Alain Burosse est un homme de médias, et notamment de télévision à Canal +, considéré comme un défricheur et un découvreur de talents en particulier dans l'art émergent de la vidéo. Ayant commencé par la radio à Europe 1, il est aussi réalisateur de documentaires, photographe de polaroids, auteur de livres, organisateur de festivals et commissaire d'expositions. Il est également un activiste gay, à l'origine de la Nuit Gay de Canal+.

Alain Burosse
Biographie
Naissance
(74 ans)
Nom de naissance
Alain Burosse
Nationalité
Activité

Biographie

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Alors qu'il poursuit des études d'histoire de l'art et d'archéologie[1], Alain Burosse travaille à la magnétothèque d'Europe 1, puis y réalise une émission hebdomadaire de rock pour Pierre Lescure et anime sous l'égide de Marc Garcia Les Mille et deux nuits[2] le week-end avec Bertrand Merino-Peris[3].

Cette première expérience dans les médias lui ouvre des portes vers la télévision : en 1982 Pierre Lescure lui confie la production artistique d'un programme mensuel surfant sur la scène visuelle punk, new wave et art vidéo, avec Bertrand Merino-Peris[4] et Michel Eli au sein des Enfants du Rock sur Antenne 2, Haute Tension[5],[1] .

En 1984, Pierre Lescure et Alain de Greef lui proposent la fonction, nouvelle dans l’audiovisuel, de responsable des programmes courts à Canal+, deux mois avant l'ouverture de l'antenne. Il s’agit alors de remplir la case aléatoire des « Surprises », avec des programmes originaux allant de 10 secondes à 25 minutes (pastilles interstitielles/shorts, courts métrages de fiction, animation ou vidéo, clips indiens, etc.).

Signe d'une certaine notoriété au sein de la chaîne, Les Nuls le citent dans l'accroche d'Objectif Nul[6] en 1987 :

« À des millions d'années-burosse de la Terre, un équipage, Zeitoun, Panty, Syntaxeror, le Mercenaire et le capitaine Lamar, dérivent à bord du Libérator. Leur objectif ? NUL ! »

Le succès financier de la chaîne rend possible le préachat de courts métrages (Jan Kounen, Gaspar Noé) ou la production d'émissions spécifiques, à commencer par Avance sur image, émission consacrée à l’art vidéo (Marc Caro, Michel Jaffrennou…) avec la collaboration de Jean-Marie Duhard, produite par Ex Nihilo (1988-1990). La première émission est consacrée à Zbigniew Rybczyński[7].

L'Œil du cyclone

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En 1991, jusqu’en 2000, il conçoit comme directeur artistique, avec Patrice Bauchy, Pascale Faure et Joëlle Matos, l’Œil du cyclone, programme hebdomadaire de 26 minutes diffusé le samedi en mi-journée[8],[9]. Avec des productions et des réalisateurs différents (Jérôme Lefdup, Vincent Hachet, Jean-Baptiste Erreca, Jean-Christophe Averty, Luc Moullet, etc.), l’émission se distingue par son avant-garde visuelle et thématique très éclectique[10],[11].

Après l’arrêt de l'émission, sabordée à l'arrivée d'une nouvelle direction à Canal+, plusieurs programmes reprennent l’idée du détournement d’images d’archives, utilisées suivant les sujets : Message à caractère informatif (Nulle part ailleurs, Canal+) ou Dr CAC (France 5). En 1993, Michel Hazanavicius réalise également La Classe américaine : le grand détournement, suivant le même procédé.

Les Programmes courts

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Les Programmes courts produisent d'autres émissions parmi lesquelles on peut citer : Imagina, réalisée chaque année par Jérôme Lefdup (1990-2000) autour du forum international des nouvelles images de Monte-Carlo[12] ; Cicciolinissima et Derrière Lahaie ; L’Homophobie, ce douloureux problème, réalisée par Lionel Bernard ; La Nuit la plus short, La Nuit de la lune et La Nuit la +, qui donnent lieu à des fêtes mémorables ; La Nuit Cyber[13] mise en forme par Jean-Baptiste Erreca en collaboration avec les Nouveaux Programmes d’Alain Le Diberder. Avec Jean-Pierre Dionnet, qui l'appelle « l'homme le plus transgressif de Canal+ et de la télévision française », il organise des nuits de la transgression et de l'horreur[14].

De nombreux festivals reçoivent alors le soutien financier de Canal+ à travers les Programmes courts, essentiellement le festival du court métrage de Clermont-Ferrand et le festival d’animation d’Annecy[15],[16]. En 1993, Canal Plus devient la chaîne du court-métrage avec une programmation supérieure à 43 heures, ce qui représente 300 films chaque année, à raison de 2500 francs la minute en moyenne[17].

La Nuit Gay

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Alain Burosse devient très tôt une personnalité du monde gay, puisqu'il se retrouve en couverture du n°0 du Gai Pied[18],[19] après avoir découvert le militantisme homosexuel au FHAR en 1971 et jeté une poubelle sur Jean Poiret à la sortie de La Cage aux folles[20].

L'Œil du cyclone consacre une émission à l’histoire du mouvement homosexuel depuis les émeutes de Stonewall, Fier.e.s de l’être, présentée par Alex Taylor et diffusée le jour de la Gay Pride en 1994.

En 1995, sa position à la télévision et la volonté de Canal+ de se démarquer lui donnent la possibilité de suggérer une première Nuit Gay, où il a carte blanche, avec Joëlle Matos et en collaboration avec Nicolas Plisson[21]. L'émission est mise en forme par Jean-Baptiste Erreca et diffusée le 23 juin. C'est un succès, battant le record d'audience de la Nuit Johnny. Les rues du Marais, quartier gay à Paris, sont vides ce soir-là mais les bars sont pleins, l'émission étant diffusée en crypté[22],[23]. L’émission se termine par un montage, inédit à la télévision francaise, de vidéos X gay.

En 1996, A vous Cognacq-Gay suit en direct la Gay Pride de Paris en direct sur Canal+. En 1997, l’émission Eurogayvision fait le tour de l’Europe - réalisée par Jean-Baptiste Erreca. D’autres Nuits Gay suivront sur Canal+, y compris après le départ d'Alain Burosse en 2000, sous l’égide de Pascale Faure.

Autres activités

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Réalisateur

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Il passe lui-même derrière la caméra[24], uniquement pour des documentaires car dit lui-même n'être pas à l'aise avec la fiction[1] :

  • Glozel ou le mythe au logis[25] ;
  • Branlements progressifs du plaisir, co-réalisé avec Lionel Bernard[26] ;
  • Siwa, une oasis égyptienne[27] ;
  • Poubell's girls[28] ;
  • I Love Keith Haring[29] ;
  • L'Île de la jeunesse éternelle[32], en collaboration avec Danielle Palau.

Festivals, expositions

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Son activité à Canal+ l'amène à fréquenter assidûment les festivals de courts métrages. Il y participe de plus en plus activement, parfois en tant qu'intervenant lors de débats, parfois en tant que partenaire comme à Annecy[33] et Clermont-Ferrand[34],[35] (2003-2013).

De 2004 à 2008, il est « présidente » du FFGLP (Festival du film gay et lesbien de Paris, devenu Chéries-Chéris)[36].

MK2 lui confie la programmation d'un festival[37] ; il est membre de la commission des œuvres électroniques de la SCAM[38] (2004-2011), président de la commission des prix de qualité aux courts métrages du CNC (2008), ainsi que du jury du FICAM à Meknès (Maroc) en 2017 [39] et du festival international du film Cine Pobre de Gibara (Cuba)[40].

Il est l'un des programmateurs de l'Étrange festival[41] au Forum des images de Paris[42], et vice-président du festival depuis 2009.

En 2019, il est commissaire général de l’exposition Champs d’amours[43], avec Jean-Baptiste Erreca, Laurent Bocahut, Didier Roth-Bettoni et Michèle Collery, qui présente à l'Hôtel de ville de Paris le cinéma LGBT dans tous ses états depuis ses origines en 1919.

Polaroids

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En tant que photographe, sa démarche se rapproche des programmes vidéo proposés sur Canal+ en travaillant sur des Polaroids trafiqués et peints et sur des images numériques. Ses photos ont souvent pour cadre le Maroc où il réside fréquemment. Il est le sujet du Cinématon #973 de Gérard Courant[44] où on l'y voit travailler sur un Polaroid.

Il est invité à plusieurs expositions personnelles et collectives, entre autres : Zerbia, du Maroc à la Goutte d'Or[45] ; Douarnenez[46] ; Enfilenthropies à Paris[47] ; Institut français d'Agadir[48] ; Sidi Ifni[49] ; résidence à Meknès[50]

Ses Polaroids sont édités chez Corridor Éléphant et chez Éditions de l'Œil.

Il est l'auteur d'une pièce de théâtre, Babal Imperatrix forever[51] qui met en scène Héliogabale, l'empereur romain décadent, dans un langage vernaculaire moderne. Son roman policier, Fleur de coin-coin, traversé de nombreuses références au Bas-Empire romain, est teinté de sa passion pour la numismatique.

Musique

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Membre du groupe underground La Fondation, il est l'auteur de la pochette et des paroles des 3 titres du vinyle Suis-je normale ? de Nini Raviolette (Celluloïd, 1980)[52].

Notes et références

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  1. a b et c « Je me suis retrouvé un peu par hasard dans le monde merveilleux des médias mais ce que je voulais faire c'était égyptologue », sur Format court
  2. « Archives sonores et visuelles », sur La Fondation
  3. « Anciennes grilles - saison 1982-1983 », sur Europe 1
  4. « Bertrand Merino-Peris », sur IMDb
  5. Bruce Couturier, Une scène-jeunesse : Culture-jeune, état des lieux, FeniXX, (lire en ligne)
  6. « Objectif nul - Série TV 1987 », sur AlloCine
  7. « Avance sur image, le club des inventeurs », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  8. « 10 émissions mythiques lancées par Alain de Greef », sur Les Inrocks
  9. « Le Freak du mois : Alain Burosse dans l’Oeil du cyclone ! », Gonzaï, no 8,‎ (lire en ligne)
  10. « L'Œil du cyclone », sur Toute la télé
  11. « L'Œil du cyclone, trente minutes décapantes laissent parler l'image », sur Le Temps
  12. « Imagina, en attendant le jeu », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  13. Béatrice Bocard, « Soirée spéciale consacrée aux créations multimédia », Libération,‎ (lire en ligne)
  14. Jean-Pierre Dionnet et Christophe Quillien, Mes Moires, Hors Collection, (lire en ligne)
  15. Philippe Dana et Léon Mercadet, Les Invités de la fête, Média Diffusion, (lire en ligne)
  16. « Canal + fête le court métrage », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  17. « Canal + ranime le court métrage », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  18. « Années 70 : 78-79 », sur Mémoires des sexualités
  19. « Le Gai Pied (couvertures du n°0 au n°44) », sur Mémoires des sexualités
  20. « Drôles pour toujours : Maillan, Poiret, Serrault », sur Telescoop
  21. Béatrice Bocard, « Canal + annonce une «Nuit gay» en juin », Libération,‎ (lire en ligne)
  22. « Alain Burosse, créateur de la «Nuit Gay»: «Le soir de la diffusion de la première Nuit Gay, les rues du Marais étaient vides» », sur Komitid,
  23. Dominique Simonnet, « La Nuit gay de Canal », L'Express,‎ (lire en ligne)
  24. « Alain Burosse », sur IMDB
  25. « Glozel ou le mythe au logis », sur Film documentaire
  26. « L'Œil du cyclone - Branlements progressifs du plaisir », sur IMDb
  27. Thérèse-Marie Deffontaines, « Siwa, une oasis égyptienne », sur Le Monde,
  28. « L'Étrange festival programme complet », sur Forum des images
  29. « I love Keith Haring », sur Télérama
  30. « Farrah, l'être ange », sur Cinémathèque
  31. « Libérations sexuelles, révolutions visuelles », sur Cinémathèque
  32. « Notice bibliographique La isla de la juventud eternal », sur BNF
  33. « Le Film d'animation à Annecy », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  34. « Programme de Clermont FilmFest04 », sur Festival de Clermont
  35. Catalogue Clermont FilmFest04, Clermont FilmFest (lire en ligne)
  36. « Renseignements Festival Chéries-chéris », sur Chéries-chéris
  37. « Carte rose à Alain Burosse », sur MK2
  38. « Les Prix 2009 », sur Yumpu
  39. « Palmarès FICAM 2017 », sur FICAM
  40. (es) « Los Premios Lucía ya tienen dueños », sur Arte por excelencias
  41. « Alain Burosse, de l'Étrange Festival », sur Komitid
  42. « Attention, l'Étrange festival va très loin », sur RFI
  43. « "Champs d'amour", l'exposition qui retrace un siècle de cinéma LGBT », sur France TV Info
  44. « Alain Burosse by Gérard Courant - Cinématon #973 », sur Youtube
  45. « Le Maroc à la Goutte-d'Or », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  46. « Du cinéma, mais pas que ça… », Ouest France,‎ (lire en ligne)
  47. « Alain Burosse commente les photos de son expo Enfilenthropies », sur Komitid,
  48. « Nuits de Ramadan 2004 à l'Institut français d'Agadir : Dialogue artistique entre Orient et Occident », Le Matin,‎ (lire en ligne)
  49. « Brassens au milieu des chants et de la poésie amazigh », Le Matin,‎ (lire en ligne)
  50. « Hommage : Sept artistes s’inspirent des carnets de voyage de Delacroix pour valoriser cet héritage historique », Aujourd'hui Le Maroc,‎ (lire en ligne)
  51. « Notice bibliographique Héliogabale », sur BNF
  52. « Alain Burosse », sur Discogs