Algèbre de Lie Monstre

En mathématiques, l'algèbre de Lie Monstre est une algèbre de Kac-Moody généralisée (en) de dimension infinie sur laquelle agit le groupe Monstre, qui a été utilisée pour prouver les conjectures du « Monstrous moonshine ».

Structure

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L'algèbre de Lie monstre est une algèbre de Lie graduée sur Z2. La composante de degré (m, n) est de dimension cmn si (m, n) ≠ (0, 0) et de dimension 2 si (m, n) = (0, 0), où les entiers cn sont les coefficients de qn du j-invariant, vu comme fonction modulaire elliptique

La sous-algèbre de Cartan est le sous-espace de dimension 2 de degré (0, 0), de sorte que l’algèbre de Lie Monstre est de rang 2.

L'algèbre de Lie Monstre n'a qu'une seule racine réelle simple, donnée par le vecteur (1, −1) ; le groupe de Weyl est d'ordre 2, il agit par la volte (m, n) → (n, m). Les racines imaginaires simples sont les vecteurs (1, n) pour n entier naturel non nul, elles sont de multiplicité cn.

La formule du dénominateur de l'algèbre de Lie Monstre est la formule du produit du j-invariant :

La formule du dénominateur, parfois appelée « identité de produit infini de Koike-Norton-Zagier », a été découverte dans les années 1980. Plusieurs mathématiciens, dont Masao Koike, Simon P. Norton et Don Zagier, ont fait cette découverte de manière indépendante[1].

Construction

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On dispose de deux façons de construire l'algèbre de Lie Monstre[réf. nécessaire]. Comme il s'agit d'une algèbre de Kac-Moody généralisée dont les racines simples sont connues, elle peut être définie de façon explicite par générateurs et relations ; cependant, cette présentation ne permet pas de lire une action du groupe Monstre.

Elle peut également être construite à partir de l'algèbre vertex du Monstre en utilisant le théorème de Goddard-Thorn (en) en théorie des cordes. Cette construction est beaucoup plus difficile mais elle donne une action naturelle du groupe Monstre[1].

Notes et références

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  1. a et b Borcherds, Richard E., « What Is ... the Monster? », Notices of the American Mathematical Society, vol. 49, no 2,‎ , p. 1076-1077 (lire en ligne).

Bibliographie

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Articles connexes

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