Alfred Agnès

homme politique français

Jean-Baptiste Alfred Agnès, né le à Saint-Pierre (Martinique) et mort le à Paris (Seine), est un négociant « de couleur » libre et homme politique français. Il est maire de Saint-Pierre de 1848 à 1853.

Alfred Agnès
Biographie
Naissance
Décès
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ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Jean-Baptiste Alfred AgnèsVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Distinction

Bien que méconnu, il est une personnalité marquante de l'histoire de la Martinique. Il est avec Cyrille Bissette, l'un des apôtres de la conciliation au lendemain de l'abolition de l'esclavage.

Biographie

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Jean-Baptiste Alfred Agnès est le fils naturel de Marie-Victoire, surnommée Manette Roudier, mulâtresse porteuse d'une liberté Rochambeau, titre qui n'était pas reconnu par le gouvernement colonial de l'ile à cette époque. Avec sa mère et sa sœur, Victoire Madelaine, ils obtiennent leur affranchissement le (source : registre d'état-civil de Saint-Pierre Le Mouillage sur les Archives nationales d'outre-mer). Jean-Baptiste Alfred Agnès est alors âgé de 22 ans.

Il se marie l'année suivante, le , à Saint-Pierre avec Jeanne-Rose Sophie Sainte-Yves dite Philinte, surnommée Rosilia. Le père de Pierre-Marie Pory-Papy, 53 ans, ancien négociant, sera témoin à ce premier mariage, dont il aura 4 enfants (source : Archives nationales d'outre-mer).

Après le décès de son épouse, le , il aura encore 6 enfants de son union avec Rose Félicité Augusta, qu'il épouse le . Jean-Baptiste Eugène Therme, maire par intérim en 1851, est témoin à ce deuxième mariage (source : Archives nationales d'outre-mer).

Engagement

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Jean-Baptiste Alfred Agnès devient un négociant patenté de première classe et un membre influent de la loge maçonnique de L'Union de Saint-Pierre, régulièrement constituée le [1]. Il s'engage dans la vie politique et devient membre du conseil municipal de Pierre-Marie Pory-Papy en 1848. Il prend part aux événements qui précèdent la déclaration d'abolition de l'esclavage en Martinique le .

En , à l'occasion de l'inauguration de l'arbre de la liberté aux Trois-Bourgs, Alfred Agnès prononce un discours appelant les nouveaux citoyens à l'oubli de vengeance et au retour au travail et à l'ordre[2].

Lorsque Pory-Papy devient député de la Martinique, Alfred Agnès est élu maire de Saint-Pierre le . Il s'absente un an pour congés à Paris de à , période pendant laquelle il est remplacé par Jean Pierre Morestin puis Eugène Thermes[3].

Pendant cette absence, Jean-Baptiste Alfred Agnès est promu au grade de chevalier de la Légion d'honneur pour ses « honorables services dans l'administration municipale de la Martinique »[4][Quand ?].

Il est de retour avec Bissette et débarque à Saint-Pierre le , où il reprend ses fonctions de maire, jusqu'en 1853. En 1866, il est membre du conseil général de la Martinique.

Dans les années 1870, il se retire de la vie politique et habite à Paris au no 17 rue de Maubeuge, dans le 9e arrondissement, où il meurt le , à l'âge de 80 ans.

Notes et références

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  1. Oruno Denis Lara, Suffrage universel et colonisation: 1848-1852, L'Harmattan, 2007 [1]
  2. lire en ligne sur Gallica Journal officiel de la Martinique, page 2
  3. Oruno D. Lara, Suffrage universel et colonisation
  4. Bulletin des lois de la République française, volume 5, page 135

Voir aussi

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Articles connexes

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