Abu Muhammad al-Hasan ibn Ali

Abu Muhammad al-Hasan ibn Ali, connu sous le nom d'Ibn Ammar Abu Muhammad al-Hasan ibn Ali, également connu sous le nom d'Ibn Ammar, fut un chef militaire influent des Berbères Kutamas[1] et ministre en chef (wāsiṭa) de l'État fatimide en Égypte[1]

Abu Muhammad al-Hasan ibn Ali
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Titres de noblesse
wāsiṭa
Biographie
Naissance
Kabylie
Allégeance
Califat Fatimide
Appartenance ethno-culturelle
Berbers Kutamas
Autres informations
Grade militaire
Ministre en chef

[2], principalement sous le règne du calife al-Hakim bi-Amr Allah (r. 996-1021). Son rôle dans les affaires militaires et politiques de l'époque, ainsi que son ascension au pouvoir en tant que régent, en font une figure clé de l'histoire fatimide[3],[4].

Contexte et Ascension Militaire

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Ibn Ammar émerge sur la scène politique fatimide en 971, lorsque, en tant que commandant de l'armée berbère des Kutamas du Maghreb, il arrive en secours  en Égypte pour renforcer les troupes fatimides face à l'invasion carmate[1]. À cette époque, les Kutamas représentaient l'élite militaire de la dynastie fatimide, ayant été des soutiens cruciaux depuis sa fondation en Kabylie (Algérie) et son expansion en Égypte sous le califat d'al-Mu'izz li-Din Allah en 969[2],[3].

En Égypte, Ibn Ammar et son armée de Kutamas furent impliqués dans des opérations militaires contre les Carmates[4], qui avaient envahi le pays en 971 et 973-974. Durant cette période, il réussit à capturer plusieurs navires carmates près de Tinnis[1] et envoya les prisonniers à la cour du Caire[1], illustrant ainsi son efficacité en tant que commandant militaire et son engagement envers le régime fatimide.

Lutte pour le Pouvoir

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À la mort du calife al-Aziz Billah en 996, le trône fut transmis à son jeune fils al-Hakim bi-Amr Allah, alors âgé de onze ans. Dans le contexte de cette transition, Ibn Ammar fut nommé régent (wāsiṭa)[4], un poste similaire à celui de vizir. En tant que wāsiṭa, Ibn Ammar joua un rôle central dans la gestion des affaires de l'État pendant les premières années du règne d'al-Hakim.Son régime favorisa clairement les Berbères Kutamas, leur octroyant des salaires et réduisant ceux des autres factions de l'armée, notamment les Daylams et les Turcs, ce qui provoqua des tensions et des conflits internes[3]. Son gouvernement fut perçu comme tyrannique, en raison de son favoritisme marqué envers les Kutamas et de ses politiques discriminatoires contre les autres groupes ethniques de l'armée[3].

Chute du pouvoir

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Il fut renversé par Barjawan, un eunuque saqalib qui chercha à équilibrer les factions militaires et à renforcer le pouvoir central. Barjawan mit fin au favoritisme d'Ibn Ammar envers les Kutamas et rétablit les salaires des autres factions, consolidant ainsi son propre pouvoir[1]. Finalement, Ibn Ammar fut tué sur ordre d'al-Hakim, marquant la fin de son influence politique et militaire[5].

Sous le règne d'al-Hakim bi-Amr Allah.Barjawan devint wāsiṭa et chercha à équilibrer les relations entre les diverses factions militaires. Il tenta de rétablir l'ordre et de consolider l'autorité centrale en renforçant les alliances avec les factions marginalisées, augmentant les salaires des ghilman (soldats esclaves turcs) et intégrant davantage les groupes orientaux[6].

Notes et références

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  1. a b c d e et f Thierry Bianquis, « La prise du pouvoir par les fatimides en Égypte (357-363/968-974). », Annales islamologiques, vol. 11, no 1,‎ , p. 49–108 (DOI 10.3406/anisl.1972.950, lire en ligne, consulté le )
  2. a et b Heinz Halm, Die Kalifen von Kairo: die Fatimiden in Ägypten 973-1074, Beck, (ISBN 978-3-406-48654-8)
  3. a b c et d Farhad Daftary, The Ismā'īlīs: their history and doctrines, Cambridge Univ. Press, (ISBN 978-0-521-61636-2 et 978-0-521-85084-1)
  4. a b et c (en) Yaacov Lev, « Army, Regime, And Society In Fatimid Egypt, 358–487/968–1094 », International Journal of Middle East Studies, vol. 19, no 3,‎ , p. 337–366 (ISSN 0020-7438 et 1471-6380, DOI 10.1017/S0020743800056762, lire en ligne, consulté le )
  5. Farhad Daftary, The Ismāʻı̄lı̄s: their history and doctrines, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-85084-1 et 978-0-521-61636-2, OCLC ocm78893275, lire en ligne)
  6. « Yaacov Lev, « Army, Regime, And Society In Fatimid Egypt, 358–487/968–1094 », International Journal of Middle East Studies, vol. 19, no 3, août 1987, p. 337–366 », sur www.semanticscholar.org (consulté le )