Albrecht Altdorfer

architecte, peintre, dessinateur et graveur allemand

Albrecht Altdorfer, né vers 1480 à Altdorf (Basse-Bavière) ou à Ratisbonne[1] et mort le à Ratisbonne, est un peintre, graveur et architecte allemand de l'époque de la Renaissance, contemporain d'Albrecht Dürer. Il est considéré comme le représentant le plus important de l'école du Danube et fait partie des petits maîtres allemands. Il est notamment l'auteur de La Bataille d'Alexandre.

Albrecht Altdorfer
Albrecht Altdorfer, autoportrait, gravure au burin, vers 1530, Regensburger Porträtgalerie.
Naissance
Décès
Activités
Lieu de travail
Mouvement
Fratrie
Œuvres principales
signature d'Albrecht Altdorfer
Signature

Biographie

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Il accède en 1505 à la citoyenneté de la ville de Ratisbonne comme « peintre d'Amsberg », du nom d'une localité des environs.

Il devient membre du grand Conseil et maître d'œuvre en 1519, et se consacre à l'aménagement et au renforcement des défenses de sa ville, tout en poursuivant son activité de peintre[2]. Il intègre le Conseil restreint et est nommé architecte de la ville en 1526. Élu bourgmestre en 1528, il refuse cette dernière fonction s'estimant trop accaparé par ses activités artistiques[3].

On ne sait rien de sa formation. Peut-être s'est-il exercé dans l'atelier du peintre miniaturiste Ulrich Altdorfer — probablement son père – actif à Ratisbonne entre 1478 et 1491.[1] Il travaille pour les églises alentour et participe au côté de Dürer, Cranach, Baldung Grien, Burgkmair et Breu à l'illustration des marges du Livre d'Heures de l'empereur Maximilien, aujourd'hui conservé à la bibliothèque municipale de Besançon[4]

Altdorfer fut l'un des premiers peintres et graveurs européens avec Albrecht Dürer à placer le paysage comme thème autonome au centre de son travail, et à composer ses tableaux selon les principes du Weltlandschaft. Il fait partie, avec Wolf Huber, de l'École du Danube[1] Il est par ailleurs habituellement inclus comme graveur dans le groupe des Kleinmeister, ou Petits maîtres allemands.

La Bataille d'Alexandre, commande du duc Guillaume IV de Bavière aujourd'hui à la Alte Pinakothek de Munich, est considérée comme l'un de ses chefs-d'œuvre. Le prétexte de la victoire d'Alexandre sur Darius illustre une vision du monde radicalement neuve. Les centaines d'acteurs affichent un époustouflant catalogue d'expressions, sur fond de coucher de soleil embrasant un paysage d'eau et d'arbres caractéristiques. Le goût du bon vivant se retrouve dans ses personnages grimaçants[2].

En 1535, il représenta la ville de Ratisbonne auprès du roi Ferdinand Ier. Artiste de grande réputation, il meurt à Ratisbonne en 1538[3].

Œuvres

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Le corpus d'Altdorfer est assez restreint, comprenant une cinquantaine de peintures, une centaine de dessins et environ 250 gravures sur bois.

Peintures

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Nativité de la Vierge.

Estampes

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Le catalogue de ses estampes a été publié par Bartsch en 1808 et complété par Passavant pour l'édition posthume de 1862. La tâche a été continuée par Hollstein en 1954 puis par Robert A. Koch en 1980. Le travail de Hollstein a été repris par Ursula Mielke, Ger Luijten et Holm Bevers en 1997[9].

Conservation et rétrospectives

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Le plus important ensemble d'œuvres d'Altdorfer se trouve à la Alte Pinakothek de Munich, comprenant notamment La Bataille d'Alexandre, le chef-d'œuvre d'Altdorfer. Cependant, le plus grand ensemble d'œuvres sur papier (gravures et dessins) d'Altdorfer se trouve à Vienne à l'Albertina Museum[10].

Le Musée Wittert à Liège conserve également un ensemble important d’estampes d'Altdorfer[11].

Le musée du Louvre, qui ne possède aucune œuvre d'Altdorfer, propose en 2020-2021 l'exposition « Albrecht Altdorfer, maître de la Renaissance allemande »[12] en collaboration avec le cabinet graphique de l'Albertina de Vienne. Elle rassemble quinze peintures autographes, ses dessins et gravures avec des œuvres d'artistes mises en rapport avec ses travaux[13].

Hommages

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Notes et références

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  1. a b et c Strasbourg 2003, p. 118.
  2. a b et c Monin 1995
  3. a et b Waadenoijen 2000.
  4. Voir le document
  5. a b c et d Rainald Grosshans, Gemäldegalerie Berlin : Guide, Prestel Verlag, Munich, (ISBN 3-7913-2058-0), p.37-39
  6. Wolfgang Prohaska, Le Kunsthistorisches Museum de Vienne : Peinture, C.H. Beck/Scala Books, (ISBN 3 406 47459 4), p. 99
  7. Erika Langmuir, National Gallery : Le Guide, Flammarion, , 335 p. (ISBN 2-08-012451-X), p. 102
  8. Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Editions Place des Victoires, (ISBN 2-84459-006-3), p. 310-311
  9. Cf. Bartsch 1808, Passavant 1862, Koch 1980 et New Hollstein 1997.
  10. « Expo : Albrecht Altdorfer, un génie oublié au Louvre », sur Les Echos, (consulté le ).
  11. « Estampes du Musée Wittert »
  12. Présentation de l'exposition « Albrecht Altdorfer, maître de la Renaissance allemande », sur le site du Louvre.
  13. « Albrecht Altdorfer : maître de la Renaissance allemande », sur Connaissance des arts (consulté le ).

Annexes

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Bibliographie

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Ouvrages et catalogues sur Altdorfer

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  • Adam von Bartsch, Le Peintre graveur, vol. 8, Vienne, , 41-81 p.
  • Johann David Passavant, Le Peintre graveur, t. 3, Leipzig, , 301-306 p.
  • (en) Robert A. Koch (ed.), « Early German Masters: Altdorfer, Monogrammists (Danube School) », dans The Illustrated Bartsch, vol. 14 [ancien vol. 8.1], New York, Abaris Books, (ISBN 0-89835-014-X)
  • (en) F. W. H. Hollstein, Ursula Mielke, Ger Luijten et Holm Bevers, Albrecht and Erhard Altdorfer, Rotterdam, Sound & Vision Interactive, coll. « The New Hollstein German engravings, etchings and woodcuts 1400-1700 », (ISBN 978-9-075-60705-5)
  • Pierre Vaisse, « Albrecht Altdorfer », Encyclopædia Universalis (lire en ligne)
  • (en) Jon Rowlands, « Altdorfer », Print Quarterly, vol. VII, no 3, 1990
  • Hélène Grollemund, Olivia Savatier Sjöholm, Séverine Lepape, Albrecht Altdorfer, Maître de la Renaissance allemande, coéditions musée du Louvre/Liénart (ISBN 978-2-35906-312-7) (catalogue de l'exposition du musée du Louvre du 1er octobre 2020 au 4 janvier 2021)

Ouvrages généraux

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  • Françoise Monin, « Les Tableaux des maîtres danubiens », Muséart, no 53,‎ , p.52-55
  • Jeanne van Waadenoijen, « Biographies », dans Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti, Paris, éditions Place des Victoires, (ISBN 2-84459-006-3), p. 631
  • Les Dieux comme les hommes : La Renaissance dans la gravure germanique au début du XVIe siècle, Strasbourg, Musées de Strasbourg, (ISBN 2-901833-56-X), p. 145-146
  • Stefano Zuffi, Il Cinquecento, Electa, Milano, 2005 (ISBN 88-370-3468-7)

Articles connexes

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Liens externes

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