Agapé

terme grec pour désigner l'amour divin ou inconditionnel, qui a pour caractéristiques d'être désintéressé et universel

Agapè (en grec ancien : ἀγάπη) est un concept philosophique qui désigne l'amour « divin », « inconditionnel », celui des principes. L'agapè est souvent comparée à la charité chrétienne.

Concept modifier

Chez Platon modifier

L'agapè est, pour Platon, la troisième forme que prend l'amour après l'amour sexuel (« éros ») et l'amour de la famille (« storgê »). L'amour platonique — de Platon — est un amour désintéressé, c'est donc l'amour pour l'amour c'est-à-dire l'acte de charité principalement. Les philosophes grecs du temps de Platon l'utilisaient dans un sens supposé universel, c'est-à-dire opposé à un amour personnel ; cela pouvait signifier l'amour de la vérité, ou de l'humanité.

Dans le christianisme modifier

Le terme est utilisé par les chrétiens pour décrire l'amour de Dieu, tel qu'il est décrit dans la Bible, envers les hommes. C'est notamment le mot employé tout au long du Nouveau Testament (rédigé en grec par ses différents auteurs), pour la qualité d'amour totalement désintéressé dont Dieu seul est capable, mais qu'il propose de donner à ses disciples par le Saint-Esprit.

Un passage très explicite se trouve dans l'Évangile selon Jean, qui relate une conversation au cours de laquelle Jésus demande à son disciple Pierre « s'il l'aime », employant le verbe « agapao », Pierre ne pouvant répondre mieux qu'avec « phileo »[1]. Ce genre d'amour signifie que nous pouvons accepter, pardonner et faire confiance aux autres[2].

Le concept est toutefois mobilisé à de nombreuses reprises dans des sens différents, voire contradictoires. Il désigne parfois une action idéale, parfois un péché[3].

Le nom d'Agapè a été donné à plusieurs œuvres chrétiennes, par exemple celle fondée en 1947 en Italie par le pasteur Tullio Vinay.

Chez Grégoire de Nysse modifier

Grégoire de Nysse préfère utiliser le mot érôs à agapè, car il considère que le premier dispose d'une connotation plus forte que le deuxième. L'érôs, en effet, renvoie à un sentiment plus intense que l'agapè[4].

Notes et références modifier

  1. Saint Jean l’Évangéliste, chapitre 21, versets 12 et suivants.
  2. (en) Cosmo, « 8 different types of love explained » [« 8 types d'amour différents expliqués »], Cosmopolitan Middle East,‎ (lire en ligne [archive du ]).
  3. Craig A. Boyd, Visions of agapé : problems and possibilities in human and divine love, Ashgate, (ISBN 978-0-7546-5818-4 et 0-7546-5818-X, OCLC 175289919, lire en ligne).
  4. « AGAPÈ », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).

Articles connexes modifier