Abri Patate
L'abri Patate est un abri sous roche situé sur le territoire de la commune du Moule dans le département de la Guadeloupe en France.
Abri Patate | |||
Localisation | |||
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Pays | France | ||
Département | Guadeloupe | ||
Commune | Le Moule | ||
Type | Abri sous roche | ||
Protection | Inscrit MH (2013) | ||
Coordonnées | 16° 20′ 55″ nord, 61° 23′ 21″ ouest | ||
Altitude | 35 m | ||
Géolocalisation sur la carte : Guadeloupe
Géolocalisation sur la carte : Petites Antilles
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Histoire | |||
Époque | Époque précolombienne | ||
Néoindien récent | |||
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Découvert en 2003, le site est localisé dans la section dite de « Palais-Sainte-Marguerite » près du lieu-dit de l'Anse Patate (de la patate de mer, une plante aux fleurs violettes) qui lui donne son nom. Présentant des gravures rupestres consécutives d'une occupation précolombienne du site à la période dite du Néoindien récent, il a été inscrit aux monuments historiques en 2013.
Géomorphologie
modifierLa zone de l'abri sous roche correspond à des mornes karstiques (rattachés à la région des Grands Fonds du centre de l'île de la Grande-Terre) ayant permis la création de cavités naturelles sur différents sites du secteur de l'Anse Patate, dont les grottes 1 et 2 de cette dernière et les grottes 3 et 4 de la ravine Patate, mais toutes distinctes de l'abri Patate stricto sensu qui est le seul à avoir été occupé à l'époque précolombienne[1],[2].
Localisé au milieu de la végétation dense, l'abri Patate est situé à environ 500 m de l'océan, à 35 mètres d'altitude, au sommet d'un vallon dominant de 20 m son fond, orienté vers le sud-est et creusé dans un calcaire corallien datant du Plio-Pléistocène. Il couvre une plateforme semi-circulaire de 6 m de diamètre mais la voûte est pratiquement totalement effondrée ne laissant subsister qu'un encorbellement de 1,5 mètre d'aplomb[1].
Historique
modifierL'abri Patate est découvert le lors des campagnes de prospection d'anciens sites d'occupation précolombiens par l'archéologue Christian Stouvenot[1],[3] du Service régional de l'Archéologie (SRA) de la Direction des affaires culturelles de Guadeloupe (DAC). Il s'agit alors de la première découverte de roches gravées sur la Grande-Terre et les seules sur calcaire de toute la Guadeloupe, avec la grotte de Morne-Rita à Marie-Galante[1].
Datant du Néoindien récent ou Âge céramique récent (entre 900 et 1400 de notre ère, soit la culture Troumassoïde) et occupé par les populations amérindiennes de cette période, cet abri sous roche – qui constitue l'un des deux seuls sites de ce type de l'île – présente la particularité de posséder quatorze pétroglyphes anthropomorphes réduits aux caractéristiques essentielles (yeux et bouche formés par des cupules taillées) et tournées vers l'extérieur. Tous présents sur les parois et le plafond de l'abri, ils intégrent les concrétions minérales naturelles, mais l'une des gravures réalisée sur une stalactite – dite roche gravée E, d'une hauteur d'environ 40 cm – représente une figure symbolique plus complexe avec l'ovale du visage, les yeux, la bouche, le nez et les deux narines[1],[3],[4]. Des études de datation par le carbone 14 des gastéropodes amenés dans l'abri ont permis de situer plus précisément son occupation entre 800 et 1100[5].
La spécificité de cet abri, par rapport à toutes les autres grottes du secteur du Moule, est la présence de vasques naturelles pouvant se remplir d'eau douce lors de la saison des pluies, ce qui est rare dans cette partie très aride de la Grande-Terre et peut expliquer l'occupation spécifique du site par les Amérindiens ainsi que la présence des gravures rupestres[1].
Le , l'abri Patate – qui est la propriété de la commune du Moule – ainsi que le terrain d'assiette attenant sont inscrits au titre des monuments historiques[6],[4]. Il fait partie depuis 2018 du « Plan de gestion de l'art rupestre en Guadeloupe », mené par la DAC régionale, visant à identifier, étudier, préserver et présenter les sites de l'archipel[7].
Galerie
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Zone de l'Abri Patate. La végétation dense ne permet pas d’accéder directement à la grotte
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Site de l'Abri Patate
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Autour de l'abri Patate
Gravures rupestres
modifierActuellement, quatorze figures anthropomorphes sculptées ont été identifiées sur les concrétions de l'abri Patate ; elles ont été notées de A à N[1] :
Roche | Support | Taille | Description | Notes |
---|---|---|---|---|
A | stalactite | 40 cm | yeux, bouche | fusionné à B en pilier |
B | stalagmite | ~ 20 cm | yeux, bouche | fusionné à A en pilier |
C | stalagmite | 30 cm | yeux, bouche | concrétion avec D, possible artéfact |
D | stalagmite | 20 cm | yeux, narines, bouche | concrétion avec C |
E | stalactite | 40 cm | yeux, nez, narines, bouche | la plus élaborée du site |
F | stalactite | 60 cm | yeux, bouche | |
G | stalagmite | 40 cm | yeux, bouche | plonge dans une vasque polie |
H | stalagmite | yeux, bouche | groupe H, I, J, K | |
I | stalagmite | yeux, bouche | groupe H, I, J, K | |
J | stalagmite | yeux, bouche | groupe H, I, J, K | |
K | stalactite | yeux, bouche | groupe H, I, J, K | |
L | stalactite | 40 cm | yeux, bouche | plonge dans une vasque |
M | stalagmite | ~ 15 cm | yeux | possible artéfact |
N | stalagmite | yeux | possible artéfact |
Les gravures E, F et G forment le groupe central principal et sont les plus visibles de l'abri Patate, les autres têtes semblant être plus secondaires[1]. Les têtes E et F constituent un doublon en hauteur bien dissocié du reste et sont réalisées sur des stalactites très oblongues ne tenant à la paroi que par l'arrière leur donnant ainsi un aspect très réaliste de visage.
Notes et références
modifier- Stouvenot et Richard 2005, p. 593-602.
- [PDF] Arnaud Lenoble et al., « Formes et remplissages du karst littoral guadeloupéen », Karstologia Mémoires no 17, 2009, pp. 226, Actes du colloque AFK - Pierre Saint-Martin 2007.
- (en) Gérard Richard, « The Rock Art of Guadeloupe, French West Indies », in : Michele Hayward, Lesley-Gail Atkinson et Michael A. Cinquino, Rock Art of the Caribbean, chap. 10, pp. 137-146, University of Alabama Press, 2009 (ISBN 9780817355302).
- Notice no PA97100046, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- [PDF] Sandrine Grouard et al., « Fréquentation amérindienne des cavités des Petites Antilles – 50 ans d’archéologie caribéenne. 1961-2011 », 24e congrès de l’Association internationale de l'Archéologie de la Caraïbe (AIAC), juillet 2011, pp. 277-295.
- « Liste des immeubles protégés au titre des monuments historiques en 2013 », JOFR no 0107, 8 mai 2014, texte no 31.
- « Plan de gestion de l'art rupestre de Guadeloupe, Marie-Galante et Saint-Martin », Direction des affaires culturelles de Guadeloupe (DAC), consulté le 29 mars 2021.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Christian Stouvenot et Gérard Richard, Un nouveau site à pétroglyphes en Guadeloupe : l’abri Patate en Grande-Terre, Sainte-Dominique, République dominicaine, Actes du 20th International Congress for Caribbean Archaeology, (lire en ligne), p. 593-602.
Articles connexes
modifierLiens externes
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- Ressource relative à l'architecture :