Adrienne Boidin, qui signait ses toiles sous le nom Adry Boidin, est une artiste peintre du XXe siècle, née le 6 août 1895 à Souchez[1] et décédée le 20 janvier 1969 à Reims.

Biographie

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Dès sa scolarité au lycée de jeunes filles de Reims, Adry Boidin suit des cours du soir à l'École régionale des Arts industriels[2].

En 1916, son père, professeur d'horticulture à Reims, présenta une demande de bourse à son bénéfice. Elle était déjà élève à l'École nationale des arts décoratifs. Après examen du dossier, la troisième commission du conseil général de la Marne conclut que Adry Boidin était « douée d'heureuses dispositions ». Ainsi, lors de la séance du , le conseil général décida de lui accorder une bourse de 250 francs à compter du [3]. En conséquence, la direction de l'École nationale des arts décoratifs communiquait à la Préfecture les notes que Adry Boidin obtenait, notamment pendant les années 1915-1916[4] et 1916-1917[5].

Il semble ensuite qu'elle n'assista pas aux cours pendant l'année 1917-1918[6] et pour cause, elle a été admise à l'Ecole nationale des Beaux-Arts de Lyon dès septembre 1917. Elle quitta cette école en juillet 1919[7].

Sa bourse de 250 francs est néanmoins maintenue pour l'année 1918-1919, conformément à la proposition du préfet, en raison de « circonstances ». Cette expression vague peut faire référence au contexte de la Première Guerre mondiale, qui prit fin avec la signature de l'armistice du 11 novembre 1918, ou à un évènement d'ordre privé qui n'est pas précisé. Sa bourse fut alors reconduite, mais dans le cadre d'un transfert, pour que Adry Boidin puisse étudier à Lyon[8].

Pour l'année 1919-1920, il semble qu'elle soit retournée à l'École nationale des arts décoratifs, bénéficiant toujours d'une bourse du conseil général du département de la Marne[9].

Elle partit ensuite pendant deux ans aux États-Unis et travailla au Wanamekee Institute à Philadelphie[10].

Fleurs des champs, peinture à l'huile sur toile, Adry Boidin (1948)

Artiste peintre, elle a été principalement active pendant la première moitié du XXe siècle. Elle a notamment peint des natures mortes, utilisant de la peinture à l'huile sur toile. Elle a aussi travaillé sur des décorations pour tissus et a toujours eu un goût vif pour les couleurs.

En 1924, l'Union Rémoise des arts décoratifs organise une exposition au cours de laquelle des tissus décoratifs créés par Adry Boidin sont particulièrement remarqués (des robes, un fond de divan, des tapis et autres créations)[11].

En décembre 1932, elle participe aussi à l'exposition d'Art et Travaux féminins organisée par le Comité de Metz de l'Union Française pour le Suffrage des Femmes. Ses projets de décoration d'intérieurs, « ainsi que ses coussins, lampe et autres objets joliment décorés de peinture en émail » y sont encore une fois très appréciés[12].

L'un de ses tableaux, nommé La Coupe fleurie, se trouve dans les collections du musée des Beaux-Arts de Reims. Il s'agit d'une peinture à l'huile sur toile de la première moitié du XXe siècle que le musée a acheté directement à Adry Boidin, le [13].

Très investie localement elle était membre de nombreuses sociétés rémoises, dont celle des amis du vieux Reims[14]. Elle était également membre de la société archéologique champenoise, qui annonça son décès dans son bulletin de 1969[15].

Elle résidait alors rue Kellermann à Reims[16].

Elle était également membre de la société d'étude des sciences naturelles de Reims[17]. À la suite de son décès, sa sœur fit un don d'études de fruits et de champignons afin de décorer le local de cette société, sachant que l'artiste peintre y avait souvent décoré des expositions de champignons[18].

Références

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  1. « Registre d'inscription des élèves de l'école des Beaux Arts de Lyon (côte 2210W/18), page 45 », 1916-1924 (consulté le )
  2. « La Revue du vrai et du beau : arts et lettres, page 32 », sur Gallica, (consulté le )
  3. « Rapport du Préfet et procès-verbaux des délibérations du Conseil général du département de la Marne, 1ère session de 1916, pages 188-189 », sur Gallica, (consulté le )
  4. « Rapport du Préfet et procès-verbaux des délibérations du Conseil général du département de la Marne, 2e session de 1916, page 75 », sur Gallica, (consulté le )
  5. « Rapport du Préfet et procès-verbaux des délibérations du Conseil général du département de la Marne, séance du 22 août 1917, page 593 », sur Gallica, (consulté le )
  6. « Rapport du Préfet et procès-verbaux des délibérations du Conseil général du département de la Marne, 2e session de 1918, Troisième Commission, « Affaires ne comportant pas une ouverture de crédit », page 65 », sur Gallica, (consulté le )
  7. « Registre d'inscription des élèves de l'école des Beaux-Arts de Lyon (côte 2210W/18), page 45 », 1916-1924 (consulté le )
  8. « Rapport du Préfet et procès-verbaux des délibérations du Conseil général du département de la Marne, séance du 1er octobre 1918, pages 557-558 », sur Gallica, (consulté le )
  9. « Rapport du Préfet et procès-verbaux des délibérations, séance du 19 août 1920, page 805 », sur Gallica, (consulté le )
  10. « La Revue du vrai et du beau : arts et lettres, page 32 », sur Gallica, (consulté le )
  11. « La Revue du vrai et du beau : arts et lettres, page 31 », sur Gallica, (consulté le )
  12. « Le Messin, n°335 (50e année), « L'exposition d’Art et Travaux féminins », page 2 », sur Gallica, (consulté le )
  13. « Descriptif du tableau "La coupe fleurie", par le Musée des Beaux-Arts de Reims », sur musées de Reims (consulté le )
  14. « Annuaire-bulletin de la société des amis du vieux Reims (1951-1955) », sur Gallica (consulté le )
  15. « Bulletin de la société archéologique champenoise, janvier-décembre 1969, 62e année, page 7 », sur Gallica (consulté le )
  16. « Bulletin de la société archéologique champenoise, liste des membres au 1er décembre 1960 », sur Gallica (consulté le )
  17. « Bulletin de la Société d'étude des sciences naturelles de Reims, troisième série, premier tome, années 1946-1947 », sur Gallica (consulté le )
  18. « Bulletin de la Société d’étude des sciences naturelles de Reims, n°135 », sur Gallica, (consulté le )