Ali Khodja
Mustapha Khodja (en arabe : مصطفى خوجة), dit Ali Khodja (en arabe : علي خوجة), né le à Belcourt (Belouizdad) et mort au combat le près de Bordj el Kiffan, est un lieutenant de l'Armée de libération nationale (ALN) et chef de la zone 1 de la wilaya IV pendant la guerre d'indépendance de l'Algérie. Il est le fondateur de la première unité d'élite de l'ALN, qui s'illustre notamment lors de l'embuscade de Palestro.
Mustapha Khodja مصطفى خوجة | ||
Surnom | Ali Khodja علي خوجة |
|
---|---|---|
Naissance | Alger (Algérie) |
|
Décès | (à 23 ans) Haouch Ben M'rabet Bordj el Kiffan (Algérie). Mort au combat |
|
Origine | Algérie | |
Allégeance | FLN (1955-1956) | |
Arme | Armée de terre (1952-1953, 1955) ALN (1955-1956) |
|
Grade | Sergent (armée de terre) Lieutenant (ALN) |
|
Années de service | 1952 – 1953 1955 – 1956 |
|
Commandement | Commando Ali Khodja (1956) Zone 1 de la wilaya IV (1956) |
|
Conflits | Guerre d'Algérie | |
Faits d'armes | Embuscade de Palestro | |
Hommages | 1er novembre 20 août |
|
Famille | Fatiha Dziri Khodja (grande sœur) | |
modifier |
Origines
modifier
Dans la nuit du , ils profitent du sommeil des soldats français de la caserne pour s'enfuir vers la Casbah (bastion des indépendantistes) avec quelques armes et munitions[2]. Après s'être rendues compte de leur disparition, les forces françaises déclenchent une alerte générale pour les retrouver et envoient plusieurs patrouilles à leur recherche. Les deux Ali trouvent refuge dans une maison dominant la Casbah, à proximité de la clinique Verdun (aujourd'hui, l'EHS Ali Ait Idir). Ils y sont accueillis par plusieurs responsables de l'Armée de libération nationale (ALN) attendant leur venue, dont Amar Ouamrane. En raison de son expérience militaire et de ses capacités de planification dont témoigne son « évasion » de la caserne, Ali Khodja se voit confier la direction d'un groupe de moudjahidine.
À la tête de ce dernier, il mène plusieurs actions contre l'armée française dont les plus importantes sont l'attaque de la caserne d'An Defla et Assoul, dans la commune d'Ouled Moussa, le (37 soldats français tués) et l'embuscade de Palestro le (20 soldats français tués)[3],[4],[5]. Sous ses ordres, le groupe se mue progressivement en véritable unité d'élite, ce qui est enteriné fin par la décision de la wilaya IV de l'ALN instituant « le commando »[6].
Typiquement, une opération du commando est organisée de la façon suivante : Ali Khodja élabore un plan d'attaque ou d'embuscade et en communique les grandes lignes aux membres du commando, sans en donner les détails. Ensuite, avec un groupe d'hommes plus restreints, il se rend une première fois sur le lieu prévu de l'opération pour étudier et examiner le terrain. Puis, juste avant la mise à exécution du plan, il s'y rend une deuxième fois pour expliquer aux membres sélectionnés ce qu'ils doivent faire concrètement. Cette méthodologie, couplée à un travail de renseignement efficace (Khodja dispose d'informateurs dans plusieurs casernes de l'armée française), lui permet de remporter de nombreuses victoires.[réf. souhaitée]
Deux mois après le congrès de la Soummam (auquel il participe), Ali Khodja met au point une attaque de la caserne de Bordj El Bahri pour montrer qu'il est aussi capable de porter la guerre dans les villes. Cependant, avant que le plan ne puisse être mis à exécution, un membre du commando est capturé et l'armée française parvient à localiser une des planques d'Ali Khodja : la ferme Benouiniche, en bordure de Bordj El Kiffan. Le , l'installation est encerclée par l'armée française. Ali Khodja et 9 autres moudjahidine sont tués dans les affrontements qui suivent[7]. En , le commandant Azzedine lui succède à la tête du commando.
Hommages
modifierAprès sa mort, l'unité d'élite qu'il dirigeait prend le nom de « Commando Ali Khodja », par lequel elle était déjà couramment désignée.
La 30e promotion (promotion 2003) des élèves officiers de l'École militaire polytechnique de Bordj El Bahri porte son nom[8].
Décorations
modifier- Ahid de l'ordre du Mérite national d'Algérie.
Références
modifier- Jean-Charles Jauffret, Ces officiers qui ont dit non à la torture : Algérie, 1954-1962, Paris, Autrement, coll. « Mémoires » (no 116), , 173 p. (ISBN 2-7467-0718-7 et 978-2-7467-0718-4, OCLC 300984559), chap. 4 (« Une conscience chrétienne »), p. 83
- Abdelkader Harichane, « Au 50e anniversaire de sa mort : Le commando Ali Khodja « visite » Alger », L'Expression, (lire en ligne).
- El Moudjahid, no 14249, vendredi 8 - samedi 9 juillet 2011 (ISSN 1111-0287)
- Un succès retentissant du commando Ali Khodja, site memoria.dz, consulté le 2 juin 2013.
- François Buton, « Quand les disponibles ne veulent pas l’être. Le « Mouvement des rappelés » pendant la guerre d’Algérie », dans André Loez et Nicolas Mariot, Obéir/désobéir : Les Mutineries de 1917 en perspective, La Découverte, , 448 p. (ISBN 9782707156198, lire en ligne), p. 2
- « Biographies » [archive du ], sur wilaya4.org
- (ar) Sihem Bouamoucha, « علي خوجة أحد مؤسّسي فرقة الكومندوس بدوار بوكرام », Ech Chaâb, (consulté le )
- Fayçal Oukaci, « L'ANP prépare la «relève» », L'Expression, (lire en ligne)
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Jean-Louis Gérard, Dictionnaire historique et biographique de la guerre d'Algérie, Hélette, Éditions Jean Curtuchet, , 208 p. (ISBN 978-2-912932-27-3)
- Achour Cheurfi, La révolution algérienne, 1954-1962 : dictionnaire biographique, Alger, Casbah éditions, , 495 p. (ISBN 978-9961-6-4478-2)
- Abdelfatah El Houari, Feuilleton Historique "L'attaque de la cote 616" (1981) & " Le commando KHODJA à Bordj El-Kiffan" (2014) parus au journal EL Moudjahid
Article connexe
modifier- Fatiha Dziri Khodja (sœur de Ali Khodja)