en ligne, consulté le )
  • [Alchermes, Kourelis & Masinton 2008] (en) Joseph Alchermes, Kostis Kourelis et Anthony Masinton, « Architectural Survey and 3-D Reconstruction of the Cistercian Abbey of Zaraka in Ancient Stymphalis : 2007 Field Report. », Mouseion (en), no 8,‎ , p. 264 (ISSN 1496-9343)
  • [Beihammer, Parani & Schabel 2008] (en) Alexander Daniel Beihammer, Maria G. Parani et Christopher David Schabel, Diplomatics in the Eastern Mediterranean 1000-1500 : Aspects of Cross-cultural Communication, Leyde, Éditions Brill, , 467 p. (ISBN 9789004165472, lire en ligne), p. 135
  • [Sheila Diana Campbell 2018] (en) Sheila Diana Campbell (dir.), The cistercian monastery of Zaraka, Greece, Kalamazoo, Université de Western Michigan, coll. « Monastic life » (no 2), , 258 p. (ISBN 9781580442442, OCLC 1066700027)
  • [Olympios & Schabel 2020] (en) Michalis Olympios et Chris Schabel, « The Cistercian Abbeys of Zaraka and Isova in the Principality of Achaia », Frankokratia, vol. 1, nos 1-2,‎ , p. 165-179 (ISSN 2589-5931, DOI 10.1163/25895931-12340001)