Alger-Ce soir fut un quotidien de langue française diffusé à Alger et dans l'Algérois, dans les premières années de l'indépendance algérienne.

Alger-Ce soir
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Langue Français
Périodicité Quotidien
Genre Presse politique
Diffusion 10 000 ex.
Fondateur Mohammed Boudia (1932-1973)
Date de fondation
Date du dernier numéro
Ville d’édition Alger

Directeur de publication Abdelaziz Belazoug
Rédacteur en chef Serge Michel (1922-1997)

Historique

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Salah Mechentel avec le journaliste Serge Michel.

Comme son nom l'indique, Alger-Ce soir fut un quotidien du soir, le premier de l'histoire journalistique de la république algérienne[1]. Son premier numéro est daté du . Diffusé dans l'Algérois et ses localités limitrophes — Tizi Ouzou, El-Asnam, aujourd'hui Chlef, et Médéa — il connaît rapidement un fort tirage, jusqu'à 10 000 exemplaires un succès pour l'époque.

Ce quotidien a été fondé à la veille du Congrès du Front de Libération Nationale (parti unique à l'époque) pour être un quotidien d'information du soir. En réalité, on a tenté grâce à lui d'empêcher ou d'endiguer la diffusion jugée scandaleuse de France-Soir. En effet, après avoir étudié les possibilités du marché algérien, le directeur de France-Soir avait décidé en 1963 d'imprimer, à Alger même, deux pages locales qui seraient insérées dans l'édition importée chaque jour de France sous forme non terminée Ce supplément était imprimé par la SNEP à Alger.

Pendant tout le temps que parut Alger Ce Soir, les ventes de France-Soir baissèrent en Algérie et les deux pages algéroises furent suspendues, mais tout cela reprit de plus belle dès l'arrêt du journal.


Son siège est installé à Alger, 9 boulevard Youcef Zighout (ex- boulevard Carnot) et 20 rue de la Liberté, dans les locaux qu'occupait autrefois L'Écho d'Alger.

Le nom s'étale sur une largeur de cinq colonnes : « Alger » apparaît en capitales noires dans un rectangle hachuré, « Ce soir » en blanc dans un rectangle noir plus grand, dessous et décalé vers la droite. Sa devise est : « Tout dire - Tout expliquer - Tout commenter ».

De format broadsheet (60x43) avec quatre pages à ses débuts, Alger-Ce soir passe ensuite à six pages sur huit colonnes. C'est le journal qui est réputé « donner plus souvent la parole aux dockers qu'à leur ministre[1] ». Son édition du publie l'interview du Che Guevara en visite à Alger[1].

Le fondateur du titre est l'écrivain et dramaturge Mohamed Boudia[2],[3]. Le rédacteur en chef est Serge Michel, membre de l’Union démocratique du manifeste algérien de Ferhat Abbas, ami de Kateb Yacine et connu pour avoir formé de nombreux journalistes algériens tels Bachir Rezzoug ou Kamel Belkacem[4].

Alger-Ce soir cesse de paraître le , pour des raisons financières selon les uns, politiques selon d'autres. Le titre s'étant arrêté peu après le coup d'État de Houari Boumédiène (), Serge Michel quitte discrètement l'Algérie au début des années 1970[5]. Mohammed Boudia sera victime d'un attentat à Paris, en 1973[2].

Références

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  1. a b et c Saâd Taferka, « Serge Michel, un libertaire dans la décolonisation », Les Débats,‎ (lire en ligne)
  2. a et b Jean Déjeux, Dictionnaire des auteurs maghrébins de langue française, Paris, Éditions Karthala, , 404 p. (ISBN 978-2-86537-085-6, présentation en ligne), p. 75
  3. Mohamed Karim Assouane, « Mohamed Boudia, dramaturge : esquisse d'un itinéraire », Synergies Algérie, no 10,‎ , p. 165-171 (lire en ligne)
  4. Alain Messaoudi, « Marie-Joëlle Rupp, Serge Michel. Un libertaire dans la décolonisation », Centre d'histoire sociale de l'islam méditerranéen,‎ (lire en ligne)
  5. BA, « La vie de Serge Michel était cloisonnée », Le Soir d'Algérie,‎ (lire en ligne)