Adélard Thomassin

accordéoniste canadien
Adélard Thomassin
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Adélard Thomassin est un accordéoniste né en 1927 et décédé en 2015 à Sillery au Québec.

Selon l'ethnologue Martine Roberge et l'accordéoniste Raynald Ouellet, Adélard Thomassin s'inscrit au sein d'un mouvement d'accordéonistes incluant entre autres Marcel Messervier, Yves Verret, Jean-Claude Petit, Philippe Bruneau et Gilles Paré. Ceux-ci auraient ainsi participé à la création d'une nouvelle génération du monde québécois de l'accordéon, regroupant par exemple les noms de Francine Desjardins, Denis Pépin, Stéphane Landry, Yves Lambert et Normand Miron[1].

Biographie modifier

Quatorzième enfant de Charles Thomassin et d'Eva Bergeron, Adélard Thomassin naît le 24 juin 1927 à Bergerville dans le Vieux-Sillery[2],[3],[4]. Entre 1949 et 1964, il occupe la fonction de sacristain à l'église Saint-Charles-Garnier[5]. En 1950, il marie Hélène Thibeault, avec qui il aura huit enfants, dont une fille adoptive[4],[6]. Un de ses fils, Luc, s'initiera à l'accordéon et accompagnera plus tard son père sur scène[7].

Décennie 1940 modifier

C'est à l'âge de 16 ans, en 1943, qu'Adélard Thomassin, en empruntant l'accordéon de son frère Roger, amorce son apprentissage de l'instrument.

Au cours des années 1940, il intègre le groupe Les Joyeux Campagnards qu'il forme avec deux de ses voisins. Pour lutter contre l'alcoolisme dans le milieu musical, il rejoint plus tard l'association de tempérance Lacordaire[8]. Son activité le mènera ensuite à l'Ensemble Gilbert Trudel, avec qui il joue près de 38 ans[2].

Décennie 1950 modifier

En 1952, Adélard Thomassin se produit au Château Frontenac, où il accompagne Les danseurs du Rocher. Cette opportunité lui permettra deux ans plus tard de jouer avec la troupe L'Ordre de bon temps dans l'émission télévisée intitulée Le Père Mathias mise au point par Gilles Vigneault et Roger Fournier. Cet épisode marque le début de sa carrière.

En 1955, il inaugure le bal du Carnaval de Québec[2]. En 1956, son passage à la télévision lui vaut d'être convié à l'événement Revue Musicale 56 à Sainte-Marie de Beauce[9].

Décennie 1970 modifier

À l'été 1975, l'accordéoniste incarne la musique folklorique canadienne en Europe à l'occasion du festival espagnol de Jaca. Au cours de la même période, il se produit à Bayonne et à Lodève[10]. Il retournera plusieurs fois en Europe pour jouer notamment en Yougoslavie, en France, en Suisse, en Belgique, en Allemagne et en Angleterre[2].

À la fin de la décennie, Adélard Thomassin dirige l'ensemble Marcel Trudel[11],[12]. En 1979, il fonde sa propre édition phonographique, Laridaine Inc., et en devient le président. Richard Turcotte et Normand Legault assureront respectivement les postes de vice-président et de secrétaire-trésorier jusqu'à la dissolution de l'entreprise en 1989[13],[14],[15].

Décennie 1980 modifier

Adélard Thomassin joint le groupe Les Danseries de Québec Inc. au début des années 1980. Cet organisme s'associe entre autres avec le Service des loisirs et des parcs de la ville de Québec en 1982 dans l'optique de populariser la musique traditionnelle québécoise auprès des citoyens de la capitale nationale[16].

Décennie 1990 modifier

En 1990, l'accordéoniste et son fils Luc participent à la fête nationale de l'Acadie célébrée dans la Ville de Québec[17]. En 1995, Adélard Thomassin, avec Denis Maheux et Benoit Legault, anime des soirées de danses traditionnelles avec le soutien du Centre de valorisation du patrimoine vivant[18]. Quatre ans plus tard, le musicien coopère avec l'Association québécoise des Loisirs Folkloriques du Québec[19].

Décennie 2000 modifier

Au début du XXIe siècle, Adélard Thomassin fait partie du Groupe Sans âge, avec Jean-Yves Hamel, Denis Maheux, Jean-Paul Beaulieu et Normand Legault. Dans le cadre de cette collaboration, l'accordéoniste participe entre 2003 et 2005 au spectacle annuel On vous en souhaite une bonne dirigé par André Trudel et par le Musée de la Civilisation[20],[21].

À partir de 2008, à l'âge de 81 ans, l'accordéoniste ne se produit plus seul, il est alors systématiquement secondé par son fils[2].

Prix et distinctions modifier

En 2002, l'accordéoniste est honoré en tant que porteur de musique traditionnelle par le prix Aldor[22]. En 2007, il est récipiendaire du Prix du Patrimoine vivant offert par le Conseil québécois du patrimoine vivant[23]. En 2011, il se voit décerner le Prix du patrimoine dans la catégorie « Porteur de tradition » par la Ville de Québec[24]. En 2015, la Société d'histoire de Sillery reconnait ses nombreuses implications en le nommant membre émérite[7].

Références modifier

  1. Martine Roberge et Raynald Ouellet, « Le monde de l'accordéon au Québec », Cap-aux-Diamants,‎ , p. 24-28 (lire en ligne)
  2. a b c d et e « Entrevue avec M. Adélard Thomassin », entrevue réalisée par Sandrine Contant-Joannin, 20 février 2014, archives personnels, l'Université Laval
  3. « Feu Mme C. Thomassin », L'Action catholique,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  4. a et b Yvon Giroux, « Une famille accueille une 5e génération », Le journal de Sillery - St-Louis-de-France,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  5. Yvon Giroux, « L'église Saint-Charles-Garnier expose ses trésors », Le journal de Sillery - St-Louis-de-France,‎ , p. 16 (lire en ligne)
  6. « Adélard Thomassin », sur www.lepinecloutier.com (consulté le )
  7. a et b « La Société d'histoire de Sillery fête ses 30 ans », Le journal de Sillery - St-Louis-de-France,‎ , p. 9 (lire en ligne)
  8. « La Charité contre l'alcoolisme. Les Lacordaire et Jeanne d'Arc en pèlerinage au sanctuaire de la bonne Sainte Anne », Le Soleil,‎ , p. 3 et 7 (lire en ligne)
  9. « Revue Musicale 56 », Le Guide,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  10. « M. Adélard Thomassin », Le Soleil,‎ , B6 (lire en ligne)
  11. « les meilleures choses à faire. Aujourd'hui », La Presse,‎ , E5 (lire en ligne)
  12. « Programme des Fêtes foraines au Trait Carré », Le Soleil,‎ , B2 (lire en ligne)
  13. « Lettres patentes (1re partie) », Gazette officielle du Québec,‎ , p. 5327 (lire en ligne)
  14. François Arcand, L'industrie de la musique : Québec 1980, 2. Répertoire, Québec, Ministère des Affaires culturelles, , 229 p. (lire en ligne), p. 107
  15. Normand Legault, « Avis de dissolution », Le Soleil,‎ , p. C-10 (lire en ligne)
  16. François Roy, « Les "Danseries de Québec" font revivre le folklore », Le Soleil,‎ , B-3 (lire en ligne)
  17. Damien Gagnon, « La fête nationale de l'Acadie est souligné avec éclat à Québec », Le Soleil,‎ , A-6 (lire en ligne)
  18. « Soirées dansantes », Le Soleil,‎ , p. C19 (lire en ligne)
  19. « Activités sociales », Le Soleil,‎ , p. C4 (lire en ligne)
  20. « Noël au Musée et à la Place-Royale », Le Soleil,‎ , B4-B5 (lire en ligne)
  21. « Spectacles/variétés », Le Soleil,‎ , B6 (lire en ligne)
  22. Frédéric Boudreault, « Swinguez, câllez, giguez... De vendredi à dimanche, le « trad » se paye une Grande Rencontre », La Presse,‎ , p. C1 (lire en ligne)
  23. Robert Bouthillier, « Conseil québécois du patrimoine vivant », Rabaska : revue d'ethnologie de l'Amérique française,‎ , p. 241 (lire en ligne)
  24. « Nouvelles », Continuité,‎ , p. 9 (lire en ligne)

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

  • Gigue du Père Mathias, une composition d'Adélard Thomassin, interprétée au violon par Pascal Gemme (en ligne)