Adéodat Ier
Adéodat Ier ou Deusdit Ier ou Dieudonné Ier[1] (en latin, Adeodatus) (vers 550 – 8 novembre 618), est un prêtre et moine bénédictin italien, 68e pape de l'Église catholique et patriarche de Rome du 19 octobre 615 jusqu'à sa mort. Il est le premier prêtre élu pape depuis Jean II en 533. On lui attribue la première utilisation de sceaux de plomb ou bulles sur les documents papaux.
Adéodat Ier | ||||||||
Portrait imaginaire, basilique Saint-Paul-hors-les-Murs (mosaïque du milieu du XIXe siècle). | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Nom de naissance | Adeodatus | |||||||
Naissance | Vers 550 Rome |
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Ordre religieux | Ordre de Saint-Benoît | |||||||
Décès | Rome |
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Pape de l'Église catholique | ||||||||
Élection au pontificat | ||||||||
Fin du pontificat | ||||||||
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(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
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Il est honoré en tant que saint Deusdit et fêté le 8 novembre[2],[3].
Biographie
modifierLe peu que nous savons de sa vie est issu du Liber Pontificalis et d'une épitaphe tardive gravée dans la basilique Saint-Pierre sous le pontificat d'Honorius Ier[4].
Adeodatus naît à Rome, fils d'un sous-diacre nommé Stefano. Il sert comme prêtre pendant 40 ans avant son élection, alors qu'il est déjà âgé[1], le , et pour laquelle il doit encore attendre cinq mois l'approbation impériale. Il est le premier prêtre à être élu pape depuis Jean II en 533[4]. Selon la tradition, non étayée par des preuves certaines, il serait devenu moine bénédictin avant de devenir pape.
Adéodat est choisi par le parti qui s'oppose à la politique pro-monastique du pape Grégoire Ier (590–604) et du pape Boniface IV (608–615). Le Liber Pontificalis rapporte avec une grande satisfaction qu' « … il aimait beaucoup le clergé… » et qu' « … il préférait promouvoir des prêtres plutôt que des moines aux charges ecclésiastiques ». Il est le représentant de la deuxième vague d'opposition aux réformes papales de Grégoire Ier, la première ayant eu lieu sous le pontificat de Sabinien. Il inverse la pratique de son prédécesseur Boniface IV consistant à remplir les charges administratives de moines, en rappelant le clergé à ces postes et en ordonnant quelque 14 prêtres, les premières ordinations à Rome depuis le pontificat de Grégoire[5],[4].
Selon la tradition, Adéodat est le premier pape à utiliser des sceaux de plomb (bulles) sur les documents papaux, qui sont ensuite appelés « bulles pontificales »[6],[7]. On conserve encore une bulle datant de son règne, dont l'avers représente le Bon Pasteur au milieu de ses brebis, avec en dessous les lettres grecques Alpha et Oméga, tandis que le revers porte l'inscription « Deusdedit Papæ »[8],[3].
Adéodat Ier ne prend pas une part active dans les affaires temporelles. En matière religieuse, il impose un office au clergé romain, envers lequel il manifeste une prédilection évidente[1], à réciter le soir, semblable à celui du matin.
Pendant son pontificat d'un peu plus de trois ans, une révolte importante des troupes byzantines en Italie, mécontentes du manque de paiements, survient, à la suite de quoi l'exarque Jean de Compsa et d'autres fonctionnaires du gouvernement de Ravenne sont massacrés. Adéodat reste fidèle à l'empereur byzantin Héraclius (610–641) tout au long du soulèvement et salue chaleureusement le nouvel exarque, Éleuthère, lors de sa visite à Rome avant de se rendre à Ravenne pour réprimer la révolte. Rapidement, Éleuthère embrasse également la rébellion contre le gouvernement byzantin ; pendant la marche vers Rome, il est tué par ses propres troupes.
Par l'intermédiaire de saint Céran de Paris, la régente du royaume lombard, Théodelinde de Bavière, entretient des rapports avec lui[9].
L'épitaphe d'Adéodat, composée par le pape Honorius Ier, le décrit comme simple, pieux, sage et astucieux.
En août 618, un tremblement de terre frappe Rome, suivi d'une épidémie de gale. Adéodat meurt le 8 novembre 618. Sur son lit de mort, il laisse une allocation à son clergé, l'équivalent d'un an de salaire pour chacun, en guise de cadeau pour assister à ses funérailles, premier pape à laisser une indemnité à son clergé dans son testament[1]. Il est finalement remplacé par Boniface V[4]. Il est enterré dans la basilique Saint-Pierre, mais, au XVIIe siècle, à la demande du pape Innocent XII, son tombeau est transféré à l'église de San Bartolomeo à Valnogaredo, un hameau de la commune de Cinto Euganeo[10].
Culte
modifierInscrit au Martyrologe romain, Adéodat est fêté le 8 novembre[1],[8]. Il est également un saint de l'Église orthodoxe en tant que l'un des « papes orthodoxes de Rome » avant la séparation des Églises d'Orient et d'Occident[11] en 1054.
Notes et références
modifier- (en)/(it) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en anglais « Pope Adeodatus I » (voir la liste des auteurs) et en italien « Papa Adeodato I » (voir la liste des auteurs).
- Administration Pontificale de la Basilique Patriarcale Saint-Paul 2002, p. 33.
- Forum-orthodoxe.com : saints pour le 8 novembre du calendrier ecclésiastique.
- « Saint Deusdedit », sur nominis.cef.fr (consulté le ).
- Attwater 1939, p. 66.
- Richards 1979, p. 262.
- "Pope Saint Adeodatus I", New Catholic Dictionary, CatholicSaints.Info, 27 juillet 2012.
- (en) « CatholicSaints.Info » Blog Archive » New Catholic Dictionary – Pope Saint Adeodatus I » (consulté le ).
- Herbermann 1913.
- Gobry 2013.
- (it) Comune di Cinto Euganeo, « La Chiesa del Papa Adeodato I », sur Comune di Cinto Euganeo, (consulté le ).
- « The Holy Orthodox Popes of Rome », sur orthodoxengland.org.uk (consulté le )
Bibliographie
modifier- Administration Pontificale de la Basilique Patriarcale Saint-Paul, Les Papes, vingt siècles d'histoire, Librairie éditrice vaticane, , 160 p. (ISBN 88-209-7320-0).
- (en) Aubrey Attwater, A Dictionary of Popes : From Peter to Pius XII, (ISBN 0199295816).
- Jean Durliat, Philippe Levillain (dir.), Dictionnaire historique de la papauté, Paris, Fayard, (ISBN 2-213-618577).
- Ivan Gobry, Dictionnaire des papes, Pygmalion, (ISBN 978-2-7564-1108-8).
- (en) Charles Herbermann, Catholic Encyclopedia, New York, Robert Appleton Company, .
- (en) Jeffrey Richards, The Popes and the Papacy in the Early Middle Ages, London, Routledge and Kegan Paul, .
Liens externes
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- Ressources relatives à la religion :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :