Affaire Zawadzki

affaire criminelle française (1998)

Affaire Zawadzki
Fait reproché Homicide
Chefs d'accusation Assassinat
Pays Drapeau de la France France
Ville Sougy
Nature de l'arme poison
Date
Nombre de victimes 1 : Jean-Paul Zawadzki
Jugement
Statut Affaire jugée
Tribunal Cour d'assises du Loiret à Orléans

L'affaire Zawadzki est une affaire criminelle française dans laquelle Jean-Paul Zawadzki, 39 ans, militaire de carrière, a été empoisonné par sa femme Nicole, avec l'aide de son amant le docteur Michel Trouillard-Perrot, le , à Sougy, dans le Loiret[1],[2].

Biographies modifier

Les parents de Jean-Paul Zawadzki sont d'origine polonaise. Il est né à Châteauneuf-sur-Cher. Du grade de major, il est mécanicien d'équipage sur Transall[2] à la base aérienne de Bricy. Il est musclé et sportif.

Les parents de Nicole Prévost sont agriculteurs. Elle est petite aux cheveux bruns. Elle décrit ses parents comme rustres et peu affectueux. Ils ne s'exprimaient pas et ne lui ont jamais dit qu'ils l'aimaient. À 18 ans, elle trouve un travail de vendeuse sans difficulté. Elle est très vite licenciée, car elle vole dans la caisse. Nicole devient guichetière au Crédit agricole. Elle vole à nouveau de l'argent. Elle rembourse l'argent qu'elle a volé, grâce à sa grand-mère qui lui prête la somme due. Elle est élue reine du comice agricole[3].

Nicole Prévost rencontre Jean-Paul Zawadzki dans une discothèque, ils se plaisent. Il est son premier et seul amour. Ils se marient en . Très vite, le couple bat de l'aile. Nicole reproche à Jean-Paul de partir trop souvent pour de longues missions en Afrique[3]. Ils ont une fille, née en .

Le père de Michel Trouillard-Perrot est chirurgien. Michel dit avoir une enfance heureuse. Il effectue sa scolarité chez les bons pères. En , à 29 ans, il devient médecin de campagne à Orgères-en-Beauce en Eure-et-Loir, grâce à ses parents[3]. Sa réputation est excellente. Il est médecin-volontaire chez les pompiers. En 1994, son épouse quitte le foyer pour rejoindre ses deux filles à Tours[2],[3].

Les faits et l'enquête modifier

En , Michel Trouillard-Perrot et Nicole Zawadzki deviennent amants[1]. La fille des Zawadzki surnomme Michel Trouillard-Perrot : « Toutouille ». Michel observe que Nicole a l'air malheureuse et l'interroge à ce sujet.

Progressivement, Nicole dit à Michel que Jean-Paul la bat, puis que Jean-Paul la contraint à avoir des relations sexuelles avec certains de ses amis, collègues militaires[4].

Nicole remet des dessins à Michel, disant que c'est sa fille qui les a faits pour lui. Certains dessins ont de courtes annotations dans lesquelles la fillette demande à Michel de sauver sa mère de son père.

Michel reçoit des appels téléphoniques d'une Julie, disant qu'elle est une tante de Nicole. Julie lui confirme les sévices dont souffre Nicole et lui dit qu'il faut qu'il l'aide.

En , Jean-Paul Zawadzki revient d'une mission au Gabon. Il tombe malade, il tousse. Nicole lui achète du sirop à la pharmacie. Son état empire. Il est de plus en plus fatigué, il vomit et a le blanc des yeux rouges. Son état se dégrade, malgré les consultations à domicile de Michel Trouillard-Perrot. Jean-Paul obtient une permission pour se reposer.

Le , Jean-Paul meurt[1]. Michel Trouillard-Perrot déclare sa mort naturelle[1]. Jean-Paul est enterré à Châteauneuf-sur-Cher.

Nicole touche rapidement l'assurance vie de Jean-Paul et se met à faire des dépenses, elle achète une voiture de luxe[2] et des meubles.

Les collègues de Jean-Paul trouvent sa mort suspecte[1]. Ils alertent leur hiérarchie qui se tourne vers les hautes autorités de gendarmerie du Loiret. La justice est saisie, le corps de Jean-Paul est exhumé et autopsié en [2].

Michel Trouillard-Perrot avoue avoir empoisonné Jean-Paul Zawadzki, qu'il considère être un monstre, pour libérer Nicole.

Procès et condamnations modifier

Les experts psychiatres décrivent Michel Trouillard-Perrot comme un simple exécutant[3]. Ils décrivent Nicole Zawadzki comme une mythomane manipulatrice avec une personnalité hystérique perverse.

Le , le procès de Nicole Zawadzki et Michel Trouillard-Perrot débute à la cour d'assises du Loiret à Orléans. La défense de Michel Trouillard-Perrot est assurée par Christophe Pesme et Jean-Yves Le Borgne. Martine Verdier est l'avocate des parties civiles.

Nicole Zawadzki est condamnée à vingt-cinq ans de réclusion criminelle[4]. Michel Trouillard-Perrot est condamné à 20 ans de prison[4]. Nicole Zawadzki fait appel de cette décision. Considérant qu'il n'est pas possible de rejuger Nicole Zawadzki sans Michel Trouillard-Perrot, le parquet général fait appel de la condamnation.

En , le procès en appel de Nicole Zawadzki et Michel Trouillard-Perrot débute à la cour d'assises d'Indre-et-Loire à Tours. La peine de Michel Trouillard-Perrot est confirmée. Nicole Zawadzki est condamnée à vingt-huit ans de réclusion criminelle. Depuis, sa défense est assurée par Henri de Beauregard[4].

En , Michel Trouillard-Perrot obtient une libération conditionnelle.

Notes et références modifier

  1. a b c d et e Renaud Domenici, « Le médecin de famille empoisonne le mari gênant », Le Parisien, .
  2. a b c d et e Renaud Domenici, « Les amants diaboliques accusés d'empoisonnement », Le Parisien, .
  3. a b c d et e Renaud Domenici, « Les amants diaboliques s'accusent mutuellement », Le Parisien, .
  4. a b c et d Hondelatte 2017.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Médiagraphie modifier

Bibliographie modifier

Documentaires télévisés modifier

Émission radiophonique modifier

  • « L'affaire Zawadzki : les amants diaboliques », et « Les amants diaboliques : Un crime presque parfait ! », , dans L'Heure du crime de Jacques Pradel, sur RTL.
  • « Zawadzki, les amants meurtriers », , dans Hondelatte raconte de Christophe Hondelatte, sur Europe 1.