Adriano Romualdi
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Adriano Romualdi, né le à Forlì et mort le à Rome, est un historien, germaniste, essayiste et journaliste italien.

Biographie modifier

Il est le fils de Pino Romualdi (1913-1988).

Il se forme à l'université de Rome « La Sapienza », où il suit les cours d'Augusto del Noce et de l'historien Renzo de Felice. Sous la direction de celui-ci, il soutient sa thèse de doctorat en histoire contemporaine, consacrée à la Révolution conservatrice allemande[1].

En 1970, il devient maître-assistant en histoire contemporaine à l'université de Palerme.

Ses travaux académiques portent principalement sur l'histoire et l'origine des Indo-européens, sur Platon, Nietzsche, la Révolution conservatrice allemande, sur « l'essence du fascisme » et sur le « fascisme comme phénomène européen »[2].

Dès le début de ses études, il entre au FUAN (Fronte universitario di azione nazionale), où il est rapidement chargé de l'orientation culturelle de l'organisation[1]. Il va devenir l'un des principaux leaders intellectuels de la tendance radicale, nationale-révolutionnaire, mais résolument légaliste de la Droite radicale, dont, notamment, les anciens militants du Centro Studi Ordine Nuovo rentrés au MSI en 1969[3]. C'est la raison pour laquelle il restera membre du MSI jusqu'à son décès. La base de sa ligne politique reposait sur le livre Les Hommes au milieu des ruines de Julius Evola[4].

Il épouse une Allemande, Else Romualdi, employée à la bibliothèque de l’Institut italien d'études germaniques de Rome, avec qui il a deux enfants. Il décède en 1973 dans un accident de voiture[1].

Juste avant son décès, il publie La « nouvelle culture » de Droite, un essai très critique envers le nouveau responsable culturel du MSI, l'ex-marxiste Armando Plebe. Romualdi reproche au philosophe d'être un anticommuniste bourgeois, qui n'a pas renié ses racines matérialistes et athées[5], qui resterait un libéral et ne pourrait en aucun cas être qualifié d'homme de Droite[6].

Pour Romualdi, il importe de penser l’avenir en termes européens et non plus simplement italiens. Même s'il est très marqué par un anticommunisme radical, il propose une séparation de l'Europe d'avec les deux blocs issus de la guerre froide, dans une politique autonome dirigée aussi bien contre les USA que contre l'URSS. Il défend un concept d'Europe-Nation en gestation[4] : « seuls une Europe unie et un nationalisme de la Nation-Europe peuvent représenter une alternative révolutionnaire valable »[7].

Un élément indispensable à la construction d'une société organique est, pour Romualdi la création d'une nouvelle élite[4]. C'est dans cet esprit qu'il a créé et animé des groupes restreints de réflexion et de formation de cadres, tel le groupe « Révolution conservatrice », qui sera rebaptisé « Le Solstice »[1].

Adriano Romualdi était proche de Julius Evola et le connaissait personnellement. Il publia une bibliographie autorisée du philosophe en 1966. Après son décès, Evola, malgré certaines critiques à son endroit (comme sur la notion de transcendance, trop négligée par Romualdi selon lui) lui rendit hommage, écrivant que la Droite intellectuelle perdait l'un de ses jeunes esprits les plus brillants[8].

Œuvres modifier

En italien modifier

  • Platone [« Platon »], 1965 ; 1992
  • Perché non esiste una cultura di destra [« Pourquoi il n'existe pas une culture de droite »], 1965
  • Julius Evola: l'uomo e l'opera [« Julius Evola : l'homme et l'œuvre »], 1966 ; 1979
  • Su Evola [« Sur Evola »], 1998
  • Nietzsche e la mitologia egualitaria [« Nietzsche et la Mythologie égalitaire »], 1971 ; 1981
  • Oltre il nichilismo [« Au-delà du nihilisme »], 1971
  • Sul problema d'una Tradizione europea [« Sur le problème d'une Tradition européenne »], 1973
  • Idee per una cultura di destra [« Idées pour une culture de droite »], 1973
  • La destra e la crisi del nazionalismo [« La Droite et la Crise du nationalisme »], 1987
  • Le ultime ore dell'Europa [« Les Dernières Heures de l'Europe »], 1976 ; 2004
  • Gli Indoeuropei: origini e migrazioni [« Les Indo-Européens : origines et migrations »], 1978
  • Avec Guido Giannettini (it) et Mario Prisco, Drieu La Rochelle: il mito dell'Europa [« Drieu La Rochelle : le mythe de l'Europe »], 1965
  • Correnti politiche e ideologiche della destra tedesca dal 1918 al 1932 [« Courants politiques et idéologiques de la droite germanique de 1918 à 1932 »], 1981 ; 2013 ( (ISBN 978-8861481091))
  • Il fascismo come fenomeno europeo [« Le Fascisme comme phénomène européen »], 1984 ; 2013
  • Una cultura per l'Europa [« Une culture pour l'Europe »], 1986
  • Primo schema costituzionale per uno stato dell'Ordine Nuovo [« Ébauche d'une constitution pour un État d'Ordre nouveau »], 1998
  • Lettere ad un amico [« Lettres à un ami »], 2013

Œuvres traduites en français modifier

Références modifier

  1. a b c et d Philippe Baillet, De la confrérie des bons Aryens à la nef des fous : pour dire adieu à la droite radicale française (précédé de trois textes d'Adriano Romualdi, traduits de l'italien et annotés par Philippe Baillet), Saint-Genis-Laval, Éditions Akribeia, coll. « Le tocsin blanc », , 200 p. (ISBN 2-913612-69-5 et 978-2-913612-69-3, OCLC 1043880064, BNF 45501878).
  2. Giorgio Locchi, « Adriano Romualdi, l'essence du fascisme et la conception sphérique du temps de l'histoire », dans Philippe Baillet, Le parti de la vie : clercs et guerriers d'Europe et d'Asie, Saint-Genis-Laval, Éditions Akribeia, (ISBN 978-2-913612-57-0), p. 164-179.
  3. En 1957, le courant « spiritualiste » Centro Studi Ordine Nuovo, inspiré de Julius Evola, avait quitté le MSI à la suite de l'arrivée à la direction du parti d'Arturo Michelini, partisan d'un ligne « anticommuniste avant tout » et prêt à s'allier avec toutes les forces politiques, à condition qu'elles soient anticommunistes. En 1969, Almirante, leader de la tendance de « gauche révolutionnaire » du MSI, redevient président du parti. Pino Rauti, dirigeant du Centro Studi Ordine Nuovo, décide alors du retour du mouvement au sein du MSI. N. B. : le Centro Studi Ordine Nuovo ne doit pas être confondu avec le Movimento Politico Ordine Nuovo, avec lequel il n'a aucune filiation directe.
  4. a b et c Christophe Boutin, Politique et tradition : Julius Evola dans le siècle, Paris, Éd. Kimé, 1992, 513 p. (ISBN 2908212153 et 9782908212150), p. 400-403
  5. Massimo Magliaro, « Le Mouvement Social Italien », Cahiers d'histoire du nationalisme, Paris, Synthèse nationale, no 11, 2017, p. 113 (ISSN 2493-6715)
  6. Gianfranco de Turris, « Adriano Romualdi, un pensatore politicamente scorretto », Centro Studi La Runa,‎ (lire en ligne)
  7. Adriano Romualdi, La Droite et la Crise du nationalisme, Cercle Culture et Liberté [1987, Philippe Baillet trad.], p. 29.
  8. Adriano Romualdi, Julius Evola : l'homme et l'oeuvre, Pardès, (ISBN 2857071639, 9782857071631 et 2867140056, OCLC 43675247, lire en ligne)

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Adriano Romualdi, Lettere ad un amico, Arya, 2013, [avec une bibliographie établie par Alberto Lombardo, p. 161-173]. (ISBN 978-88-907-2567-8).
  • [Collect.] Adriano Romualdi. Conservatore rivoluzionario. Gli atti del Convegno di Forlì, 1983, dieci anni dopo la sua scomparsa, préf. de Gennaro Malgieri, Eclettica, 2016. (ISBN 978-8897766544)
  • Philippe Baillet, De la confrérie des bons Aryens à la nef des fous : pour dire adieu à la droite radicale française, Saint-Genis-Laval, Éditions Akribeia, coll. « Le tocsin blanc », , 200 p. (ISBN 2-913612-69-5 et 978-2-913612-69-3). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Rodolfo Sideri, Adriano Romualdi. L'uomo, l'opera e il suo tempo, Settimo Sigillo, 2012, 158 p. (ISBN 9788861481060)
  • Giorgio Locchi, « Adriano Romualdi, l'essence du fascisme et la conception sphérique du temps de l'histoire », dans Philippe Baillet, Le parti de la vie : clercs et guerriers d'Europe et d'Asie, Saint-Genis-Laval, Éditions Akribeia, , 241 p. (ISBN 978-2-913612-57-0), p. 164-179. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

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