Albert Candelot

ingénieur, officier supérieur et homme politique français (1840-1920)

Albert Candelot, né le à Paris et mort le à Bourg-la-Reine, est un ingénieur, officier supérieur et homme politique français.

Albert Candelot
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Albert Louis Candelot
Nationalité
Allégeance
Activités
Autres informations
Conflit
Distinction

Il s'est illustré dans la répression de la Commune de Paris.

Biographie modifier

Albert Louis Candelot est le fils de Jean Noël Candelot, employé et de son épouse Célina Pauline Forey, sans profession.

Élève de l'École polytechnique en 1860, il est nommé sous-lieutenant en 1861 et poursuit ses études d'ingénieur à l'École d'application de l'artillerie et du génie de Metz.

Rattaché au régiment d'artillerie de la Marine et des Colonies, il est promu lieutenant en 1863 et effectue sa première mission en qualité de chef du service topographique et du cadastre de la Nouvelle-Calédonie de 1864 à 1868, où il dresse la carte de l'île.

Guerre de 1870 modifier

À la déclaration de la guerre de 1870, Albert Candelot demande à participer à la campagne et va servir sous les ordres du maréchal Mac-Mahon (1808-1893) en qualité de capitaine. Fait prisonnier à Sedan, il est laissé pendant dix jours, de la reddition du au départ le , dans la presqu’île d’Iges, dans un méandre de la Meuse. Cet espace fermé au nord par la Meuse, au sud par le canal de l'Est, cerné de gardes bavarois brutaux fut surnommé le « camp de la Misère »[1]. Les 80 000 soldats parqués avec leurs chevaux sous la pluie, sans matériel de campement, affamés avec pour seul approvisionnement des rations acheminées par la place de Mézières meurent par centaines de faim ou de dysenterie provoquée par l'absorption d'aliments corrompus ou de l'eau de la Meuse polluée par les cadavres. Les survivants partent ensuite à pied jusqu’à Pont-à-Mousson à une centaine de kilomètres. La garde de ces files est insuffisante ce qui permet son évasion du camp d'Iges[Note 1].

Traversant le Meuse à la nage, il prend ensuite part au siège de Paris et à la bataille de Champigny le . Commandant la 12e batterie d'artillerie de Marine (batterie des fours à chaux de Champigny), il réussit à arrêter les Allemands[Note 2].

La Commune de Paris modifier

Il participe ensuite à la campagne de l'intérieur, dont le siège de Paris en 1871 sous les ordres de Mac-Mahon[réf. nécessaire].

Retour à la paix modifier

Albert Candelot est envoyé en à octobre 1875 à la fonderie de Ruelle à Ruelle-sur-Touvre et réalise à cette époque d'importantes missions dans les usines anglaises où il complète ses connaissances d'ingénieur. Ses connaissances techniques lui permettant alors de se spécialiser dans la fabrication du matériel d'artillerie navale ou dès 1868, il est attaché à cette usine entre ses missions à l'étranger où il revient avec des idées nouvelles sur les méthodes de travail, l'emploi des outils et la modernisation de la fabrication.

Nommé chef d'escadron en 1876, il est en Indochine lorsqu'il est envoyé en mission le en Nouvelle-Calédonie pour participer à la répression de la grande insurrection kanak jusqu'en 1879. De retour à Saïgon en Cochinchine, il y est nommé de 1885 à 1887 directeur de l'Artillerie et du Génie, puis commande un régiment d'artillerie de marine. En 1897, il devient directeur de l'usine de Ruelle et prendra sa retraite pour raisons de santé en 1899.

Carrière politique modifier

Sa carrière militaire achevée, Candelot s'installe à Bourg-la-Reine à la villa des Troënes chemin latéral (actuel no 14 rue du Colonel-Candelot)[4].

Le , il est élu conseiller municipal et nommé maire quelques jours plus tard[4]. Il sera réélu en 1904, 1908, 1912 et 1919[4].

Sous sa mandature qui dura vingt ans, il va créer en 1902 la première exposition internationale d'horticulture et des beaux-arts, avec une seconde édition en 1905, qui sera un véritable succès[5]. C'est toujours en prévision de l'expansion de la ville que fut réalisée la rue Arnoux, pavée en 1905, viabilisée en 1912, puis baptisée le [4]. C'est également en 1908 qu'il fit nommer le chemin de l'Yvette, rue André-Theuriet[4].

De 1909 à 1911 sont entrepris les travaux d'agrandissement et d'embellissement de la mairie, en la faisant surmonter d'un étage, en la dotant d'une façade plus élégante et de l'installation de l'eau, du gaz et de l'électricité, le tout sous la direction de l'architecte communal Jules Frémeaux. La salle du Conseil est prolongée par une salle destinée aux mariages dont Alphonse Osbert (1857-1939) réalise deux toiles Vers l'avenir, et Vers le passé. Edmond Tapissier (1861-1943) décore la salle du Conseil de trois panneaux : La cueillette des roses, Les Beaux fruits et La Céramique, en hommage à l'activité phare de la ville[6].

Il crée la rue des Blagis, projet qui donna tant de tracas à son prédécesseur André Theuriet, et en 1911, le passage sous les voies de la ligne de Sceaux permettant de relier le quartier des Blagis au boulevard du Maréchal-Joffre dit Pont des Blagis, qui sera inauguré le [4].. Il commande également au sculpteur Charles Théodore Perron, demeure également à Bourg-la-Reine, la statue pour le Monument à André Theuriet, fondue par René Fulda à Paris[4].. Ce monument est inaugurée le en présence du président de la République Raymond Poincaré, du sous-secrétaire d'État aux Beaux-Arts Léon Bérard[4]. Il est également à l'origine du monument aux morts[4]..

Albert Candelot meurt à Bourg-la-Reine le , trois semaines après sa réélection à la tête de la ville. Il y est inhumé au cimetière communal (division 3, rangée 18, sépulture no 2).

Il légua à la ville son sabre-baïonnette et son pistolet, conservés dans les collections municipales[4].

Publications modifier

Campagnes militaires modifier

Grades modifier

  • Sous-lieutenant en 1861.
  • Lieutenant en 1863.
  • Capitaine en 1870.
  • Colonel en 1888.
  • Colonel de réserve en 1904.

Distinctions modifier

Hommages modifier

  • La Municipalité de Bourg-la-Reine a donné son nom à une rue de la ville qui était autrefois l'ancien chemin latéral, qui longeait le second tracé de la voie de chemin de fer de Bourg-la-Reine à Sceaux. Elle s'étendait de la rue de l'Yser à Sceaux à la rue Arnoux et fut prolongé jusqu'à la rue des Blagis[4].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les sous-officiers peuvent cependant sortir de la caserne ou du camp. Le sort des 11 860 officiers, comprenant 956 officiers supérieurs dont 152 généraux et 183 colonels est plus confortable. Le gouvernement allemand leur verse une demi-solde de captivité, 70 thalers pour un général, 25 pour un capitaine, 12 pour un sous-lieutenant. Beaucoup d'entre eux bénéficient d'une aide complémentaire de leur famille[2]. Prisonniers sur parole dans la ville où ils sont assignés à résidence, ils logent chez l'habitant ou dans des auberges et sont libres de leurs déplacements sous condition de se rendre une fois par semaine au bureau de la place, ce qui leur permet des excursions[3]
  2. Six soldats de cette batterie reçoivent la croix de chevalier de la Légion d'honneur, et huit autres sont décorés d'une médaille

Références modifier

  1. Gérald Dardart, Glaire, Villette et Iges sur le boulevard des invasions, Ville de Glaire éditeur.
  2. François Roth, p. 423.
  3. François Roth, p. 422.
  4. a b c d e f g h i j et k Xavier Lenormand, op. cit.
  5. Exposition Internationale d'Horticulture et des Beaux-Arts de Bourg-la-Reine en 1902 et 1905.
  6. Décoration de la mairie de Bourg-la-Reine.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Xavier Lenormand, Étienne Thieulin, À travers notre ville, l'histoire des rues de Bourg-la-Reine, Orléans, Imprimerie Nouvelle, 1994, 193 p. (ISBN 2-9509068-0-X).

Articles connexes modifier

Liens externes modifier