Alice Cordier

pseudonyme d'une militante identitaire française
Alice Cordier
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Fonction
Présidente
Collectif Némésis
depuis
Biographie
Naissance
Vers 1998[1]
Nom de naissance
Alice Kerviel[2],[3]
Pseudonyme
Alice CordierVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Idéologie
Membre de

Alice Cordier de son vrai nom Alice Kerviel, née vers 1998, est une militante identitaire française se réclamant également du féminisme. Elle est la présidente du Collectif Némésis depuis .

Biographie modifier

Alice Cordier est formée à l'activisme au sein de l'Action française, « dont elle ne renie pas l'héritage »[2].

Victime de harcèlement sexuel lors de son adolescence[réf. souhaitée], Alice Cordier (pseudonyme[4]) crée le Collectif Némésis avec quelques amies en , ne se reconnaissant pas dans ce qu'elle décrit comme l'« idéologie gauchiste » des mouvements féministes contemporains, alors qu'elle même défend une ligne d'extrême droite[5]. Elle en est la présidente[1],[2], salariée[4].

En 2021, dans un bar du 5e arrondissement de Paris, elle est victime d'une agression de Baptiste Deodati (dit Baptiste Marchais), membre connu de la fachosphère (réseaux d'extrême droite), qui lui aurait mis, selon Alice Cordier, « une violente gifle ». Il reconnaît son geste mais le minimise par rapport à la description d'Alice Cordier, qui dépose plainte. L'incident ferait partie d'un contexte de « bataille entre influenceurs d’extrême droite », et s'inscrirait dans le cadre d'une « rancœur ancienne et tenace » entre les deux personnalités[6],[7].

La même année, elle intègre les émissions Les Grandes Gueules et Touche pas à mon poste ! en tant que chroniqueuse. Selon le site debunkersdehoax.org, elle se présente comme « militante associative », mais tient une ligne marquée à l'extrême droite[8].

Elle a également un rôle d'influenceuse : elle est, pendant plusieurs années, égérie pour une marque de compléments alimentaires qui multiplie les partenariats avec des influenceurs d'extrême droite voire néonazis[9]. Elle organise régulièrement des séances photo dont elle est le sujet, arborant des vêtements de marques identitaires ou en compagnie de personnalités d'extrême droite dont Jean-Marie Le Pen, Marion Maréchal, Thaïs d'Escufon, Julien Rochedy, Jean Messiha ou Jean-Yves Le Gallou[2].

En 2022, Alice Cordier et plusieurs militantes lèvent des fonds et passent 3 semaines en Slovaquie, à la frontière polonaise, officiellement pour apporter de l'aide humanitaire aux réfugiés ukrainiens. La portée de leur action humanitaire est contestée, l'action ressemblant davantage à une opération de communication, notamment sur le thème d'une division entre réfugiés ukrainiens qui eux, ne seraient, selon Alice Cordier, « pas dangereux » contrairement aux « migrants » « extra-européens »[10].

En décembre 2022, Alice Cordier partage sur Twitter une photographie censée prouver que Nathalie Loiseau aurait fréquenté le milieu skinhead « n'oublie pas d'où tu viens stp, y'a pas si longtemps tu câlinais encore des skins et visiblement ça te donnait pas d'urticaire », avant de reconnaître ne pas être certaine de l'identité de la personne photographiée[11]. Elle avait déjà twitté « Nathalie Loiseau, une des nôtres ! » après la publication d'une ancienne photographie par le GUD[11].

Le , au cours de la braderie de Lille, elle est arrêtée et mise en garde à vue pour le déploiement de banderoles qualifiées de « racistes » dans la rue Nationale et sur la façade de l'hôtel Carlton, avec deux autres militantes de Némésis. L'une d'elles affiche la phrase « Lectures salafistes dans les lycées de votre ville, vous sentez-vous en sécurité à la braderie de Lille ? ». Les « lectures » évoquées par le collectif, qui font référence à une polémique ancienne, sont infirmées par un article de Libération, et ne concernent qu'un seul des lycées de la ville. Alice Cordier évoque « de supposées agressions sexuelles par des auteurs en situation irrégulière sur le territoire français ». La ville de Lille porte plainte contre le collectif pour incitation à la haine raciale et le propriétaire de l'hôtel pour atteinte à l'image et mise en danger de la vie d'autrui[12],[13],[14].

Prises de position modifier

Elle déclare être favorable, en matière de contraception, à « des moyens naturels », déplore un nombre trop élevé d'interventions volontaires de grossesse, avant de rétropédaler en indiquant qu'elle « ne remet pas en question l'avortement », mais qu'elle « refuse de le voir comme quelque chose d’anodin »[1].

Elle dénonce le harcèlement de rue qui serait commis « par les hommes issus de l'immigration », ce que Le Télégramme décrit comme « une démarche xénophobe sous couvert de féminisme »[15].

Alice Cordier approuve les thèses de Julien Rochedy : elle affirme l'existence d'une complémentarité supposée « naturelle » entre les hommes et les femmes, et se place en défense d'une « virilité [européenne] » qui serait en déclin[2].

Références modifier

  1. a b et c Laure Daussy, « Quand le « féminisme » est récupéré par l’extrême droite : le collectif Némésis (1/2) », Charlie Hebdo, (ISSN 1240-0068, consulté le ).
  2. a b c d et e Sarah Benichou, « Némésis, ces féministes identitaires au service du « camp national » », sur Mediapart, (consulté le )
  3. Laure Dasinieres, « Némésis, ces féministes identitaires au service du « camp national » », sur Slate (consulté le )
  4. a et b Maxime Macé et Pierre Plottu, « Les influenceuses identitaires, des clics et des réacs », sur Libération (consulté le )
  5. Sacha Billaudot, « Le collectif Némésis : féminisme identitaire ou identitarisme sous un voile féministe ? - Le Tote Bag - Média d'information quotidienne », (consulté le ).
  6. Aziz Zemouri, « Rififi chez les identitaires : le parquet ouvre une enquête pour violences », sur Le Point, (consulté le )
  7. Paul Conge, « Enquête ouverte pour "violences volontaires" contre le youtubeur d’extrême droite Baptiste Marchais », sur www.marianne.net, (consulté le )
  8. Pavel DBK, « Qui sont Alice Cordier et son collectif Nemesis ? - Debunkers », sur debunkersdehoax.org, (consulté le )
  9. StreetPress, « Prozis, la marque de nutrition sportive préférée des fafs », sur StreetPress (consulté le )
  10. StreetPress, « En Ukraine, l’extrême droite française joue la carte de l’humanitaire », sur StreetPress (consulté le )
  11. a et b Pierre Plottu et Maxime Macé, « Cette photo montre-t-elle vraiment l’ex-ministre Nathalie Loiseau avec un skinhead ? », sur Libération (consulté le )
  12. « La Ville de Lille porte plainte après le déploiement d'une banderole identitaire à la Braderie », sur actu.fr, (consulté le )
  13. Pierre Plottu et Maxime Macé, « Lille : les identitaires des Némésis déploient deux banderoles racistes et finissent en garde à vue », sur Libération, (consulté le )
  14. Antoine Maes (avec A.D.), « Selfie avec Darmanin à la braderie de Lille, banderoles identitaires... Ce qu'il faut savoir sur l’action de Némésis », sur La Voix du Nord, (consulté le )
  15. « Alice Cordier, la rennaise à la tête du « féminisme identitaire » », sur Le Télégramme, (consulté le )

Liens externes modifier