Albert Guérisse

médecin militaire et résistant belge

Albert Guérisse (1911-1989) est un médecin militaire et un résistant belge[1]. Pendant la Seconde Guerre mondiale, sous le nom de Pat O'Leary, il dirigea une filière d’évasion connue sous le nom de réseau Pat O'Leary ou de Pat Line[2], grâce à laquelle plus de 600 aviateurs anglais et américains ont pu rentrer sains et saufs en Angleterre après que leur appareil eut été abattu au-dessus de la France occupée.

Albert Guérisse
Albert Guérisse en 1969.
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 77 ans)
WaterlooVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Albert-Marie Edmond GuérisseVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Patrick Albert (“Pat”) O‘LearyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Armes
Grades militaires
Conflits
Lieux de détention
Distinctions

Biographie

modifier

Avant la guerre

modifier

Albert-Marie Edmond Guérisse naît à Bruxelles le . Il étudie la médecine à l'Université catholique de Louvain puis à l’Université libre de Bruxelles, en qualité d'élève-médecin militaire. Lieutenant médecin en 1936, il est affecté au 1er Régiment de Lanciers qui est stationné à Spa, près de la frontière allemande.

Pendant la guerre

modifier

Le , lorsque les Allemands envahissent la Belgique, il participe à la Campagne des 18 jours. Pendant les combats de Juprelle et de Geluwe, il se distingue en allant porter secours aux blessés sous le feu ennemi, ce qui lui vaudra la Croix de Guerre avec palme. Le , quelques heures après la capitulation de l'armée belge, il choisit de rejoindre les lignes anglaises afin de continuer la lutte. Il parvient le 1er juin, avec un groupe d'officiers commandés par le Colonel Bastin, à embarquer[3] vers l’Angleterre entre la Panne et Dunkerque sur un bateau à aubes britannique, le Westward 760. A peine arrivé, il est renvoyé le 4 juin en France par le navire Batavia II vers Brest, avec quelques 400 militaires belges, en vue d’un hypothétique regroupement des forces belges à Poitiers (siège du gouvernement belge). Le il est désigné pour le centre d'instruction du service de Santé dans la région des Sables-d’Olonne. Le , sur le point d'être fait prisonnier des Allemands, il s'en évade et rejoint le centre de regroupement des blindés dans le sud de la France, à Lunel-Viel. Après la capitulation française, il refuse l'ordre de se laisser constituer prisonnier et rejoint la côte avec quelques officiers belges (notamment les lieutenants Georges Danloy, Freddy Gréban de Saint-Germain, Jacques de Brabant, Paul et Victor Nicod et de Jean de Selys Longchamps). Fin juin, ils embarquent à Sète sur un navire charbonnier britannique, le Northmoor, avec des troupes de la légion tchèque. Arrivé dans la rade de Gibraltar le , Guérisse profite de l'occasion de compléter l’équipage d’un navire marchand français (Le Rhin) que son commandant (Péri) compte mettre à la disposition de la marine anglaise.

Au mois d'août, Le Rhin accoste à Barry Docks (en). Péri devient le commandant Langlais et obtient de l’amirauté britannique que le bateau et son équipage naviguent désormais sous le pavillon du Blue Ensign, attribué aux navires de réserve de la Royal Navy, ceux de la Navy étant sous le White Ensign et les bâtiments commerciaux sous le Red Ensign. C’est ainsi que le lieutenant médecin Guérisse est nommé au grade de lieutenant-commander (capitaine de corvette) de la Royal Navy Volunteer Reserve (RNVR) et détaché au Naval Intelligence Department. Ayant à prendre un nom anglais afin de ne pas être reconnu comme Belge en cas de capture, il choisit O’Leary, nom d’un Canadien français qu’il avait côtoyé pendant ses études : avec un tel nom à consonance irlandaise, les Anglais lui attribuent d’emblée le prénom de Patrick. Avec d’autres membres de l’équipage, il reçoit par le Naval Intelligence Service, un entraînement de six semaines d'agent pour des missions d’infiltration en territoire ennemi.

Le Rhin reçoit un armement et prend le nom de HMS Fidelity[4], destiné à des opérations clandestines. Il opérera en Méditerranée et dans l’Atlantique comme mystery-ship, subissant régulièrement des transformations et des changements d’aspect, spécialisé dans les coups de main de sabotage sur les côtes françaises, la dépose et la récupération d’agents du SOE.

Le , il reçoit pour mission de débarquer des agents du SOE à proximité de Collioure sur la côte du Roussillon et d'embarquer une quinzaine d'hommes qui devaient quitter la France. L'embarcation dans laquelle il se trouve est repérée par les garde-côtes qui la prennent en chasse. Le moteur est endommagé et l'équipage est arrêté par les autorités du régime de Vichy. Il se présente sous son identité d'emprunt Patrick O’Leary, mais se déclare aviateur canadien français, dont l'avion a été abattu, cherchant à gagner Gibraltar. Il est successivement emprisonné à Port-Vendres, Marseille, Toulon et enfin Saint-Hippolyte-du-Fort près de Nîmes où de nombreux soldats britanniques sont prisonniers. Il s'évade le en permettant la fuite d'une trentaine de militaires anglais.

Il rejoint à Marseille une ligne d'évasion mise en place en janvier 1941 par le capitaine Ian Garrow qui a déjà pu rapatrier une centaine de militaires britanniques restés sur le territoire français après la capitulation. Tous les membres du réseau[5] sont des résistants français. Garrow a installé à Lille une cellule de recherche et d'acheminement vers la zone non-occupée, établi à Marseille et Perpignan des centres d'hébergement et organisé une filière par les Pyrénées, vers Barcelone puis Gibraltar ou Lisbonne. L'amirauté britannique est interrogée par radio sur le sort de O'Leary: du fait qu'il parle couramment le français et qu'il a bénéficié d'une formation d'agent secret par le Naval Intelligence Service, Garrow souhaite le garder pour adjoint. Il en est informé, par un message à la BBC: «Adolphe doit rester»[6]. O'Leary ne rejoindra donc pas le HMS Fidelity, qui accomplira encore quelques missions en Méditerranée, pour finir par accompagner un convoi dans l'Atlantique en décembre 1942, où il sera torpillé par un sous-marin allemand et disparaîtra corps et biens dans la nuit du 30 décembre 1942[7].

De juillet à septembre, O'Leary s'occupe personnellement du convoyage de plus de cent évadés. Garrow, recherché par la police, confie la direction de l'organisation à O'Leary. À partir de ce moment, l'organisation va se développer : les aviateurs abattus sont de plus en plus nombreux, et comme beaucoup de militaires britanniques sont en prison ou en camp d'internement, des plans d'évasion groupée sont étudiés. De nouvelles filières s'organisent pour évacuer des « colis » vers l'Espagne ou la Méditerranée. Un aviateur abattu dans le Nord peut ainsi être évacué par l'Espagne en douze jours. En octobre, Garrow est capturé par la milice de Vichy. Londres confirme O'Leary dans sa fonction de chef du réseau. Le réseau va étendre son activité jusqu'au sud de la Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg. Son chef doit déléguer le recrutement de nouveaux agents à des responsables locaux, ce qui facilite l'introduction de traîtres.

En , sur ordre de Londres[8], il passe les Pyrénées et rejoint Gibraltar[9] pour recevoir des ordres du MI9 (Branche Évasion du Military Intelligence). La discussion porte notamment sur le rôle d'Harold Cole, dont O'Leary est convaincu qu'il a trahi et vendu aux allemands les membres du secteur nord du réseau et sur l'organisation d'évasions de masse d'aviateurs et de militaires du corps expéditionnaire britannique récemment transférés dans des camps de détention dans le sud de la France. Début avril, il est de retour en France, déposé clandestinement avec un opérateur-radio par un chalutier sur la côte, il reprend son activité de chef du réseau. En mai, a lieu le procès de Garrow (défendu par Gaston Deferre) qui est condamné à dix ans de prison. En juillet, O'Leary apprend par radio qu'il est décoré par les britanniques de l'Ordre du Service distingué (DSO). Jusqu'à l'occupation en de la zone libre par les Allemands, plusieurs embarquements d'aviateurs sont organisés sur la côte méditerranéenne[10], à chaque fois de 35 à 50 hommes (Canet-Plage, St-Pierre Plage, calanques de Cassis...)[11]. Ensuite, ce ne sera plus possible vers Gibraltar qu'avec l'aide de passeurs espagnols anti-franquistes (notamment le groupe de Francisco Ponzan Vidal[12]), au travers des Pyrénées puis la traversée de l'Espagne. La Gestapo, désormais très active dans l'ex-zone non occupée, resserre son emprise autour du réseau. En décembre, les Britanniques demandent le retour de Garrow à Londres. Grâce à un uniforme de gardien de contrefaçon que O'Leary et Nancy Wake lui font parvenir dans sa cellule du camp de prisonniers de Mauzac (Dordogne), Garrow s’échappe le et sera rapatrié vers l'Angleterre. O'Leary poursuit l'extension du réseau, récupérant des aviateurs jusqu'au nord de la France et en Belgique.

En , il apprend qu'il est proposé pour la Médaille du Courage polonaise. En février, la filière est infiltrée et trahie par le Français Roger Le Neveu dit « Le légionnaire »[13]. Le , O'Leary est arrêté dans un bar de Toulouse. Pour prévenir les membres du réseau et les britanniques du MI9, il s’arrange pour que l’un des plus jeunes membres du réseau, Fabien de Cortes, avec qui il a été arrêté, parvienne à s'évader du train qui les transporte vers la prison. Soumis à la torture, O'Leary ne parle pas. La Gestapo ne le connait que sous son identité de Canadien Français, officier de la Royal Navy, et jusqu'à la fin de la guerre, personne de son entourage ne connaîtra sa véritable identité de médecin militaire belge. La filière d'évasion sera reprise par Marie-Louise Dissard sous le nom de réseau Françoise. D'octobre 41 à mars 43, la filière rapatriera vers l’Angleterre plus de 600 aviateurs abattus, britanniques, américains et polonais et quelque 50 agents des services secrets anglais, ainsi que des rescapés de Saint-Nazaire et de Dieppe[14].

Le 16 septembre 1943, il est catégorisé Nacht und Nebel, c'est-à-dire destiné à disparaître « dans la nuit et le brouillard », et est transféré à la prison de la Gestapo à Neue Bremm (Sarrebruck) où il est soumis à de sévères sévices. Le 15 octobre 1943, il est déporté au camp de concentration de Mauthausen où il est affecté à travailler à la carrière de granit. Le , il est transféré au camp de Natzwzeiler Struthof (Alsace). Il assiste à l’arrivée au camp de quatre agents féminins du SOE: Andrée Borrel, Vera Leigh, Diana Rowden et Sonia Olschanezky, qui sont toutes exécutées et brûlées au four crématoire. Après la guerre, O'Leary et Brian Stonehouse témoigneront[15] du sort de ces femmes lors des procès pour crimes de guerre nazis. Le , il est transféré au Camp de concentration de Dachau[16]. Le , il est affecté à l'Außenkommando de Bad Tölz d'où il parvient, via un prisonnier de guerre britannique rencontré au chargement de charbon à la gare, à faire passer un message qui parviendra en Angleterre, faisant savoir que « Pat est vivant en Allemagne »[17]. Le , il est ramené au camp de Dachau. Il participe alors à la création du Comité international clandestin des Prisonniers avec les représentants des 16 nationalités présentes, qui le choisissent comme Président. Ce comité va pendant les trois derniers mois parvenir à empêcher des exécutions et des transferts par des substitutions d'identité. Le , le camp de Dachau est libéré par le 157e Infantry (en) de la 45e division d'infanterie de l'armée américaine. À la demande des Américains et avec leur aide, O’Leary assure le commandement du camp pendant une dizaine de jours avant d'être rappelé le à Londres, via Paris, où il est est accueilli par une représentante du bureau du M.I.9, Sylvia Cooper-Smith qu'il épousera en 1947 [18] !

Après la guerre

modifier

Il restera commissionné dans la Royal Navy pendant encore 18 mois. Pour répondre de l’activité de guerre du réseau, il est détaché à l’ambassade britannique à Paris. En 1946, il est désigné comme membre de la War Crime Commission au procès de Nuremberg[19]. Fin octobre, il est démobilisé de la Royal Navy, reprend son vrai nom et rejoint l'armée belge, dans son unité d'origine, le 1er régiment de Lanciers à Spa.

En avril 1951, il se porte volontaire pour le bataillon belge engagé par l'ONU en Corée. Il y reste 15 mois et s'y distingue en allant chercher sous le feu ennemi un soldat blessé. À son retour, fin 1952, il est désigné comme adjoint au chef du service médical du 1er Corps d'armée, stationné à Cologne (RFA). En 1961, il est désigné Directeur Inter-Forces du service de santé des Forces belges en Allemagne. Il prend sa retraite, avec le grade de général-major en 1970. De 1956 à 1985, il préside le Comité International de Dachau (CID), obtenant de l’État de Bavière dès 1958 un subside pour la transformation du camp en mémorial et en 1966 une convention pour le classement protégé du site et du musée, et leur entretien sous contrôle du CID.

Albert Guérisse meurt à Waterloo (Belgique) le , à l’âge de 78 ans[20].

En 1991, un mémorial en l'honneur d'Albert Guérisse est érigé à Saint-Hubert[21].

Distinctions

modifier

Décorations

modifier

Albert Guérisse a reçu 36 décorations de différents pays, notamment :

Nations-Unies

modifier

Royaume-Uni

modifier

États-Unis

modifier

Belgique

modifier

Pologne

modifier

Grand-duché de Luxembourg

modifier

Anoblissement

modifier

Citations

modifier

Citation à l'ordre du 1er Régiment de Lanciers et Croix de Guerre (B)

modifier

« Le , à Juprelle, le 1er Régiment de Lanciers fut soumis sur route en colonne et à l'arrêt, sans aucun moyen efficace de riposte, à un bombardement intensif aérien, qui dura avec de courtes intermittences de 16h à 20h. Le Régiment éprouva des pertes sévères. N'hésitant pas à payer de sa personne, le lieutenant médecin Guérisse se porte au secours des blessés et des mourants, sous le feu, obligé pour ce faire de quitter l'abri constitué par la voûte d'une cave où s'était réfugié une partie de l'état-major. Guérisse, qui s'est du reste par la suite distingué encore de façon plus éclatante, n'a donc pas hésité dès le premier jour de la campagne à donner à tous les exemples du courage et du sentiment du devoir. »

Croix de Guerre (B)

modifier

« Le à Juprelle, alors que son régiment était soumis à des bombardements aériens violents et meurtriers, n'a pas hésité à se porter sous le feu, au secours des blessés et des mourants. À montrer le même mépris du danger les 25 et aux combats de Geluwe, en se portant à de nombreuses reprises sur la ligne de feu, pour y prodiguer ses soins et ses encouragements. »

Officier de la Légion d'Honneur (F)

modifier

« Guerrier prestigieux, magnifique officier, n'a cessé durant cinq ans de rendre les plus grands services à la cause alliée. Rallie l'Angleterre en 1940 après une évasion difficile à bord d'un bâtiment français. Devenu dans la marine britannique le lieutenant commander Patrick O'Leary, prend part en qualité de chef d'une équipe franco-belge, à bord d'un bateau piège HMS- Fidelity - ex RHIN - à de nombreuses missions spéciales sur les côtes de France occupées par l'ennemi. Donne au cours de ses missions de multiples preuves de son courage. Demeuré en France en juillet 41 au cours d'une de ses missions, fonde et dirige pendant un an et demi le réseau PAT, sauvant de la captivité plusieurs centaines d'aviateurs alliés descendus en France en les aidant à rejoindre les forces combattantes. Arrêté en mars 43, torturé par la Gestapo, condamné à mort, déporté à Mauthausen, puis à Dachau, devient dans ce camp le président du comité international de résistance du camp. Ne se départit jamais de son moral élevé, de sa foi en la victoire finale et de son idéal d'homme libre. A bien mérité de sa Patrie, de la France et des Nations Alliées. »

Croix de Guerre (F)

modifier

« Résistant de la première heure, il fut arrêté le au cours d'une tentative de débarquement sur les côtes de France et interné au camp de St-Hippolyte-du-Fort (Gard). S'évada le après avoir permis à 30 militaires anglais de prendre la fuite. Prit en le commandement d'un important réseau d'évasion dont les filières couvriront bientôt toute l'étendue du territoire français. Parmi ses innombrables exploits, il compte l'évacuation de 125 militaires alliés, effectués en cinq embarquements. Son réseau rapatria de 1941 à 1943 plus de 600 militaires alliés. Arrêté le sur dénonciation, torturé par la Gestapo, réussit en plein interrogatoire à faire disparaître des pièces compromettantes pour ses agents arrêtés. Déporté en septembre 43 à Natzwzeiler, puis à Dachau, il eut une conduite au-dessus de tous éloges. Patriote ardent, chef remarquable, Albert Guérisse dont le pseudonyme Patrick O'Leary est devenu légendaire dans les groupes d'évasions, restera l'une des plus belles figures de la résistance française. »

Médaille d'Honneur des Épidémies (F)

modifier

« Pour soins donnés aux prisonniers de Dachau, alors qu'il y était lui-même détenu. »

Medal of Freedom with Golden Palm (USA)

modifier

« Albert E.M. Guérisse, alias Patrick O'Leary, belgian civilian, for exceptionnally meritorious achievement which aided the United Statesin the prosecution of the war against the enemy in Continental Europe, while on duty whith the british Royal Navy, from december 1940 to March 1943. With total disregard for the extreme dangers in which his activities placed him, he carried out a long series of brilliant operations in enemy ocupied France, resulting in the safe evacuation of more than three hundred Allied military personnel. His bold conceptions, exemplary courage and his extraordinary capacity for organisation and leadership marked him as one of the most outstanding leaders in the invaluable work of escape and evasion and contributed immesurably to the success of the war effort. Thereby meriting the highest praise and recognition of the United States. »

War Medal of the Republic of Korea

modifier

« S'est offert volontairement pour aller chercher un blessé se trouvant sous l'action directe des mitrailleuses ennemies à 100 mètres. Aidé par un tank, a réussi à sauver la vie du soldat Herlin, l'a évacué à la station de soins et a ensuite rejoint le bataillon en hélicoptère. »

Officier de l'Ordre de Léopold avec Palme (B)

modifier

« Officier médecin d'une énergie indomptable, fit preuve à maintes reprises d'intrépidité, de ténacité et de mépris de la mort. Lors de la capitulation française, rejoignit Gibraltar ou sur ses instances, il fut incorporé dans la marine britannique sous le nom de Patrick Albert O'Leary. En qualité de lieutenant commander, participa à une série d'opérations dans la Méditerranée où il fut malheureusement capturé en . S'évada et constituera en France un groupe d'action favorisant l'évasion des militaires alliés. Se vit octroyer en 1942 la D.S.O. en récompense de ses mérites. En fut arrêté par la Gestapo et soumis à l'interrogatoire. Dirigé sur les camps de concentration, passa par Neuebrenne et Dachau où il se distingua par son cran et sa résistance à l'action ennemie. En mai 1945 lors de la libération du camp de Dachau, resta auprès de ses compagnons d'infortune, auquel il prodigua ses soins, jusqu'à ce qu'il reçut l'ordre de rentrer au pays. »

Officier de l'Ordre de Léopold II avec palme (B)

modifier

« Officier médecin au service des Nations unies en Corée, a toujours fait preuve d'une énergie indomptable et d'un mépris absolu du danger. Au cours de l'action du ,s'est offert spontanément pour aller rechercher un blessé grave à moins de 150 mètres des lignes ennemies; a réussi avec l'aide d'un tank américain et sous une grêle de balles à le ramener au poste de secours.Cette mission accomplie, insista pour rejoindre immédiatement le bataillon qui était encerclé, opération qu'il effectua par hélicoptère. »

Bibliographie

modifier
  • Rémy Tessonneau, Jacques, l'ami d'Achille, Paris, Chassany et Cie, , 190 p.
  • Heagy (pseudonyme d'Albert Jacquet), Pat O'Leary alias Docteur Guérisse : une belle figure de la Résistance, Pepinster, Thoumsin,
  • (en) Vincent Brome, The Way Back: The Story of Pat O'Leary, Cassel&Co Ltd - London, , 267 p.
  • Vincent Brome (trad. Anne Argela et Marcel Jullian), L'Histoire de Pat O'Leary, Paris, Amiot-Dumont, coll. « Visages de l’aventure », , 244 p.
  • Marcel Jullian, "H.M.S. Fidelity" : bateau mystère…, Paris, Amiot-Dumond, coll. « Bibliothèque de la mer », , 206 p.
  • Louis Henry Nouveau, Des capitaines par milliers, Paris, Calmann-Lévy, , 450 p.
  • Airey Neave(en) Airey Neave, Saturday at M.I. 9 : A history of underground escape lines in North-West Europe in 1940-5 by a leading organiser at M.I. 9, London, Hodder and Stoughton, , 326 p. (ISBN 0-340-02597-2)
  • (en) Edmund Cosgrove, The evaders, Toronto-Vancouver, Clarke, Irwin & Company Limited, , 301 p. (ISBN 0 7720 0102 2)
  • (en) J.M. Langley, Fight another day, London, Collins, , 254 p. (ISBN 0 00 211241 8)
  • (en) Donald Darling, Secret Sunday, London, William Kimber, , 208 p. (ISBN 0 7183 0054 8)
  • (en) Michael RD Foot, Resistance : an analysis of european resistance to nazism 1940-1945, London, Eyre Methuen Ltd, , 346 p. (ISBN 0-413-34710-9)
  • Roger Huguen, Par les nuits les plus longues : Réseaux d'évasion d'aviateurs en Bretagne 1940-1944, Saint-Brieuc, Les Presses Bretonnes, , 503 p.
  • (en) Michael RD Foot & Jimmy M Langley, MI9 - Escape and Evasion 1939-1945, London, The Bodley Head, , 365 p. (ISBN 0-370-30086-6)
  • (en) Helen Long, Safe houses are dangerous, London, William Kimber, , 221 p. (ISBN 0 7183 0551 5)
  • (en) Brendan M. Murphy, Turncoat : "The worst traitor of the War", San Diego - New York - London, Harcourt Brace Jovanovich, , 301 p. (ISBN 0 15 191410 9)
  • Étienne Verhoeyen, « "Adolphe doit rester" L'extraordinaire histoire de Pat O'Leary », dans Jours de guerre - Jours de Londres, Bruxelles, Dexia, (ISBN 9782871932697), p. 171-189
  • (en) Sherri Greene Ottis, Silent Heroes : Downed Airmen and the French Underground, Lexington, University Press of Kentucky, coll. « Military History », (ISBN 9780813193335)
  • (en) John Nichol et Tony Rennell, Home Run: Escape from Nazi Europe, London, Penguin UK, (ISBN 978-0141024196)

Filmographie

modifier
  • Albert Guérisse a été l'invité de deux émissions de This Is Your Life (en)[23] (documentaires biographiques télévisés de la BBC), le et le .

Sources

modifier

Voir aussi

modifier

Liens externes

modifier

Références et Notes

modifier
  1. (en) « General AME Guérisse »
  2. (en) Christopher Long, « 'Pat Line' – An Escape & Evasion Line in France in World War ll. Its History, Personnel, Methods and Achievements. » (consulté le )
  3. Anrys Henri, « Pas de "Miracle de Dunkerque" pour les soldats belges en mai 1940 », Revue de la Société Dunkerquoise d'Histoire et d'Archéologie, no 56,‎ pp 111-119
  4. (en) « HMS Fidelity : mysteryship »
  5. (en) « Pat O’Leary Line », sur ww2escapelines. (consulté le )
  6. (en) Michael RD Foot, Resistance, p.244
  7. (en) « HMS Fidelity - British special service vessel » (consulté le )
  8. (en) Donald Darling, Secret Sunday, London, William Kimber &Co. Limited, , 208 p. (ISBN 0 7183 0054 8), pp 57-58
  9. (en) James M. Langley, Fight another day, London, William Collins Sons & Co Ltd, , 254 p. (ISBN 0 00 211241 8), p 163
  10. (en) Keith Janes, « Ships associated with the Pat O'Leary escape line »
  11. (en) Airey Neave, Saturday at M.I.9, London, Hodder and Stoughton Limited, , 327 p., p.94
  12. André Balent, « Francisco PONZAN VIDAL », sur Le Maitron
  13. « René COZANET, résistant déporté »
  14. (nl) DBNL, « Paul Louyet, België in de Tweede Wereldoorlog. Deel 4 · dbnl », sur DBNL (consulté le )
  15. (en) Lorie Charlesworth, « 2 SAS Regiment, War Crimes Investigations, and British Intelligence: Intelligence Officials and the Natzweiler Trial - ref 79 » (consulté le )
  16. (en) « Holocaust Sketches Donated To Imperial War Museum - Pat O'Leary's portrait »,
  17. (en) Airey Neave, Saturday at M.I.9., London, Hodder and Stoughton Limited, , 327 p. (ISBN 9780586203415), pp 121-122
  18. (en) Donald Darling, Secret Sunday, London, William Kimber & Co Limited, , 208 p. (ISBN 0 7183 0054 8), p 198
  19. https://www.tandfonline.com/doi/pdf/10.1080/16161262.2006.10555131?needAccess=true
  20. François Robert, « Albert Guérisse, l'espion qui venait de chez nous, est mort dimanche », Le Soir, 29 mars 1989 [lire en ligne]
  21. Eric Burgraff, « Un mémorial pour Albert Guérisse. De Dachau à Saint-Hubert », Le Soir, 12 juin 1991 [lire en ligne]
  22. (en) « The London Gazette »
  23. (en) « This your life »,