Adolphe Stoclet

ingénieur et homme d'affaires belge
Adolphe Stoclet
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Palais Stoclet (jusqu'en ), Le Mariage mystique de Sainte Catherine de Sienne (d), Sainte Catherine de Sienne échange son cœur avec Jésus-Christ (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Adolphe Stoclet (1871-1949), est un financier bruxellois, amateur d'art renommé, né au sein d’une famille de banquiers belges d'origine gembloutoise. Il est le commanditaire du palais Stoclet, situé au n° 279 de l'avenue de Tervueren à Woluwe Saint-Pierre (Bruxelles).

Origines, famille et vie modifier

Adolphe René Louis Stoclet, né à Saint-Gilles le 30 septembre 1871, est le fils de Victor Stoclet (1843-1904), directeur de la Société générale de Belgique et d'Anne (dite Kitty) Caspers (1842-1908), d'origine allemande, qui s'étaient mariés à Ixelles[1] en 1869.

Adolphe Stoclet épouse à Bruxelles[2] en 1896 et en désaccord avec sa famille comme le note son biographe[3], Suzanne Stevens (1874-1949), fille d'Arthur, critique d'art, expert et marchand de tableau, et de sa seconde épouse Elisa Collart. Suzanne Stevens était la nièce des peintres belges Joseph Stevens (1816-1892) et Alfred Stevens (1823-1906), et parente de l'architecte français Robert Mallet-Stevens[4].

Du mariage d'Adolphe Stoclet avec Suzanne Stevens naîtront trois enfants :

  • Raymonde Stoclet (1897-1963), qui épousa Lucien Feron,
  • René Stoclet (1902-1934),
  • Jacques Stoclet (1903-1961), qui sera l'époux d'Anne (dite Anny) Geers (1908-2002). Celle-ci, veuve, fut créée à titre personnel en 1986 baronne Stoclet[5].

Adolphe Stoclet, après de brillantes études à l'Université libre de Bruxelles, est ingénieur civil des chemins de fer, à Milan d'abord puis à Vienne, durant une dizaine d'années. A son retour en Belgique en 1904, il s'occupe également d'une société de chemins de fer, mais aussi de sociétés financières liées à celle-ci. Il sera appelé ensuite comme directeur à la Société générale de Belgique, fonction qui avait été aussi exercée par son arrière-grand-père François Jacques de Munck, conseiller communal de Bruxelles et directeur de la susdite société[6].

En 1929, il participe à la fondation de l'Institut belge des hautes études chinoises.

Ses dernières années furent assombries par une paralysie qui le cloua dans une chaise roulante. Son épouse, avec qui il formait un couple fusionnel, le rejoignit dans la tombe 15 jours après son décès.

Le palais Stoclet modifier

En voyage à Vienne pour réaliser un projet ferroviaire, ville où résidait également son oncle Louis Caspers qui y était négociant et administrateur de sociétés[7], il rencontre l’un des maîtres de la Sécession viennoise, l’architecte Josef Hoffmann dont il partage les goûts avant-gardistes. Stoclet entend faire construire son propre hôtel particulier[8]. Il envisage momentanément de l’installer à Vienne, avant de se décider finalement pour Bruxelles. L’homme d’affaires s’adresse tout naturellement à Hoffmann pour concevoir le bâtiment. L’architecte reçoit non seulement carte blanche mais aussi un budget illimité, et crée pour son commanditaire le palais Stoclet dont la réalisation s'échelonna de 1905 à 1911. La décoration intérieure est de Gustav Klimt et Fernand Khnopff.

Notes et références modifier

  1. Ixelles, acte de mariage n° 42 du 3 avril 1869. Le contrat de mariage fut passé pardevant le notaire Maes à Bruxelles le 30 mars 1869. Victor François Adolphe Stoclet, né le 18 mars 1843 à Bruxelles, résidant à Anthée, ingénieur au Chemin de Fer, est le fils d'Adolphe Joseph Gillain Stoclet, propriétaire, et de Pauline De Munck, tous deux résidant à Anthée. Anne Catherine Walburge Caspers, née le 29 mai 1842 à Coblence, en Prusse rhénane, résidant à Ixelles, rentière, est la fille de Philippe Jacob Caspers, propriétaire, résidant à Coblence, et de feue Marie Christine Walburge Sauer. Les témoins du mariage étaient Ferdinand Drugman, 45 ans, résidant à Ixelles, juge d'instruction au tribunal d'Anvers, Louis Caspers, frère de la mariée, 23 ans, résidant à Saint-Josse-ten-Noode, rentier, Léon Ulens, frère utérin du marié, 31 ans, résidant à Anthée, ingénieur, Maurice Urban, beau-frère du marié, 37 ans, résidant à Bruxelles, ingénieur.
  2. Bruxelles, acte de mariage n° 1892 du 18 novembre 1896, après opposition laquelle a été déclarée nulle et non avenue par jugement du tribunal de première instance de cette ville en date du sept novembre courant. Contrat de mariage passé pardevant le notaire Vander Stegen de Putte, à Bruxelles, le 5 septembre 1896. Adolphe René Louis Stoclet, né le 30 septembre 1871 à Saint-Gilles, résidant à Bruxelles, au n° 10 du boulevard du Régent, rentier, est le fils de Victor François Adolphe Stoclet, directeur de la Société générale pour favoriser l'industrie nationale, et d'Anne Catherine Walburge Caspers, tous deux résidant à Bruxelles, parents dont le conseil a été demandé au moyen d'un acte authentique. Suzanne Emélie Victoire Mary Stevens née le 24 avril 1874 à Bruxelles, résidant à Bruxelles, au n° 124 de la rue Belliard, rentière, est la fille de feu Arthur Philippe Louis Léopold Victor Ghislain Stevens et d'Elisa Joséphine Léopoldine Collart, résidant à Bruxelles, rentière. Les témoins étaient Jean Samin, 46 ans, résidant à Bruxelles, commissionnaire, Camille André, 34 ans, résidant à Ixelles, docteur en droit, Louis André, 38 ans, résidant à Ixelles, avocat, et Paul Urban, 24 ans, résidant à Bruxelles, sans profession.
  3. Henri Lavachery, Stoclet Adolphe, dans la Biographie nationale
  4. G. Seiligman, Merchants of art, New-York, 1966, pp. 11 et 197-198 ;
    Voir les quartiers généalogiques de Laure Stoclet (1882-1960) épouse d'Adrien Christyn, comte de Ribaucourt, réalisés par J. Anne de Molina, B. Nolf et A. de Walque, et publiés dans Le Parchemin, 1976, pp. 125-126.
  5. Recueil de l'OGHB, XXXVI, p.203 ; les armoiries suivantes lui furent concédées : De gueules au pal déjoint d'or accompagné de deux roses d'argent.
  6. Hervé Douxchamps et Joseph Lefèvre, La famille Christyn de Ribaucourt, tome II, Le Parchemin, n° spécial décembre 1989, notes en bas de la page 595, (ISBN 978-2-87018-073-0). De fait, Adolphe Joseph Gillain Stoclet, né à Gembloux le 11 juillet 1814, et résidant à Gembloux, avocat, fils de feu François Stoclet et de Catherine Pierard, propriétaire, résidant à Gembloux, propriétaire, consentante par acte, avait épousé à Bruxelles le 8 septembre 1841 - acte n° 883 - Pauline De Munck, née le 3 novembre 1809 à Louvain, résidant à Bruxelles, rue du Chêne, rentière, veuve de François Pierre Ulens mort le 24 février 1839, fille de François Jacques De Munck, résidant à Bruxelles, propriétaire, directeur de la Société générale pour favoriser l'Industrie nationale ainsi que conseiller communal à Bruxelles, présent et consentant au mariage, et de feue Henriette Diant. Les témoins étaient Gérard De Munck, oncle de la mariée, 55 ans, résidant à Bruxelles, propriétaire, Alexandre De Munck, frère de la mariée, 22 ans, résidant à Bruxelles, sans profession, Henri De Ridder, beau-frère de la mariée, 53 ans, résidant à Bruxelles, docteur en médecine, Henri Joseph Piret, 53 ans, résidant à Bruxelles, greffier en chef du Conseil des Mines. Enfin, notons que François Joseph Stoclet, coutelier et négociant à Gembloux, était mort - suivant un acte de notoriété du 21 août 1841 - à Gembloux le 20 juillet 1817 âgé de 54 ans. Il était né à Gembloux de parents eux-mêmes de Gembloux, et y avait épousé le 26 janvier 1809 Marie Catherine Pierard, de Gembloux également.
  7. Voyez l'acte de mariage de Louis Philippe Jacob Caspers, né le 20 juillet 1846 à Coblence, résidant à Vienne, négociant, citoyen belge, mariage contracté à Coblence le 28 novembre 1890 - acte n° 91 - et transcrit à Ixelles le 18 décembre 1890 - acte n° 169 - avec Caroline Jeanne Marie Aldenhoven, née à Coblence le 3 avril 1867 et résidant à Lützel, Coblence. Il résidait toujours à Vienne lorsque sa nièce Laure Marie Christine Louise Henriette Stoclet, née en 1882 à Bruxelles, épousa en 1905 à Bruxelles le comte Adrien Gaétan François Christijn de Ribaucourt.
  8. L'hôtel construit par l'architecte Émile Janlet pour ses parents au no 79 (actuel) de l'avenue Louise n'étant pas à son goût, il le laissa à sa sœur Laure, mariée en 1905 à Adrien comte Christyn de Ribaucourt. Elle hérita aussi d'un domaine situé à Anthée où elle fit bâtir le château d'Ostemerée.

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